Sais-tu ce que j’ai appris ces trois dernières années sur Malte ? L’île n’est pas seulement un paradis pour les amateurs de soleil et étudiants en langues. Elle s’est silencieusement imposée comme un hub startup discret mais influent en Europe. Pendant que tout le monde surveille Berlin, Londres ou Amsterdam, ici, des entrepreneurs bâtissent leurs empires internationaux — avec un taux d’imposition qui ferait pâlir les administrations fiscales allemandes, et une bureaucratie qui… eh bien, a le mérite de fonctionner en anglais.

Quand j’ai bu mon premier café dans un espace de coworking à La Valette il y a trois ans, j’avais à côté de moi un développeur de jeux finlandais, une fondatrice fintech française et un spécialiste e-commerce italien. Tous visaient le même objectif : conquérir le monde à partir de Malte. Aujourd’hui, leurs startups sont devenues de vrais scale-ups — et je vais te révéler comment ils y sont parvenus.

Le boom des scale-ups à Malte : pourquoi lîle devient la Silicon Valley de la Méditerranée

Malte connaît actuellement le plus grand boom startup de son histoire. Le nombre de créations d’entreprises internationales a fortement augmenté ces cinq dernières années. En 2023, on a enregistré plus de 2 800 nouvelles sociétés — dont 65% par des fondateurs étrangers.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes

Laisse-moi te donner quelques données clés qui expliquent cette dynamique :

Facteur Malte Allemagne UK
Impôt sur les sociétés 35% (effectif 5-10%) 30-33% 25%
Délai de création 3-5 jours 2-4 semaines 1-2 semaines
Capital minimum 1.165€ 25.000€ 100£
Accès au marché EU Complet Complet Limité

Le point fort réside dans le système fiscal maltais : la fameuse « règle 6/7 » permet de ramener l’imposition effective sur les dividendes distribués à environ 5% si les actionnaires ne résident pas à Malte. Trop beau pour être vrai ? Et pourtant, c’est légal et conforme à l’UE.

Les secteurs phares de l’île

Toutes les industries ne tirent pas le même profit d’une base à Malte. Selon mon expérience, ce sont surtout ces secteurs qui y explosent :

  • Jeu et iGaming : La Malta Gaming Authority (MGA) délivre la licence la plus stricte et reconnue du monde
  • Fintech et Blockchain : Premier pays de l’UE (2018) avec une législation crypto complète
  • E-commerce et dropshipping : Situation centrale pour le commerce paneuropéen
  • Développement logiciel : Haut niveau IT, environnement anglophone
  • Services maritimes : Grande tradition de hub maritime

Le timing, c’est tout

Pourquoi Malte explose-t-elle exactement maintenant ? Le Brexit a fait migrer des entreprises britanniques, la pandémie a banalisé le télétravail, et la digitalisation européenne ouvre des perspectives inédites aux petites équipes agiles. Malte a le mix parfait : appartenance à l’UE, anglais comme langue officielle, qualité de vie méditerranéenne, et — soyons honnêtes — des taux d’imposition qui font battre le cœur des fondateurs.

Conséquence pour toi ? Malte n’est plus le bon plan confidentiel d’autrefois. Les meilleurs emplacements de bureaux se raréfient, les loyers grimpent, et la concurrence pour les talents locaux s’intensifie. Mais entrer maintenant permet encore de profiter des avantages avant que l’île ne devienne la prochaine métropole startup hors de prix.

De l’idée à l’implantation maltaise : ta roadmap vers la réussite d’un startup

Ok, tu es convaincu. Mais comment passer de l’idée à une filiale maltaise pleinement opérationnelle ? Je t’explique le process, que j’ai guidé des dizaines de fois avec des fondateurs.

Phase 1 : Préparation et structuration (mois 1-2)

Avant même de poser un pied à Malte, tu dois penser ta structure d’entreprise. La Malta Company (Société à responsabilité limitée) est le format de départ privilégié, mais d’autres options existent :

  1. Société privée à responsabilité limitée (Ltd) : Le standard pour les sociétés opérationnelles
  2. Malta Holding Company : Pour les structures complexes avec filiales
  3. Succursale (Branch Office) : Si la société mère est basée ailleurs
  4. Partnership : Rare, réservé à des secteurs spécifiques

Le point crucial : il te faut au moins un director résident à Malte. Tu peux t’installer toi-même, ou faire appel à un Corporate Service Provider local (compte 2 000-4 000€ par an environ).

