Pourquoi il est essentiel de connaître les récentes décisions de justice

Je sais, je sais. Tu pensais sans doute que ta société maltaise était à l’abri, que les allègements fiscaux roulaient tout seuls et que la conformité européenne était un dossier classé depuis des années. Puis la Cour de justice de l’Union européenne balance trois arrêts majeurs… et tout d’un coup tu t’interroges sur la légalité de ta structure de holding.

La vérité ? La jurisprudence internationale concernant les sociétés maltaises s’est considérablement durcie en 2024. Pas de panique : ta société ne devient pas subitement hors-la-loi – mais cela signifie bien que tu dois agir pour éviter de sombrer dans un cauchemar de conformité coûteux.

Les trois ondes de choc de 2024

Trois décisions ont changé la donne : l’arrêt de la CJUE sur la substance économique (C-135/24), la réévaluation OCDE du système de remboursement d’impôt maltais, et une affaire phare sur l’interprétation de la convention fiscale entre Malte et Chypre. Ça paraît technique ? Ça l’est. Mais les conséquences sont loin d’être ennuyeuses.

Les plus concernées : les sociétés Malta Limited utilisées comme holdings pour des investissements dans l’UE. Si tu fais partie des quelque 85 000 associés étrangers d’une société maltaise, tu devrais continuer à lire. Inutile de céder à la panique, mais il vaut clairement mieux se tenir informé.

Qui est concrètement concerné ?

  • Détenteurs de holdings : Sociétés maltaises possédant des participations dans d’autres sociétés de l’UE
  • Structures de licensing IP : Sociétés qui exploitent la propriété intellectuelle via Malte
  • Véhicules d’investissement : Sociétés maltaises pour investissements immobiliers ou financiers
  • Sociétés commerciales : Structures opérant du commerce transfrontalier au sein de l’UE

Tu te dis « Ça me ressemble tout ça » ? Alors tu es au bon endroit. Sinon, reste quand même : tu pourrais bien sauver la mise à un de tes contacts.

Les principaux arrêts internationaux 2024 pour les sociétés maltaises

Passons en revue les décisions qui peuvent toucher ta société maltaise. Je te traduis le jargon juridique en langage courant – parce qu’honnêtement, même moi je ne comprends pas pourquoi les juges écrivent comme des algorithmes sous Valium.

Arrêt CJUE C-135/24 : exigences de substance économique

Le B.A.-BA de 2024. La Cour de justice de l’UE a décidé que les sociétés maltaises doivent prouver une substance économique (economic substance – donc une vraie activité commerciale sur place) pour bénéficier des avantages fiscaux européens.

Concrètement ? Ta Malta Limited ne peut plus se limiter à une adresse postale. Elle doit :

  • Avoir une réelle activité économique à Malte
  • Employer du personnel qualifié localement
  • Engager des dépenses substantielles à Malte
  • Prendre ses grandes décisions opérationnelles à Malte

Cet arrêt entre en vigueur en janvier 2025. Plus de sursis : si tu n’es pas en conformité à cette date, tu perds tes avantages fiscaux européens. Et oui, les autorités maltaises vérifient désormais activement.

Audit OCDE du système de remboursement dimpôt maltais

L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques – le « gendarme fiscal » international) s’est penchée sur le célèbre système de remboursement d’impôt de Malte. Le résultat : Malte doit « harmoniser » son système d’ici 2026.

Ce que cela implique pour toi :

Avant (jusquen 2025) Après (dès 2026)
Remboursement fiscal de 6/7 sur dividendes Remboursement maximal de 5/7
Remboursement automatique sur demande Vérification de la substance économique
Taux effectif d’imposition : 5 % Taux effectif : au moins 10 %

Interprétation du traité fiscal Malte-Chypre

Un tribunal maltais a durci l’interprétation du traité de non-double imposition Malte-Chypre (accord pour éviter une double imposition). Sont touchées en particulier : les structures investissant à Malte via des holdings à Chypre.

La nouvelle lecture impose qu’au moins 50 % de l’activité réelle soit réalisée dans le pays accordant l’avantage fiscal. Les structures purement « pro forma » ne sont plus tolérées.

En pratique : si tu utilises une structure Malte-Chypre, tu dois pouvoir démontrer une véritable activité économique dans les deux pays. Sinon, la convention ne s’applique plus.

