Table des matières
- Que se passe-t-il lors d’un contrôle fiscal de ta société maltaise ?
- Tes droits lors du contrôle : Ce que tu dois savoir
- Stratégies de défense fiscale : Comment t’y préparer
- Utiliser la convention de double imposition avec Malte : Ton bouclier de protection
- Points de contrôle courants pour les sociétés maltaises
- Quand la situation devient sérieuse : Organiser une défense professionnelle
- Après le contrôle : Gérer les redressements et les recours
- FAQ
La lettre officielle du fisc de ton pays d’origine atterrit dans ta boîte aux lettres et tu sens ton cœur manquer un battement. « Contrôle fiscal ordonné » – voilà ce que tu lis, froidement formulé. Ta société maltaise va être auditée. Bienvenue au club des entrepreneurs allemands recevant chaque année ce type de courrier.
Je connais ce sentiment, ayant eu d’innombrables clients à Malte confrontés à cette situation. La première réaction est généralement la panique, suivie de la question : « Le fisc peut-il vraiment contrôler ma société maltaise ? » La réponse courte : Oui, il le peut. La réponse développée : Tu as plus de droits que tu ne l’imagines et, avec la bonne stratégie, ce cauchemar devient un défi maîtrisable.
Que se passe-t-il lors d’un contrôle fiscal de ta société maltaise ?
Un contrôle fiscal d’une société maltaise diffère d’un audit de SARL allemande classique. Cela vient du fait que le fisc de ton pays doit d’abord vérifier s’il a, et comment il peut avoir, accès à ta société à Malte.
La cause de laudit : Pourquoi toi ?
Souvent, ce sont des audits aléatoires ou sectoriels. Mais pour les sociétés maltaises, il existe des déclencheurs spécifiques :
- Doute sur la substance : Le fisc soupçonne que ta société n’a pas d’activité réelle à Malte
- Changement de direction : Tu es soudainement inscrit comme dirigeant
- Opérations inhabituelles : Important flux de fonds entre l’Allemagne et Malte
- Signalements de tiers : Partenaires d’affaires ou anciens salariés s’expriment
- Échange automatique d’informations : Malte signale automatiquement ta société à l’Allemagne
Types de contrôle : Ce qui peut t’attendre
Avec les sociétés maltaises, je constate en pratique trois types de contrôles :
Type de contrôle | Durée | Étendue | Risque |
---|---|---|---|
Contrôle sur place | 2 à 6 mois | Audit complet | Élevé |
Demande écrite d’informations | 3 à 8 semaines | Points spécifiques | Moyen |
Assistance administrative via Malte | 6 à 18 mois | Documents directement de Malte | Très élevé |
Le premier choc : Que signifie l’ordre de contrôle ?
Lordre de contrôle (ordonnance de contrôle externe – AO) agit comme une décision de justice : obligatoire et non négociable. Elle contient généralement :
- La période auditée (souvent 3 à 5 ans en arrière)
- Les types d’impôts concernés
- Le nom de l’inspecteur
- La base légale du contrôle
Pour les sociétés maltaises, il y a souvent la mention supplémentaire : « Vérification de l’imposition sur les revenus à prendre en compte selon §§ 7-14 AStG (loi allemande sur la fiscalité internationale) ». Cest le terme juridique pour : « On contrôle si ta société maltaise nest qu’une boîte aux lettres. »
Tes droits lors du contrôle : Ce que tu dois savoir
Beaucoup d’entrepreneurs pensent être totalement à la merci du fisc. Ce n’est pas vrai. Tu as des droits concrets que je t’explique ici en détail.