Phase 2 : Création juridique (mois 2-3)

La création légale passe par la Malta Business Registry (MBR). À préparer :

  • Statuts (« Memorandum and Articles of Association »)
  • Formulaire A (demande d’immatriculation)
  • Preuve dadresse de bureau à Malte
  • Détails des directors et actionnaires
  • Justificatif de capital (minimum 1 165€)

Conseil d’initié : Ne laisse pas la bureaucratie maltaise te miner le moral. Là où il est écrit « 3-5 jours ouvrables » en ligne, ça peut prendre en réalité 2-3 semaines. J’ai eu une demande bloquée trois semaines à la MBR car le gestionnaire était en vacances. Prévoyez du temps supplémentaire !

Phase 3 : Mise en place opérationnelle (mois 3-6)

C’est maintenant que les choses sérieuses commencent. Avec le certificat de création en poche, il faut passer à l’opérationnel :

Tâche Délai Coût estimé
Ouverture de compte bancaire 2-4 semaines 0-500€
Enregistrement TVA 1-2 semaines 0€
Mise en place des bureaux 1-4 semaines 1.000-5.000€
Setup compliance 2-6 semaines 3.000-8.000€
Premiers salariés 4-12 semaines 2.500-6.000€/mois

La réalité bancaire

Voilà où ça se corse. Les banques maltaises sont… disons… exigeantes. Bank of Valletta et HSBC Malta dominent le marché mais réclament une due diligence stricte. J’ai vu des fondateurs faire trois banques avant d’obtenir un compte.

Alternative : Revolut Business ou d’autres néobanques font l’affaire pour démarrer, mais pour les gros flux, il faudra tôt ou tard une banque classique.

Le casse-tête bureaux

À Malte, il n’y a que deux centres d’affaires véritables : La Valette (historique, cher, très représentatif) et St Julian’s/Sliema (moderne, international, fief du jeu). Ailleurs, c’est soit trop excentré, soit trop résidentiel.

Conséquence ? Commence par un coworking ou bureau servi. The Hive, Basecamp ou le campus RAKETECH sont de très bonnes options. Tu ne loues un bureau à ton nom que si Malte fonctionne sur le long terme. Attention : ici, les baux sont archaïques — 5 à 10 ans sont la norme, et les options de résiliation… demande à un avocat maltais de tout t’expliquer.

Scale-up à Malte : les avantages fiscaux expliqués en détail

Entrons dans le vif du sujet : les atouts fiscaux qui rendent Malte si attractive pour les scale-ups. Mais attention — ici, il y a plus de mythes que de faits avérés.

Comprendre le système maltais de remboursement fiscal

Malte applique un système d’imputation intégrale « Full Imputation System ». Cela signifie que ta société paie d’abord 35% d’impôt sur les sociétés sur ses bénéfices. Rien d’extraordinaire jusque-là. Le tour de magie intervient à la distribution :

Si, en tant qu’actionnaire, tu reçois des dividendes sans être résident fiscal à Malte, tu retrouves 6/7 de l’impôt payé. Calcul :

  • Bénéfice : 100.000€
  • Impôt sur les sociétés (35%) : 35.000€
  • Reste à distribuer : 65.000€
  • Remboursement fiscal (6/7 de 35.000€) : 30.000€
  • Charge fiscale effective : 5.000€ (5%)

La structure de la « Participating Holding Company »

Pour les scale-ups internationales, c’est encore mieux. La structure Participating Holding Company (PHC) permet de percevoir les dividendes des filiales totalement défiscalisés si certaines conditions sont réunies :

  1. Au moins 10% de participation dans la filiale
  2. Au moins 183 jours de détention
  3. La filiale paie au moins 5% d’impôts dans son pays d’origine

Malte devient ainsi la base de holding idéale pour une expansion européenne.

Gaming et Propriété Intellectuelle : les cas spéciaux

Deux secteurs bénéficient encore plus du régime fiscal maltais :

Avantage Gaming IP/Logiciel
Régime spécial Déductions spécifiques gaming Régime IP Box (revenus de redevances)
Taux effectif d’imposition 2-5% 5-6,25%
Avantages supplémentaires Réputation licence MGA Protection PI européenne

À ne pas négliger

Attention à l’enthousiasme : le système fiscal maltais est complexe et évolue en permanence. L’UE contrôle régulièrement si les régimes sont qualifiables de « concurrence fiscale dommageable ». Malte a déjà dû s’ajuster à plusieurs reprises.

