Table des matières
- Clôture annuelle maltaise : Voici tes obligations chaque année
- Annual Return Malta : Ce qui doit (et ne doit pas) figurer au Company House
- Malta Corporate Tax Return : Déclaration fiscale pour sociétés internationales
- Délais et échéances : Quand et quoi soumettre
- Aperçu des coûts : À combien sélève réellement la Annual Compliance
- Erreurs fréquentes : Ces pièges à éviter absolument
- Aide professionnelle : Quand un fiscaliste devient indispensable
- Questions fréquemment posées
Tu as monté une société à Malte et pensais avoir passé le plus dur ? Place maintenant à la réalité : Annual Compliance – les obligations annuelles qui maintiennent ta structure maltaise en vie. Si tu les négliges, la Malta Registry of Companies (ROC) sera sur ta porte plus vite que tu ne peux dire Pastizzi.
Après trois ans avec différentes sociétés maltaises, je le sais : la paperasse reste gérable, mais les délais sont impitoyables. Un Annual Return en retard, et ce n’est pas qu’une question d’argent : dans le pire des cas, tu risques la radiation de ta société. Conséquence ? Il est temps d’être honnête sur ce qui t’attend vraiment.
Clôture annuelle maltaise : Voici tes obligations chaque année
Ouvrir une société à Malte ne t’apporte pas que des avantages fiscaux, mais aussi des devoirs clairs. Chaque année, tu dois prouver que ta société existe bien, est correctement gérée et paye ses impôts. Cela s’effectue sur trois axes principaux :
Les trois piliers de la Annual Compliance à Malte
- Malta Registry of Companies (ROC) : Annual Return avec données actionnaires et comptes annuels
- Malta Financial Services Authority (MFSA) : Uniquement pour les sociétés sous licence
- Inland Revenue Department : Corporate Tax Return et paiements fiscaux
Un marathon bureaucratique ? C’est un peu ça. Mais en sachant quoi envoyer, où et quand, ça devient vite une habitude. Je te montre les démarches concrètes pour éviter de te perdre dans la jungle administrative maltaise.
Qu’est-ce que Malte a de différent des autres pays de l’UE ?
Malte a mis en place un système particulièrement rigoureux car lîle attire l’attention comme paradis fiscal de l’UE. Contrairement à l’Allemagne ou à l’Autriche, où les échéances sont souvent extensibles, les délais maltais sont stricts. Rate le 31 janvier pour l’Annual Return, et la note sera salée.
Astuce pratique : J’enregistre toutes les échéances maltaises dans mon agenda dès novembre – avec trois rappels. Ça te semble exagéré ? Attends ta première amende…
Qui est concerné, exactement ?
Toute société maltaise, qu’elle soit :
- Private Limited Company (Ltd.)
- Public Limited Company (PLC)
- Société holding sans activité opérationnelle
- Société commerciale active avec salariés
Même si ta société maltaise n’a généré aucun revenu durant l’année, tu dois transmettre tous les documents. Le droit maltais ne connaît pas la déclaration zéro comme c’est le cas en Allemagne.
Annual Return Malta : Ce qui doit (et ne doit pas) figurer au Company House
L’Annual Return est ton document clé pour la Malta Registry of Companies. Tu y déclares tous les changements dans la société et prouves qu’elle existe toujours. Le formulaire semble banal, mais le diable est dans les détails.
Informations à mettre à jour chaque année
Catégorie | Informations requises | Pièges fréquents |
---|---|---|
Actionnaires | Noms, adresses, participations, nationalité | Adresse non actualisée après déménagement |
Administrateurs | Identité complète, durée du mandat | Dates d’entrée/sortie manquantes |
Company Secretary | Prestataire agréé à Malte | Contrôler la validité de la licence |
Siège social | Adresse officielle à Malte | Mises à jour d’adresse non signalées |
Capital social | Autorisé et émis | Confusion entre les deux notions |
Clôture annuelle : Quelle norme pour les sociétés maltaises ?
Ici, ça devient plus intéressant : Malte applique les International Financial Reporting Standards (IFRS), avec certains allègements pour les petites structures. Qu’est-ce que cela implique concrètement ?
- Micro-entities (chiffre d’affaires annuel < 350 000 €) : Bilan et compte de résultat simplifiés suffisants
- Small Companies (chiffre d’affaires < 8,8 M€) : Comptes annuels complets, mais sans tableau de flux de trésorerie
- Medium/Large Companies : Conformité IFRS complète avec annexes
La majorité des holdings internationales entrent dans la première catégorie. Résultat : gain de temps et moindres honoraires d’expert-comptable.