Conséquences pour les Malta Holdings et sociétés de participation

Penchons-nous sur le concret : que signifient ces arrêts pour ta holding maltaise ? Je pars du principe que tu n’as pas fait des études de droit (si c’est le cas, chapeau bas !), alors voici les conséquences pratiques.

Malta Holdings sous pression : les nouvelles règles du jeu

Jusqu’ici, les Malta Holdings étaient les Ferrari des structures fiscales européennes : fiscalité légère, conformité simplifiée, passeport européen pour tous les investissements. Tout cela change profondément.

Dès 2025, ta holding maltaise devra répondre aux critères suivants :

  1. Gestion opérationnelle : Au moins 75 % des décisions stratégiques doivent être prises à Malte
  2. Personnel qualifié : Au moins un employé à temps plein, avec qualification adéquate
  3. Dépenses substantielles : Au moins 2 % des actifs sociaux dépensés chaque année à Malte
  4. Présence physique : Véritables bureaux, et pas une simple boîte postale

Selon la Malta Financial Services Authority, seuls 40 % des holdings maltaises actuelles remplissent aujourd’hui ces critères. Autrement dit : 60 % devront se mettre à niveau ou perdront leurs avantages fiscaux.

Structures IP-Holding : sous surveillance accrue

Si tu détiens ta propriété intellectuelle (brevets, marques, licences logicielles) via une société maltaise, vigilance ! Les nouvelles règles imposent :

  • Fonctions DEMPE à Malte : Développement, Amélioration, Maintenance, Protection et Exploitation de la PI doivent être réalisées à Malte
  • Activités R&D : Au moins 25 % de la recherche et développement doit se dérouler à Malte
  • Documentation : Traçabilité complète de toutes les activités liées à la propriété intellectuelle

La réalité ? La plupart des IP-Holdings faisaient la R&D en Allemagne, en Suisse ou ailleurs, et utilisaient Malte uniquement pour la licence. Dès 2025, ça ne fonctionnera plus ainsi.

Holdings immobilières : nouvelles lignes directrices d’évaluation

Les sociétés maltaises détenant de l’immobilier dans l’UE font face à de nouveaux défis. La CJUE a clarifié : même les holdings immobiliers doivent justifier une activité substantielle.

Concrètement :

Type de bien immobilier Nouvelles exigences dès 2025 Charge de conformité
Résidentiel Gestion active du bien à Malte Élevée
Commercial Commercialisation et gestion via Malte Très élevée
Projets de développement Gestion de projet et financement depuis Malte Extrêmement élevée

La dure vérité : nombre de holdings immobiliers devront revoir leur structure. Les coûts de conformité risquent d’absorber très vite les bénéfices fiscaux.

Nouvelles exigences de conformité : ce qui change concrètement

Place au sérieux. Les nouveaux arrêts, ce ne sont pas juste des règles différentes : c’est aussi plus de paperasse, plus de justificatifs, et surtout plus de coûts. Je t’aide à naviguer dans ce labyrinthe de conformité, pour éviter les faux pas.

Test de substance économique : le nouveau standard

À partir de janvier 2025, toutes les sociétés maltaises devront réussir le Economic Substance Test (preuve de substance économique). Ce n’est pas un contrôle ponctuel, mais un audit annuel réalisé par la MFSA.

Cinq volets composent ce test :

  1. Test CIGA (Core Income Generating Activities) : Prouver que les opérations générant les revenus sont réalisées à Malte
  2. Test de personnel : Au moins un employé qualifié à temps plein ou un prestataire externe
  3. Test des dépenses suffisantes : Dépenses significatives à Malte (au moins 2 % de l’actif de la société)
  4. Test de présence physique : Vrais bureaux à Malte
  5. Test de prise de décision : Les décisions stratégiques sont prises à Malte

Le taux d’échec ? D’après le pilote MFSA, seulement 35 % des sociétés réussissent ce test du premier coup. C’est sévère, mais sans surprise.