Reality check : Je connais des entrepreneurs ayant monté leur structure maltaise en 2019, et qui ont dû tout revoir en 2021 suite à un changement de règles. Prends toujours un conseil fiscal professionnel et garde ta structure flexible.

Les « Economic Substance Requirements »

Depuis 2019, les exigences de substance économique se sont durcies. Tu dois démontrer que la société maltaise exerce une réelle activité locale. Les sociétés-boîte aux lettres, c’est terminé.

Concrètement :

  • Au moins un director qualifié basé à Malte
  • Dépenses opérationnelles suffisantes
  • Activités génératrices de revenus (CIGA) réalisées sur lîle
  • Employés locaux qualifiés en nombre adéquat

Ce que ça implique pour toi ? Fini la boîte aux lettres à 500€. Prévois un coût de fonctionnement réel de 50 000 à 100 000€ minimum par an pour une structure maltaise sérieuse.

Enjeux pratiques : ce que personne ne te dit sur le business à Malte

Petit reality check. Malte, ce n’est pas que soleil, avantages fiscaux et coworking vue mer. Il y a aussi des défis rarement évoqués dans les jolis dépliants.

Le problème des talents

Malte compte 520 000 habitants, dont environ 280 000 actifs. Le vivier tech est… limité. Cherche un senior Python dev ou une directrice marketing expérimentée : tu es en compétition avec les mastodontes du gaming (Betsson, Evolution Gaming, et une foule de fintechs startups).

Résultat : les salaires IT qualifiés ont doublé en 5 ans. Un senior developer coûte aujourd’hui 60.000 à 80.000€ par an — dans un pays où le cappuccino est à 2,50€.

La réalité des visas pour les non-EU

Tu as trouvé la perle rare en Inde ou une experte marketing US ? Bienvenue dans la paperasserie du visa maltais. Le process dure 3 à 6 mois, nécessite un dossier lourd, et bute souvent sur des détails administratifs.

Type de visa Délai de traitement Taux de succès Coût
Permis de travail 3-4 mois 70% 1.500-3.000€
Startup Visa 2-3 mois 85% 2.500-4.000€
Programme de résidence globale 4-6 mois 90% 8.500€+

Les limites de l’infrastructure

Malte reste une île. Tu t’en rends vite compte pour la logistique ou les RDV clients. Tout ce qui ne circule pas par internet devient vite compliqué :

  • Livraisons : 7-14 jours depuis l’Union européenne, 14-30 jours de l’extérieur
  • Déplacements : Les vols sont plus chers que depuis le continent
  • Internet : Globalement bon, mais une coupure électrique (ça arrive !) et tout s’arrête
  • Banques : Les virements internationaux prennent souvent plus de temps qu’ailleurs

La réalité estivale

Juillet et août à Malte, c’est… intense. 35-40° de chaleur, plages bondées, internet saturé, et la moitié de l’équipe en vacances ou ne travaillant que tôt le matin et tard le soir.

Mon retour d’expérience : Ne prévois jamais tes deadlines majeures entre juillet et août. La productivité chute d’au moins 30%, et les RDV clients deviennent une torture dès que la clim tombe en panne dans ton coworking (ce qui arrive plus souvent qu’on ne le pense !).

Compliance et reporting

La paperasse, Malte adore ça. Comme membre de l’UE, tu dois respecter les exigences maltaises mais aussi européennes :

  1. Annual Returns : Annuel, avant le 31 mars
  2. Déclarations TVA : Trimestrielles ou mensuelles
  3. Economie Substance Reporting : Annuel pour les activités concernées
  4. Conformité RGPD : Pour tout traitement de données dans l’UE
  5. Reporting LCB/FT : Pour les fintech et les jeux en particulier

Le budget d’accompagnement compliance par des pros : 15 000-40 000€ par an selon la complexité de la société.

Le paradoxe du networking

Malte, c’est petit. Ça a ses avantages… et ses risques. Tout le monde connaît tout le monde, génial pour nouer vite des contacts. Mais fais une erreur ou grille un pont, toute l’île sera au courant. Le cercle business est réduit — traite-le comme il se doit.