Directors’ Report : Ce que Malte veut vraiment savoir
Le Directors’ Report n’est pas juste une formalité. Malte y regarde de près :
- Principal Activities : Que fait concrètement la société ? Investment Holding suffit rarement
- Review of Business : Évolution annuelle, y compris pour les holdings
- Future Developments : Projets à venir
- Risk Management : Comment gères-tu les risques d’activité ?
Attention : N’écris pas juste No significant events occurred. Ce genre de formule ne plaît pas à la Registry. Quelques phrases concrètes sur l’activité font plus professionnel.
Filing en ligne : Comment déposer l’Annual Return digitalement
Depuis 2019, quasiment tout est digital via le Registry of Companies Portal. Le système est… disons, à apprivoiser. Voici mon tutoriel pas-à-pas :
- Connexion avec le numéro d’immatriculation de la société
- Remplir le formulaire Annual Return (compte 20 à 30 minutes)
- Uploader les PDF : comptes annuels, Directors’ Report, rapport d’audit (si requis)
- Payer par carte (85 € de base)
- Imprimer et archiver la confirmation
Le portail plante parfois, surtout fin janvier. Prends des marges et sauvegarde régulièrement.
Malta Corporate Tax Return : Déclaration fiscale pour sociétés internationales
La déclaration fiscale maltaise est d’un autre calibre que l’Annual Return. Ici, il s’agit d’argent – et Malte surveille de près. L’Inland Revenue Department veut connaître tes revenus, mais aussi si tu peux bénéficier du fameux système maltais de remboursement d’impôts.
Malta Tax Return : Form C vs. Form P
Selon ton type de société, le formulaire change :
Formulaire | Pour qui | Particularités |
---|---|---|
Form C | Sociétés Limited classiques | Inclut l’exonération sur participation |
Form P | Sociétés non résidentes | Obligations fiscales restreintes |
Comprendre le Malta Tax Refund System
Voilà où ça se complique : Malte prélève 35% d’impôt sur les sociétés, mais en rembourse jusqu’à 6/7 aux actionnaires. Cela fonctionne via différents Tax Accounts :
- Maltese Tax Account : Revenus de source maltaise (remboursement 6/7 = 30%)
- Foreign Income Account : Revenus étrangers (remboursement 6/7 = 30%)
- Final Tax Account : Certains revenus passifs (pas de remboursement)
En pratique : tu paies 35% d’impôt société, puis récupères 30% lors d’une distribution de dividendes. Taux effectif : 5%.
Important : Le remboursement n’est accordé qu’en cas de distribution réelle de dividendes. Si tu laisses les bénéfices en réserve, tu restes taxé à 35%.
Participation Exemption : Bénéfices de participations exonérés d’impôt
Pour les holdings, la Participation Exemption est le graal. Les bénéfices de participations sont totalement exonérés si :
- Participation d’au moins 10%
- Détention pendant au moins 183 jours
- Société cible domiciliée dans l’UE ou un pays à convention fiscale
Ce mécanisme rend Malte très attractive pour des montages internationaux. Les dividendes de filiales allemandes, autrichiennes ou suisses transitent sans impôt par Malte.
Substance Requirements : Ce que Malte entend par activité réelle
Depuis les directives anti-évasion de l’UE, Malte vérifie si ta société a une réelle présence économique. Les Economic Substance Requirements concernent :
- Holding de propriété intellectuelle
- Gestion de fonds
- Assurance
- Transport maritime
- Business IP à haut risque
La plupart des holdings ne sont pas touchées. Néanmoins, il faudra prouver que les décisions importantes sont bien prises à Malte.
Transfer Pricing : Même les petites sociétés sont concernées
Malte applique les règles OCDE en matière de prix de transfert. Cela signifie que les transactions entre sociétés liées doivent être aux conditions de marché. Cela parait théorique ? En pratique, c’est crucial dès que tu factures, par exemple, des management fees ou des licences entre Malte et d’autres pays.
Documente soigneusement toutes tes opérations intragroupe. Les contrôles se multiplient.
Délais et échéances : Quand et quoi soumettre
À Malte, chaque jour de retard te coûte cher. Le système maltais est intransigeant : un seul jour trop tard, et les sanctions tombent. Voici les deadlines à connaître et ce qui arrive si tu les manques.