Droit à une procédure équitable : Ta garantie de base
Le fisc doit se conformer à des règles strictes de procédure. Pour les sociétés maltaises, ces règles sont d’autant plus essentielles que les situations internationales sont complexes :
- Obligation de transparence : L’inspecteur doit t’expliquer ce qu’il contrôle et pourquoi
- Droit d’être entendu : Tu peux te défendre face à chaque accusation
- Accès au dossier : Tu peux consulter tous les documents de l’audit
- Droit à l’assistance d’un conseiller : Tu peux faire appel à un expert-comptable
Conseil pratique : Exige systématiquement un compte rendu écrit de tous les entretiens. Lors des dossiers internationaux, les inspecteurs oublient souvent ce qu’ils ont dit.
Droit à un délai raisonnable de réponse
Cest un point crucial : Pour une société maltaise, il faut souvent plus de temps, car il faut réunir des documents depuis Malte. Le fisc doit t’accorder des délais « raisonnables » (§ 200 AO).
Dans la pratique, cela signifie :
- Au minimum 2 semaines pour les documents depuis l’Allemagne
- 4 à 6 semaines pour les documents maltais
- Prolongation possible en cas de besoin de traduction
- Prendre en compte les jours fériés maltais et les vacances d’été
Ton droit à la sécurité juridique
Cest un outil puissant, souvent méconnu. Si tu as toujours respecté la loi mais que la jurisprudence change, tu peux invoquer le droit à la confiance légitime.
Pour les sociétés maltaises, c’est pertinent quand :
- Les exigences de substance évoluent
- De nouvelles interprétations des conventions de double imposition apparaissent
- Les règles sur les revenus à prendre en compte (CFC) sont durcies
Limites des droits du fisc : Ce qu’il NE peut pas faire
Même le fisc allemand a ses limites, notamment avec les sociétés maltaises :
Ce que le fisc peut faire | Ce qu’il NE peut PAS faire |
---|---|
Contrôler les documents allemands | Accéder directement aux comptes bancaires maltais |
Demander l’assistance de Malte | Enquêter à Malte sans base légale |
Vérifier la substance en Allemagne | Éffectuer un contrôle inopiné à Malte |
Appliquer les conventions de double imposition | Ignorer le droit maltais |
Stratégies de défense fiscale : Comment t’y préparer
La meilleure défense, c’est la préparation. En 15 ans de pratique, j’ai constaté : une approche structurée porte (presque) toujours ses fruits.
La règle des 48 heures : Les réflexes immédiats en cas de contrôle
Quand l’ordre de contrôle arrive, tu as généralement quelques jours à peine pour réagir. Ma checklist d’urgence :
- Analyser l’ordre de contrôle en détail : Que vise précisément le contrôle ?
- Contacter ton conseiller fiscal : Immédiatement, pas « quand tu auras le temps »
- Passer en revue tes documents : Quas-tu en main, qu’est-ce qui manque ?
- Informer tes partenaires maltais : Avocat, expert-comptable, secrétaire sur place
- Fixer une stratégie de communication : Qui parle à l’inspecteur ?
Stratégie documentaire : Ce que tu dois préparer
Pour les sociétés maltaises, les inspecteurs demandent systématiquement ces documents. Prépare-les à l’avance :
- Documents juridiques de la société : Acte de création, statuts, PV
- Preuves de substance : Contrats de location, contrats de travail, contrats de direction
- Documents opérationnels : Factures, contrats, correspondance
- Documents financiers : Bilans, relevés bancaires, déclarations fiscales
- Documents de contrôle : Procès-verbaux du board, résolutions, documentation des prix de transfert
Astuce pro : Prépare une liste Excel de tous tes documents, avec date, lieu d’archivage et responsable maltais. Cela te fera gagner des heures lors du contrôle.
La défense de la substance : L’élément-clé
Au cœur de chaque contrôle maltais se trouve la question de la substance : Ta société possède-t-elle une véritable présence économique à Malte ? C’est souvent décisif.