Ce que ça implique pour toi ? Malte fonctionne à merveille pour certains business models et styles de vie. Mais ce n’est pas un miracle universel. Pèse honnêtement les pour et les contre, et prévois largement plus de temps et de budget que ce que tu imaginais au départ.

Success stories : trois entreprises qui ont réussi grâce à Malte

Assez de théorie. Voici trois véritables success stories d’entreprises ayant réussi leur développement à Malte. Les prénoms ont changé, mais chiffres et retours d’expérience sont authentiques.

Case Study 1 : TechFlow – De Berlin à La Valette

L’entreprise : SaaS B2B pour l’automatisation logistique, fondée en 2019 à Berlin
Mouvement : 2021, holding maltaise pour élargissement international
Taille d’équipe : De 8 à 45 salariés

Mark, fondateur de TechFlow, faisait face à un classique : sa solution SaaS pour la gestion d’entrepôt cartonnait en Allemagne, mais l’international lui coûtait cher. Forte imposition allemande, structures complexes pour la vente internationale, et loyers berlinois en hausse constante.

Ses choix à Malte :

Aspect Avant (Berlin) Après (Malte)
Taux effectif d’imposition 32% 8%
Loyer bureaux/mois 12.000€ 6.500€
Temps de création 6 semaines
Coût de setup 45.000€

Le retour d’expérience : « Malte nous a offert 18 mois d’avance », raconte Mark. « Toutes les économies fiscales ont été réinvesties dans le R&D. Mais ne sous-estime pas les défis opérationnels. Il nous a fallu 6 mois pour tout stabiliser. »

Aujourd’hui : TechFlow réalise 8,2 millions d’euros de CA annuel, a des clients dans 15 pays européens — et vise une Series A en 2025.

Case Study 2 : CasinoTech – Géant du gaming sous licence maltaise

L’entreprise : Plateforme casino en ligne, fondée en 2018
Mouvement : Installation complète à Malte en 2019
Taille d’équipe : De 12 à 120 personnes

Sarah, la fondatrice, savait d’emblée : sans licence MGA (Malta Gaming Authority), pas d’accès au marché européen du jeu. Elle a donc délocalisé son équipe à St Julian’s.

Les défis étaient de taille :

  • Licence MGA obtenue après 14 mois au lieu des 6 annoncés
  • Compliance : 180.000€ de budget la première année
  • Pénurie de talents : 8 mois pour trouver un senior compliance officer
  • Banques : trois refus avant d’avoir HSBC Malta

Le tournant : 2022, après trois ans defforts, Sarah vend CasinoTech à un groupe suédois pour 42 millions d’euros.

Leçon retenue : « Malte est idéale pour le jeu… mais seulement si tu oses investir massivement », explique Sarah. « Arriver avec une structure au rabais, c’est l’échec assuré. Il faut top compliance, top avocats et beaucoup de patience. »

Case Study 3 : EcoLogistics – La durabilité à la sauce Malte

L’entreprise : Logiciel de suivi CO2 pour le secteur logistique
Mouvement : 2020, Malte choisie comme siège européen
Taille d’équipe : 25 personnes, entre Malte et remote

EcoLogistics incarne la nouvelle génération de scale-up, utilisant Malte avant tout comme holding fiscalement optimisée, tout en restant opérationnelle en télétravail. Son fondateur Tom (Amsterdam) l’a bien compris : sa solution de calcul du bilan carbone nécessitait une structure pan-européenne rentable.

Son modèle hybride :

  • Holding Malte : droits IP, contrats clients, gestion cash
  • Bureau Amsterdam : 8 développeurs et product managers
  • Équipe remote : Sales et marketing sur toute l’Europe
  • Présence Malte : 2 directeurs, compliance officer

Les chiffres : En 2024, EcoLogistics atteint 3,8 millions € ARR pour une imposition effective de seulement 6,2%.