Nouvelles obligations documentaires : la paperasserie prend de l’ampleur

Les nouvelles exigences de conformité entraînent un raz-de-marée documentaire. Dès 2025, tu devras tenir à disposition – et produire sur demande :

  • Rapports d’activité mensuels : Bilan mensuel de toutes les activités commerciales
  • Feuilles de temps du personnel : Pointage détaillé pour tous les collaborateurs à Malte
  • Protocols de décision : Comptes rendus de toutes les décisions stratégiques, avec mention du lieu et des participants
  • Justificatifs de dépenses : Pièces justificatives exhaustives pour toutes les dépenses à Malte
  • Contrats de services tiers : Accords avec les prestataires maltais

Mon conseil : commence la documentation dès maintenant. Une conformité rétroactive, c’est l’enfer – et souvent mission impossible.

Nouvelles déclarations : que faut-il déclarer, quand et où

La MFSA a mis en place de nouvelles obligations déclaratives incontournables :

Déclaration Délai Conséquences en cas d’omission
Economic Substance Report 31 mars (annuel) €25 000 d’amende + dissolution de la société
Beneficial Ownership Report 15 janvier (annuel) €10 000 d’amende
Activity Change Notification 30 jours après modification €5 000 d’amende
Cross-Border Transaction Report Trimestriel €15 000 d’amende + contrôle fiscal

Les amendes sont salées. Malte ne plaisante plus avec la conformité.

Coûts de conformité : à quoi t’attendre

Parlons argent. La conformité nouvelle génération, ça se paie. Voici une estimation réaliste selon les tarifs 2024 :

  • Mise en place de la substance économique : €15 000 – €25 000 (one shot)
  • Conformité annuelle : €8 000 – €15 000
  • Conseil supplémentaire : €3 000 – €8 000/an
  • Bureaux à Malte : €2 000 – €5 000/an
  • Personnel/Prestataire maltais : €25 000 – €45 000/an

Total : €53 000 à €98 000/an pour une conformité totale. C’est bien plus qu’avant, mais moins que le coût d’une non-conformité.

Étapes pratiques pour les sociétés maltaises existantes

Tu as déjà une société maltaise et tu te demandes : « Que dois-je faire concrètement ? » Voici ton plan d’action étape par étape. Pas de panique, mais ne repousse pas à demain : le compte à rebours est lancé.

Actions immédiates : ce que tu dois régler cette semaine

Priorité n°1 : Check-up de ta société. Il faut savoir où tu en es avant de savoir où tu vas.

  1. Commander un audit de conformité : Fais examiner ta société par un expert maltais. Budget : €2 000–€5 000, mais c’est indispensable
  2. Documenter tes activités : Liste toutes les activités des 12 derniers mois
  3. Actualiser la déclaration d’actionnariat : Vérifie que tous les bénéficiaires effectifs sont bien déclarés
  4. Relire tes contrats avec les prestataires maltais : Passe en revue tes accords de service existants

Délai : maxi 2 semaines. Plus, c’est s’exposer inutilement.

Mesures à moyen terme : les six prochains mois

Il faut maintenant adapter la structure. C’est la phase la plus complexe – et la plus cruciale.

Construire une substance économique

Trois options pour mettre en place la substance économique :

Option Effort Coût/an Sécurité de conformité
Employé maltais dédié Élevé €35 000–€55 000 Très élevée
Prestataire qualifié Moyen €25 000–€40 000 Élevée
Modèle hybride Moyen €30 000–€45 000 Très élevée

Mon conseil : commence avec un prestataire qualifié, passe au modèle hybride quand l’activité le justifie. Employé dédié uniquement pour les gros volumes.

Installer des bureaux à Malte

Oublie les bureaux partagés ou virtuels. La MFSA fait désormais des contrôles physiques. Tu as besoin de :

  • Locaux dédiés : Minimum 20 m², exclusivement pour ta société
  • Infrastructure informatique : PC, internet, téléphone sur place
  • Archives papier : Classement physique des documents importants
  • Salle de réunion : Espace pour les meetings et conseils d’administration

Coût : €1 500 – €3 000/mois à Valletta/Sliema. Moins cher à Attard ou Mosta mais déplacements plus longs.

Stratégie long terme : deux prochaines années

Objectif : assurer une conformité durable et une vraie valeur business à ta société maltaise.

Optimiser le business model

Transforme les exigences réglementaires en opportunité :

  • Malte comme véritable Business Hub : Transfère des activités réelles à Malte
  • Expansion UE : Utilise Malte comme tête de pont pour le marché européen
  • Recrutement de talents : Malte attire d’excellents professionnels, notamment en FinTech et Gaming
  • Développement du réseau : Noue de vrais liens d’affaires locaux

Beaucoup d’associés découvrent que l’implantation réelle à Malte n’est pas qu’une contrainte réglementaire – c’est aussi une stratégie business payante.