Les trois piliers de la défense de la substance :
Pilier | Justificatifs | Points critiques |
---|---|---|
Substance humaine | Contrats de travail, bulletins de paie, sécurité sociale | Au moins 1 salarié à temps plein à Malte |
Substance matérielle | Bail commercial, photos, inventaires | Bureaux réels, pas seulement une adresse postale |
Substance fonctionnelle | Processus métier, structure de décision | Décisions stratégiques prises à Malte |
Stratégie de communication : Dialoguer avec l’inspecteur
La relation avec le contrôleur détermine souvent l’issue finale. Voici mes règles d’expérience :
- Courtois mais ferme : La politesse paie, la soumission coûte
- Rester factuel : Pas d’émotion, même en cas de provocation
- Documenter : Exiger la consignation de tous les entretiens
- Fixer des limites : Refuser poliment les questions injustifiées
- Déléguer professionnellement : Les questions complexes, au conseiller fiscal
Utiliser la convention de double imposition avec Malte : Ton bouclier de protection
La convention fiscale entre l’Allemagne et Malte (DBA) est ton atout juridique le plus fort. Pourtant, beaucoup d’entrepreneurs la connaissent mal ou l’utilisent à tort.
Les dispositions essentielles de la convention à connaître
La convention Allemagne-Malte de 2001 (dernière modification 2018) définit clairement qui peut imposer quoi. Les articles clés pour ta défense :
- Article 4 (Résidence fiscale) : Où ta société est-elle résidente fiscalement ?
- Article 7 (Bénéfices des entreprises) : Qui peut imposer les bénéfices ?
- Article 26 (Échange d’informations) : Quelles infos l’Allemagne peut-elle demander ?
- Article 27 (Assistance au recouvrement) : Jusqu’où va la coopération ?
Le test du tie-breaker : Si les deux pays revendiquent l’imposition
Parfois, l’Allemagne et Malte revendiquent toutes deux d’imposer ta société. Dans ce cas, s’applique le « tie-breaker test » de l’article 4, paragraphe 3 de la convention :
« Une société est résidente dans l’État où se trouve le siège effectif de direction. »
En pratique : Où les décisions clés sont-elles prises ? Le fisc examine :
- Où se tiennent les board meetings ?
- Où les décisions stratégiques sont-elles prises ?
- Où résident les décideurs ?
- Où les contrats sont-ils négociés et signés ?
Comprendre correctement l’échange d’informations
Beaucoup de dirigeants à Malte craignent l’échange automatique d’informations. Or la convention délimite précisément ce que l’Allemagne peut demander ou non :
Demandes autorisées | Demandes interdites |
---|---|
Procédures fiscales concrètes | Explorations générales (fishing expeditions) |
Points fiscaux spécifiques | Collecte automatique de données |
Faits vérifiables | Contrôles sans fondement particulier |
Informations prévues par la convention | Données hors champ de la convention |
Procédure amiable (MAP) : En cas de litige
Si l’Allemagne et Malte n’arrivent pas à s’entendre, tu peux demander une procédure amiable (MAP). C’est une forme d’arbitrage entre administrations fiscales.
Un MAP est indiqué si :
- Double imposition malgré la convention
- Désaccord sur la résidence fiscale
- Contestations sur l’existence d’un établissement stable
- Litiges en matière de prix de transfert
La demande doit être déposée dans les 3 ans suivant la première mesure entraînant une double imposition.
Points de contrôle courants pour les sociétés maltaises
Grâce à des centaines de cas, je connais les angles d’attaque préférés des autorités allemandes. Les connaître, c’est te préparer de façon ciblée.
Point de contrôle #1 : Faux indépendant et établissement stable
Le classique : Tu travailles depuis l’Allemagne pour ta société maltaise, et le fisc prétend que tu n’es pas réellement indépendant ou qu’il y a un établissement stable en Allemagne.
Les facteurs déterminants :
- Lieu de travail : Où travailles-tu en réalité ?
- Sous quelle autorité : Qui décide de ce que tu fais ?
- Prise de risque entrepreneuriale : Supportes-tu un vrai risque ?