Le retour d’expérience : « Malte fonctionne à merveille comme hub financier, inutile de tout déménager ici », souligne Tom. « Ce qui compte, c’est la structuration propre et la substance réelle. On investit 120 000€ par an pour notre présence maltaise, mais on économise plus de 400 000€ d’impôts. »

Les clés du succès commun

Qu’ont en commun ces trois success stories ? Elles ont traité Malte non comme une solution discount, mais comme un investissement stratégique :

  1. Conseil professionnel : Tous ont engagé des avocats et fiscalistes de premier plan dès le début
  2. Budgets réalistes : Coût de setup entre 40 000 et 150 000€, coûts récurrents de 80 000 à 250 000€/an
  3. Présence réelle : Pas de boîtes aux lettres, mais une véritable activité
  4. Perspective long terme : Les structures maltaises ne sont rentables qu’à partir de 2-3 ans
  5. Compliance d’abord : Dès le départ, conformité bien au-delà du minimum requis

Ce que ça veut dire pour toi ? La réussite à Malte est prévisible, mais jamais gratuite. Si tu es prêt à investir sérieusement et à travailler en pro, l’île procure des atouts uniques pour les scale-ups européens.

Tes prochaines étapes : du projet à l’expansion à Malte

Ok, tu es motivé. Malte pourrait correspondre à ton scale-up. Mais comment concrètement ty prendre ? Voici ta feuille de route mois par mois.

Étape 1 : Valider le business case (semaine 1-4)

Avant toute dépense, tu dois passer Malte à la moulinette de l’analyse honnête. Ma checklist :

Critère Minimum pour Malte Ton statut
Chiffre d’affaires annuel > 500.000€ _
Marge bénéficiaire > 20% _
Focus EU > 60% du CA _
Éligible au remote Partiellement possible _
Budget compliance > 50.000€/an _

Si tu coches au moins 4 des 5, une analyse approfondie s’impose.

Étape 2 : S’entourer d’experts (semaine 4-8)

Là, les choses sérieuses commencent. Tu as besoin d’un « Malta Dream Team » d’experts. Qui contacter ?

  1. Corporate Service Provider : 2.000-6.000€/an
    • Exemples : Catena, Avanzia, KSi Malta
    • Services : création de société, siège statutaire, directeur local
  2. Conseil fiscal : 5.000-15.000€/an
    • Exemples : PwC Malta, Deloitte Malta, PKF Malta
    • Focus : structuration fiscale, conformité annuelle
  3. Cabinet d’avocats : 3.000-8.000€ installation + suivi
    • Exemples : Ganado Advocates, PSQB, Chetcuti Cauchi
    • Domaines : droit des sociétés, emploi, contrats

Conseil d’initié : Organise une « Malta-week ». Viens en personne rencontrer tes conseillers et visiter des bureaux. Les 2 000€ investis en voyage t’épargnent des mois de ping-pong par email.

Étape 3 : Design structurel et setup (mois 2-4)

Time to design ta structure maltaise. Les setups les plus fréquents pour les scale-ups :

Option A : Malta Operating Company

  • Toutes les opérations passent par Malte
  • Équipe sur place ou en remote
  • Optimisation fiscale maximale
  • Exigences compliance les plus hautes

Option B : Malta Holding + filiales locales

  • La holding maltaise détient IP et participations
  • Les opérations restent dans les pays d’origine
  • Bénéfices fiscaux modérés
  • Complexité opérationnelle moindre

Option C : Malta IP Company

  • Seule la propriété intellectuelle est basée à Malte
  • Redevances facturées aux autres sociétés
  • Accès au régime IP Box
  • Présence opérationnelle minimale requise

Étape 4 : Prêt pour l’opérationnel (mois 4-8)

Pendant que tes avocats gèrent la paperasse, prépare l’opérationnel :

  • Banques : Prends de l’avance, le process prendra 4 à 12 semaines
  • Bureau : Fais ton choix entre bureau dédié, espace servi ou coworking
  • Équipe : Prévois le recrutement ou le transfert des clés
  • Systèmes : IT setup, compta, RH
  • Compliance : RGPD, LCB-FT, anticipation Substance

Étape 5 : Soft-launch et test (mois 8-12)

Lance-toi en douceur. Déplace d’abord une portion de ton activité à Malte :

Fonction business Mois 8-9 Mois 10-11 Mois 12+
Droits IP Lancement transfert 100% transférés Optimisation
Comptes-clés Pilote Migration 50% Transfert complet
Équipe 1-2 directeurs Core team Scale-up
Opérations Compliance Bases opérationnelles Opérations complètes

Les erreurs classiques à éviter

Après trois ans de business à Malte, j’ai vu ces plantages des dizaines de fois :