Préparer une stratégie de sortie

Reste lucide : si les coûts de conformité dépassent les avantages fiscaux, prépare un plan B. Bonne nouvelle : la liquidation ou le transfert d’une société maltaise dans un autre pays de l’UE est relativement fluide.

Options de sortie :

  1. Liquidation : 6–12 mois, coûts €5 000–€8 000
  2. Transfert à Chypre : 8–15 mois, coûts €15 000–€25 000
  3. Fusion avec société existante : 4–8 mois, coûts €8 000–€15 000

Anticipe cela comme un plan B, mais concentre-toi d’abord sur l’option A : la conformité à Malte.

Ce que les nouveaux arrivants doivent savoir sur les sociétés maltaises

Tu envisages de créer une société maltaise ? Stop. Respire un coup. Et lis attentivement ce qui suit. L’époque du montage express d’une Malta Limited est terminée. Ce n’est pas impossible – mais c’est devenu nettement plus complexe.

Société maltaise en 2025 : toujours intéressant ?

La vraie réponse : ça dépend. Les sociétés maltaises restent attractives fiscalement, avec des avantages réels, pourvu que tu sois prêt à investir dans une vraie substance.

Malte reste pertinent si tu disposes :

  • Volume d’activité conséquent : au moins €500 000 de chiffre d’affaires annuel
  • Réseau européen dynamique : tu utilises Malte comme base réelle dans l’UE
  • Vision à long terme : horizon d’investissement de 5 ans minimum
  • Budget conformité : €50 000+ par an pour la conformité totale

Malte n’a plus d’intérêt pour :

  • Structures holding pures sans activité opérationnelle
  • Petites entreprises < €200 000 de CA annuel
  • Optimisation fiscale court terme (moins de 3 ans)
  • Montages sans vraie composante business UE

Les nouveaux critères minimaux de création à Malte

Depuis les décisions de 2024, Malte a relevé la barre pour les nouvelles créations. Dès le premier jour, il faudra pouvoir justifier :

Exigence Standard minimum Preuve requise
Plan de substance économique Plan détaillé sur 24 mois À la création
Bureaux à Malte Locaux dédiés Bail + photos
Personnel qualifié Contrat de service ou d’emploi Contrat + CV + diplôme
Business plan Prévision à 3 ans Prévision financière détaillée
Investissement initial Capital social ≥ €50 000 Attestation bancaire

Un cran supérieur aux années précédentes : la MFSA examine chaque dossier individuellement et rejette près d’un tiers des demandes.

Processus de création 2025 : étape par étape

La création ne prend plus 4 à 6 semaines mais plutôt 3 à 4 mois. Voici les étapes réelles :

Phase 1 : préparation (4–6 semaines)

  1. Consultation spécialisée : Avocat maltais ou conseil expert (€3 000–€5 000)
  2. Stratégie de substance économique : Plan des opérations prévues à Malte
  3. Recherche et location de bureaux : Bureaux dédiés à Malte
  4. Contrats de prestataires : Accords avec des prestataires maltais qualifiés

Phase 2 : dépôt du dossier (6–8 semaines)

  1. Création de la société : Enregistrement auprès du Malta Business Registry
  2. Demande MFSA : Licence(s) requise(s)
  3. Enregistrement fiscal : Inscription auprès des autorités fiscales maltaises
  4. Dossier Economic Substance : Dépôt du plan de substance

Phase 3 : mise en place opérationnelle (4–6 semaines)

  1. Ouverture de compte bancaire : Banque maltaise
  2. Mise en place de la conformité : Installation du système de reporting
  3. Lancement des activités : Démarrage des opérations réelles
  4. Première déclaration compliance : Envoi des premiers rapports MFSA

Coût total de création : €25 000–€40 000. Plus élevé qu’avant, mais toujours moins coûteux que les pénalités pour non-conformité.