- Moyens matériels : À qui appartiennent PC, bureau, etc. ?
Mon conseil : Ne travaille pas plus de 50 % du temps en Allemagne et documente rigoureusement chaque séjour à Malte. Cela élimine 80 % des problèmes liés à l’établissement stable.
Point de contrôle #2 : Prix de transfert et conditions normales de marché
Tes transactions entre la société maltaise et des entités allemandes (y compris toi-même) : le fisc vérifie si les prix sont de pleine concurrence ou artificiels.
Les sources de litige fréquentes :
- Management fees entre l’Allemagne et Malte
- Redevances pour droits de PI
- Convention de prêts et taux d’intérêts
- Contrats de prestations entre sociétés du même groupe
Point de contrôle #3 : Substance et réalité économique
Le grand classique : Ta société maltaise a-t-elle une véritable substance ou n’est-elle qu’un montage fiscal ?
La vérification de la substance s’effectue à trois niveaux :
Niveau de contrôle | Questions posées | Seuils critiques |
---|---|---|
Personnel | Combien de salariés réellement à Malte ? | Min. 1 temps plein ou 2 temps partiel |
Locaux | Bureaux authentiques et adaptés ? | Min. 20 m² par salarié à temps plein |
Procédures | Décisions importantes réellement prises à Malte ? | Au moins 4 conseils d’administration/an |
Point de contrôle #4 : Imposition des revenus à prendre en compte (CFC Rules)
Les règles allemandes sur la CFC (§§ 7-14 AStG) sont l’arme la plus puissante du fisc contre les sociétés maltaises. Elles s’appliquent si :
- Tu détiens plus de 50 % de la société maltaise ET
- La société maltaise réalise des « revenus passifs » ET
- L’imposition à Malte est inférieure à 25 %
Exemples de revenus passifs :
- Intérêts et dividendes
- Redevances sans développement réel
- Revenus immobiliers
- Plus-values sur capital
Les trois erreurs des contrôleurs les plus fréquentes sur Malte
Eh oui, même les inspecteurs commettent des fautes. Connais-les, tu pourras en profiter :
- Le droit maltais est ignoré : Les contrôleurs appliquent le droit allemand à la lettre
- Oubli de la convention : Les inspecteurs négligent les dispositions internationales
- Contrôle superficiel de la substance : Ils ne vérifient que la partie allemande, pas celle de Malte
Quand la situation devient sérieuse : Organiser une défense professionnelle
Parfois, l’initiative personnelle ne suffit plus. Quand le contrôle s’intensifie ou que des questions juridiques complexes surviennent, il te faut des pros. Voici qui implique quand.
L’équipe-conseil optimale pour un contrôle à Malte
Une défense solide face à un contrôle maltais exige au moins trois experts :
Expert | Rôle | Quand l’impliquer ? | Coût env. |
---|---|---|---|
Conseiller fiscal allemand | Coordination, droit fiscal allemand | Dès la réception du contrôle | 150-300 €/h |
Conseiller fiscal maltais | Droit maltais, documents locaux | Questions de substance | 100-200 €/h |
Avocat DBA | Droit des conventions, litiges internationaux | Conflits DBA | 200-500 €/h |
Quand faire appel à un avocat ?
Un avocat nest pas nécessaire pour chaque contrôle. Mais si :
- Dossier pénal à craindre : En cas de soupçon d’évasion fiscale
- Redressements majeurs : Plus de 100 000 € en jeu
- Conflits DBA : Désaccord entre l’Allemagne et Malte
- Vices de procédure : Le fisc outrepasse ses droits
- Droit européen concerné : Atteinte possible aux libertés fondamentales
Coordiner Allemagne et Malte
Le plus difficile d’un contrôle maltais ? Orchestrer la coopération entre deux pays. Voici ma checklist pour une coordination sans faille :
- Définir une stratégie commune : Les experts allemands et maltais doivent parler d’une seule voix
- Harmoniser les documents : Tous doivent être cohérents d’un pays à l’autre
- Maîtriser la communication : Un interlocuteur par pays
- Synchroniser les délais : Coordonner les échéances maltaises et allemandes
Analyse coût/bénéfice : Ce que vaut une bonne défense
Une défense professionnelle coûte entre 15 000 et 50 000 €, selon la complexité. Cela semble beaucoup, mais le calcul est vite fait :
Exemple réel : Un client devait 180 000 € de redressement. Après 18 mois et 35 000 € de conseils, il n’a payé que 25 000 €. Gain : 120 000 € nets.