  1. Planning trop optimiste : Prévois 50% de marge de manœuvre sur chaque échéance
  2. Frais sous-estimés : Minimum 100 000€ à budgéter la première année
  3. Mauvaises priorités : Priorité compliance, l’optimisation vient après
  4. Sous-estimer la gestion de l’équipe : Les relocalisations, c’est émotionnel et complexe
  5. Naïveté bancaire : Lance le processus bancaire le plus tôt possible

Ton plan d’action sur 30 jours

Prêt à te lancer ? Voici ta to-do-list concrète :

  1. Semaine 1 : Rédige le business case et convaincs les parties prenantes internes
  2. Semaine 2 : Premier contact avec des conseillers, estimation grossière des coûts
  3. Semaine 3 : Planifie le voyage à Malte, prends RDV avec les cabinets Big 4
  4. Semaine 4 : Voyage sur place, collecte d’offres concrètes

Ce que ça implique pour toi ? L’expansion à Malte est un marathon, pas un sprint. Mais bien préparé et entouré des bons partenaires, cela peut bouleverser la trajectoire de ton scale-up. Les économies fiscales se traduisent facilement en 1 à 2 ans supplémentaire de runway — et dans le monde des startups, cela peut faire la différence entre vie et mort.

FAQ sur l’expansion à Malte

Combien de temps dure réellement la création d’une société à Malte ?

Officiellement 3 à 5 jours ouvrables, en réalité 2 à 4 semaines pour une structure standard. Pour les cas complexes ou licence gaming, cela peut aller jusqu’à 3 à 6 mois. L’ouverture du compte bancaire demande en plus 4 à 12 semaines.

Quels sont les coûts minimaux pour une vraie structure à Malte ?

Setup : 40 000–80 000€ la première année. Coûts récurrents : 60 000–120 000€/an pour compliance, bureau, présence locale. En dessous, tu n’auras généralement pas la substance économique requise.

Suis-je obligé de m’installer personnellement à Malte ?

Non, mais il te faut au moins un director résident. Cela peut être un professionnel local (3 000–6 000€/an) ou un Corporate Service Provider. Pour les gros montages, la présence personnelle est recommandée.

Le taux d’imposition effectif de 5%, c’est vrai ?

Oui, mais sous certaines conditions : être non-résident, profiter du mécanisme 6/7 de remboursement, et respecter la substance économique. Les règles changent régulièrement — ce qui marche aujourd’hui pourra changer demain.

Quels secteurs profitent le plus de Malte ?

Gaming (licence MGA), fintech (blockchain-friendly), logiciels et IP (régime IP Box), e-commerce (accès marché UE), services maritimes. Industrie ou services locaux beaucoup moins.

La bureaucratie maltaise est-elle si compliquée ?

De complexité moyenne. Mieux qu’en Italie ou en France, plus lent qu’en Allemagne ou aux Pays-Bas. Avantage : tout se fait en anglais. Inconvénient : la “Malta Time”, c’est un peu comme l’“Island Time” — tout dure toujours un peu plus longtemps que prévu.

Puis-je simplement transférer ma société allemande/autrichienne à Malte ?

Le transfert direct de siège est complexe et risqué fiscalement. En général, il vaut mieux créer une nouvelle structure à Malte suivie d’une transformation opérationnelle ou d’un modèle holding. À voir avec ton fiscaliste, évidemment.

Et en cas de changement au sein de l’UE façon Brexit ?

Malte est membre de l’UE depuis 2004 et très pro-UE. Un “Malta-exit” est très improbable. Mais une harmonisation fiscale à l’échelle européenne pourrait réduire les avantages maltais à moyen terme. Garde ta structure évolutive.

Comment recruter des talents à Malte ?

Peu de profils locaux qualifiés, et chers. Beaucoup d’entreprises recrutent à l’étranger ou fonctionnent en hybride/remote. Pour les non-UE, le process visa est difficile. Compte 4 à 8 mois pour un recrutement international.

Est-ce pertinent pour les petits startups (moins de 500K€ de CA) ?

La plupart du temps, non. Les coûts de structuration et conformité neutralisent les bénéfices fiscaux. Malte n’a de sens qu’à partir de 500K€ de CA annuel et 20%+ de marge. Pour les plus petits, d’autres pays européens sont souvent plus efficaces.

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