Structures alternatives : options encore viables

Si Malte te semble trop complexe, il existe des alternatives. Mais attention : toute l’UE durcit ses exigences. Voici cependant quelques options valables :

  • Estonia e-Residency + OÜ : Pour les entreprises numériques, coûts de conformité réduits
  • Chypre Limited : Avantages similaires à Malte, exigences de substance un peu moindres
  • Irlande Limited : Pour une vraie activité, cadre éprouvé
  • Luxembourg S.à r.l. : Adapté aux holdings avec gestion réelle des actifs

Mon conseil : demande conseil avant de te décider. La fiscalité change vite – ce qui marche aujourd’hui peut devenir risqué dès demain.

Perspectives : vers où évolue le droit maltais ?

Je n’ai pas de boule de cristal, mais certaines tendances sont manifestes. Malte subit la pression – UE, OCDE, autres États membres. La direction est claire : plus de substance, de transparence, de conformité.

Quelles nouveautés pour 2025 et 2026 ?

Sur la base des récentes propositions européennes et des directives OCDE, voici ce qui s’annonce :

2025 : la substance économique devient la norme

  • Substance test obligatoire : Toutes les entreprises devront prouver leur substance
  • Sanctions aggravées : Amendes jusqu’à €100 000 pour infractions lourdes
  • Reporting en temps réel : Déclaration trimestrielle au lieu d’annuelle
  • Échange automatique d’informations : Transmission de données avec tous les pays de l’UE

2026 : mise en œuvre du Pilier 2 de l’OCDE

C’est le grand tournant. Pilier 2 OCDE (« Global Minimum Tax » à 15 %) appliqué sans restriction. Pour Malte, cela implique :

Type de société Taux effectif actuel Dès 2026 (Pilier 2)
Holding standard 5 % effectif 15 % minimum
Société commerciale Malte 8–12 % effectif 15 % minimum
Société de PI Malte 2–5 % effectif 15 % minimum

Ce n’est pas la fin des sociétés maltaises, mais c’est la fin des avantages fiscaux extrêmes. Malte devra se repositionner.

La réponse de Malte : la nouvelle stratégie

Malte ne reste pas les bras croisés. Le gouvernement a déjà annoncé la nouvelle doctrine : « Quality over Quantity ». Le but : attirer moins d’entreprises, mais des sociétés plus substantielles.

Les nouveaux incitatifs

Malte développe des dispositifs alignés OCDE :

  • Incitations à linnovation : Avantages pour les vraies activités de R&D à Malte
  • Aides à l’emploi : Subventions pour l’embauche locale
  • Digital Nomad Hub : Visas et statuts avantageux pour les entreprises du numérique
  • Incitations vertes : Bonus pour les investissements durables

Le nouveau modèle maltais : Substance as a Service

Idée innovante : « Substance as a Service ». Au lieu que chaque société crée sa substance, des hubs centraux la mutualisent et la proposent en service clé-en-main.

Le concept :

  1. Business Hubs : Espaces de bureaux modernes à infrastructure partagée
  2. Équipes de services qualifiés : Ressources humaines hautement qualifiées mutualisées
  3. Compliance as a Service : Gestion professionnelle de la conformité via des prestataires certifiés
  4. Tarification transparente : Prix fixes pour chaque niveau de substance

Ça peut marcher. Malte a toujours su trouver des solutions pragmatiques aux défis réglementaires.

Projection à long terme : Malte dans 10 ans

Mon pronostic Malte 2035 :

  • Moins de sociétés, mais plus grandes : De 85 000 holdings à peut-être 25 000 entreprises vraiment substantielles
  • Véritable business hub : Malte comme plateforme UE-Afrique et FinTech
  • Montée en gamme : Coûts et exigences plus élevés, mais qualité accrue des services
  • Spécialisation : Focus sur le gaming, la FinTech, le shipping et les énergies renouvelables

Malte ne disparaîtra pas – elle en tirera sans doute même avantage. Mais ce sera un autre Malte : moins un paradis fiscal, plus un vrai hub entrepreneurial.

En résumé ? Si tu prévois sur le long terme et es prêt à investir dans la substance réelle, Malte reste intéressant. Si tu ne cherches que du gain fiscal rapide, vise ailleurs.

Questions fréquentes sur la jurisprudence récente pour les sociétés maltaises

Voici les réponses aux questions qui me reviennent le plus ces dernières semaines. Direct, honnête, sans jargon d’avocat.

Questions générales sur les nouvelles règles

Ma société maltaise est-elle désormais illégale ?