Erreurs fréquentes des conseils lors de contrôles à Malte
Malheureusement, tous les conseils ne se valent pas. Attention à ces signaux d’alerte :
- Vision exclusivement allemande : Le conseil ignore la législation maltaise
- Aucune expérience à Malte : Le conseil ne maîtrise pas le contexte maltais
- Généralités : « Les sociétés maltaises sont toujours problématiques »
- Pas de stratégie : Réaction uniquement, pas d’anticipation
- Mauvaise communication : Tu n’y comprends rien
Après le contrôle : Gérer les redressements et les recours
Le contrôle est terminé, le rapport est sur la table. La seconde mi-temps commence : Que fais-tu des conclusions ?
Bien lire le rapport de contrôle
Le rapport d’audit fait souvent 50 à 100 pages de jargon juridique. Seuls quelques points sont déterminants :
- Suppléments d’impôt total : À combien s’élève le redressement ?
- Justification juridique : Sur quelles bases dois-tu payer ?
- Constats factuels : Qu’a relevé l’inspecteur ?
- Appréciation : Comment juge-t-il la situation ?
Le délai de 30 jours : Répondre au rapport
Tu as 30 jours après le rapport pour te prononcer. Profite à fond de ce temps, car le fisc accepte parfois encore de nouveaux arguments.
Ma structure pour une réponse efficace :
- Correction factuelle : Que l’inspecteur a-t-il mal compris ?
- Arguments juridiques : Quelles lois ont été mal appliquées ?
- Nouveaux éléments : Qu’est-il arrivé depuis l’audit ?
- Proposition de compromis : Quelle solution proposer ?
Recours administratif : Jouer la carte stratégique
Si le fisc persiste, la notification d’imposition arrive. Tu disposes alors d’un mois pour faire appel. Pour les sociétés maltaises, cela vaut (très) souvent le coup :
- Les agents du service contentieux sont souvent mieux formés
- Plus de temps pour argumenter en détail
- Nouvelle jurisprudence peut être prise en compte
- Un accord amiable est possible
Différentes stratégies de recours
Selon la situation, diverses options sont à privilégier :
Stratégie | Quand l’utiliser ? | Chances de succès | Durée |
---|---|---|---|
Recours total | Contrôle complètement erroné | 30-40 % | 12-24 mois |
Recours partiel | Erreur sur des points isolés | 60-70 % | 6-12 mois |
Recours pour vice de procédure | Procédure de contrôle fautive | 20-30 % | 3-6 mois |
Recours transactionnel | Recherche de compromis | 80-90 % | 3-9 mois |
Recours devant le tribunal fiscal : L’ultime recours
En cas d’échec de l’appel, tu peux saisir le tribunal fiscal. Pour les sociétés maltaises, cela peut s’avérer judicieux car :
- Les juges fiscaux ont souvent une vision plus internationale
- Les questions de conventions sont mieux traitées
- Le droit européen est davantage pris en compte
- Des cas de jurisprudence peuvent être créés
Mais attention : Une telle procédure dure 2 à 4 ans et coûte 20 000 à 100 000 €. Cela ne vaut le coup que pour des litiges supérieurs à 250 000 €.
Surseoir à l’exécution : Gagner du temps
Même en cas de recours, tu dois d’abord payer. Sauf si tu obtiens un sursis d’exécution. Il est accordé si :
- Doutes sérieux quant à la légalité du redressement
- L’exécution immédiate entraînerait des difficultés excessives
- Une garantie est apportée (généralement 110 % du redressement)
Pour les sociétés maltaises, cette demande aboutit souvent car la situation juridique est complexe et discutée.
FAQ
Le fisc allemand peut-il contrôler ma société maltaise ?
Oui, le fisc allemand peut auditer ta société maltaise s’il existe une situation fiscale allemande. C’est notamment le cas si tu es ressortissant allemand et dirigeant, ou si la société perçoit des revenus imposables en Allemagne. Pour cela, le fisc s’appuie sur la convention fiscale et peut demander l’entraide de Malte.
Combien de temps dure un contrôle fiscal sur une société maltaise ?
Un contrôle sur une société maltaise prend généralement plus de temps du fait de la complexité internationale. Un contrôle classique prend 6 à 12 mois, mais peut durer 12 à 24 mois pour Malte, voire 2 à 3 ans si l’entraide administrative est sollicitée.
Combien coûte une défense professionnelle face à un contrôle fiscal maltais ?
Les honoraires dune défense professionnelle varient entre 15 000 € et 50 000 €, selon la complexité du dossier. Cela paraît élevé, mais pour des litiges typiques de 100 000 € à 500 000 €, une bonne défense s’avère presque toujours rentable. Prévoyez au moins 200 heures de conseil.
Quels documents dois-je remettre au fisc allemand ?
Tu dois transmettre tous les documents utiles à la fiscalité allemande : statuts, bilans, contrats de direction, baux commerciaux à Malte, éléments attestant la substance à Malte. Les documents strictement internes à Malte ne sont exigibles qu’en cas de demande précise.
Puis-je demander que le contrôle soit transféré à Malte ?
Non, tu ne peux pas exiger que le contrôle ait lieu à Malte. L’Allemagne contrôle les situations fiscales allemandes et le contrôle se déroule toujours dans le pays. Cependant, tu peux demander la prise en compte appropriée des documents maltais, voire exiger leur traduction à la charge du fisc si besoin.
Que se passe-t-il si je refuse de coopérer ?
Si tu refuses toute coopération, le fisc peut procéder à des redressements d’office, généralement désavantageux. Concernant Malte, l’administration estime volontiers la totalité du bénéfice comme imposable en Allemagne. Il est donc préférable de coopérer, tout en défendant tes droits.
Quand dois-je contacter un avocat ?
Dès qu’une procédure pénale menace, une redressement supérieur à 100 000 € est envisagé ou que surgissent des questions complexes sur la convention. L’aide d’un avocat est aussi judicieuse en cas de vices de procédure. Un avocat spécialisé coûte 200 à 500 € de l’heure, mais peut éviter des majorations beaucoup plus élevées.
Y a-t-il un risque réel de poursuites pénales avec une société maltaise ?
Les procédures pénales sont plus rares qu’on ne le pense pour les sociétés maltaises. Certains contrôles débouchent sur une procédure, mais cela vise surtout les montages abusifs ou la dissimulation de documents. En cas de documentation correcte et de collaboration transparente, le risque reste faible.
Puis-je encore faire des corrections durant le contrôle ?
Oui, tu peux effectuer une régularisation ou rectifier en cours de contrôle. Cela manifeste ta bonne volonté et aura un effet atténuant en cas de sanction. Pour les sociétés maltaises, cela concerne souvent des ajustements sur la substance ou la correction de prix de transfert.
Sur combien d’années le fisc peut-il remonter le contrôle ?
Le fisc peut remonter en principe 4 ans (prescription de droit commun). En cas de négligence grave, le délai passe à 5 ans, et jusqu’à 10 ans en cas de fraude. Pour les sociétés maltaises, les agents fiscaux ont tendance à utiliser le maximum, présumant un abus de droit.