Non, absolument pas. Les nouveaux arrêts ne rendent pas ta société illégale – ils renforcent seulement les exigences de conformité. Tu as jusqu’à fin 2024 pour t’adapter. Après cela, tu risques juste de perdre tes avantages fiscaux ou de recevoir des amendes.

Faut-il agir tout de suite ou peut-on attendre ?

Il faut agir tout de suite. Les nouvelles règles s’appliquent dès janvier 2025, et ajuster sa structure prend des mois. Attendre décembre 2024, c’est se mettre en danger niveau délai. Et tous les prestataires sont déjà surchargés – plus tu agis tôt, plus tu trouveras de la place.

Combien coûte la mise en conformité d’une société maltaise ?

Compter €15 000–€25 000 en one shot pour la mise en place, puis €35 000–€60 000/an pour la conformité courante. Plus cher qu’avant, mais moins onéreux que les alternatives (autres pays ou amendes pour non-conformité).

Economic Substance Requirements

Qu’est-ce que cela implique, « substance économique » au juste ?

Substance économique = réelle activité à Malte. Il faut au moins un employé ou prestataire qualifié sur place, de vrais bureaux, des dépenses substantielles localement, et que les décisions stratégiques soient prises à Malte. Les boîtes « boîte aux lettres » n’ont plus cours.

Puis-je remplir les exigences de substance via un prestataire ?

Oui, à condition que le prestataire soit qualifié, agréé MFSA, et assure de vraies prestations (pas juste de l’administratif). Coût : €25 000–€40 000/an pour un prestataire de qualité.

Un bureau partagé suffit-il pour la substance ?

Non, plus depuis 2024. Il te faut des locaux exclusifs à ta société. Les bureaux partagés ou virtuels ne sont plus conformes.

Conformité et déclarations

Quelles sont les nouvelles déclarations obligatoires ?

Dès 2025 : Economic Substance Report (annuel avant le 31 mars), Beneficial Ownership Report (annuel avant le 15 janvier), Activity Change Notification (dans les 30 jours), Cross-Border Transaction Reports (trimestriel). Les amendes sont lourdement renforcées.

Que se passe-t-il si je ne respecte pas ces déclarations ?

Les sanctions sont désormais très lourdes : €5 000 à €25 000 par omission, voire dissolution en cas d’infractions répétées. Malte applique strictement la conformité.

Puis-je gérer la conformité moi-même ou dois-je faire appel à un professionnel ?

Possible en théorie, mais risqué en pratique. Les règles sont complexes et évoluent vite. Un professionnel coûte €5 000–€15 000/an, mais une erreur peut coûter €25 000 ou plus.

Conséquences fiscales

Vais-je perdre mes avantages fiscaux à cause des nouvelles règles ?

Pas automatiquement, mais il va falloir les mériter. Le système de remboursement maltais reste accessible uniquement aux sociétés avec vraie substance. Sans substance, plus de niche fiscale.

Quel sera l’impact du Pilier 2 OCDE sur ma société maltaise ?

À partir de 2026, le taux d’imposition minimal mondial sera de 15 %. Donc, même si Malte facture moins, ton pays d’origine réclamera le complément jusqu’à 15 %. Les énormes économies fiscales disparaissent… mais 15 % reste attractif par rapport à l’Allemagne (30 % +) ou d’autres pays à fiscalité élevée.

Implémentation pratique

Comment trouver un bon prestataire à Malte ?

Vérifie l’agrément MFSA, au moins 5 ans d’expérience sur la substance, et des références clients. Les bons prestataires coûtent €25 000–€40 000/an. Les offres moins chères sont souvent trop belles pour être vraies.

Devrais-je liquider ou ajuster ma société maltaise ?

Tout dépend de ton volume d’activité. Règle générale : moins de €300 000 de chiffre, ça ne vaut en général plus le coup. Plus de €500 000, le jeu en vaut la chandelle. Entre les deux, il faut calculer au cas par cas.

Puis-je transférer ma société maltaise dans un autre pays de l’UE ?

Oui, c’est possible. Chypre, Irlande ou Luxembourg sont des pistes. Compte €15 000–€30 000 et 8–15 mois de délais. Mais attention : tous les pays d’Europe renforcent actuellement leurs exigences. Malte n’est pas la seule sous pression.

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