Le calendrier de compliance maltais : ces échéances sont intouchables
Échéance | À rendre | Où déposer | Pénalité en cas de retard |
---|---|---|---|
31 janvier | Annual Return + comptes annuels | Malta Registry of Companies | 233 € + 2 €/jour |
30 juin | Corporate Tax Return | Inland Revenue Department | 465 € + intérêts |
31 mars | Preliminary Tax (si besoin) | Inland Revenue Department | 5% majoration + intérêts |
15 septembre | Interim Tax (si besoin) | Inland Revenue Department | 5% majoration + intérêts |
Deadline Annual Return : Pourquoi le 31 janvier est-il si crucial ?
Le 31 janvier est la date la plus importante pour une société maltaise : tu dois prouver que ta structure existe toujours et qu’elle est bien gérée. Délais inflexibles : aucun report, aucune excuse.
Que se passe-t-il si tu es en retard ?
- Jours 1 à 30 : 233 € d’amende de base plus 2 €/jour
- Jours 31 à 60 : 233 € supplémentaires plus toujours 2 €/jour
- À partir du 61e jour : La Registry peut lancer la procédure de radiation
Ça paraît bénin ? Deux mois de retard, c’est 590 € perdus – rien que pour l’Annual Return. Ensuite, tu ajoutes les frais de réinscription si ta société est radiée.
Mon expérience : J’ai loupé une fois la deadline, trois jours de retard le 31 janvier 2022 – à cause d’un bug chez le Company Secretary. Coût : 239 € d’amende. Depuis, je fais tout avant le 25 janvier.
Corporate Tax Return : Pourquoi le 30 juin ne se négocie pas
La déclaration fiscale doit être déposée avant le 30 juin pour l’année précédente. Aucune demande de délai comme en Allemagne ou Autriche. 1er juillet = pénalité immédiate.
Piège classique : même si tu n’as aucun impôt à payer (par report de pertes ou exemption), tu dois déposer une déclaration zéro. Oublie-le, et c’est 465 € de sanction.
Preliminary et Interim Tax : Planifier les acomptes correctement
Malte ne veut pas attendre juin pour être payée. Il y a donc 2 acomptes :
- 31 mars (Preliminary Tax) : 50 % de l’impôt annuel estimé
- 15 septembre (Interim Tax) : 40 % de plus
Les 10 % restants sont régularisés avec la déclaration en juin. Problème : tu dois estimer toi-même les montants. Si tu vises trop bas, tu paies des intérêts. Trop haut ? Tu récupères après la déclaration, sans intérêt.
Clôture annuelle : Quand l’auditeur doit-il intervenir ?
Les comptes annuels doivent être prêts dans les 10 mois après la clôture de l’exercice – généralement le 31 octobre pour un exercice calendaire.
As-tu besoin d’un auditeur ?
- Jamais : Micro-entities < 350 000 € de chiffre d’affaires
- Parfois : Small Companies – seulement dans certains cas
- Toujours : Sociétés publiques et grandes sociétés
La plupart des holdings internationales évitent l’audit. Gain de temps et 3 000–5 000 € économisés chaque année.
Aperçu des coûts : À combien sélève réellement la Annual Compliance
Malte se vend comme une destination business à petit prix. Est-ce vrai ? Tout dépend du calcul : les frais incompressibles restent raisonnables, mais les services additionnels et amendes peuvent vite faire grimper la facture. Voici mon analyse transparente après quatre années d’expérience.
Coûts obligatoires : Les dépenses incontournables
Poste | Coût annuel | Bénéficiaire | Échéance |
---|---|---|---|
Annual Return Fee | 85 € | Malta Registry of Companies | 31 janvier |
Company Secretary | 600–1 200 € | Prestataire agréé | Généralement trimestriel |
Registered Office | 300–800 € | Surtout inclus dans l’offre Secretary | Annuel |
Établissement des comptes annuels | 800–2 500 € | Comptable/Fiscaliste | Selon complexité |
Tax Return Filing | 500–1 500 € | Fiscaliste | Jusquau 30 juin |
Conclusion : Compte au minimum 2 285 €/an pour une holding simple sans activité. En réalité, plutôt 3 000–4 000 €.
Coûts variables : Là où tout dépend de ta structure
Selon la complexité de ta société maltaise, d’autres frais peuvent s’ajouter :
- Audit (si requis) : 3 000–8 000 €
- Documentation sur les prix de transfert : 2 000–5 000 €
- TVA (immatriculation + déclarations) : 1 200 € mise en place + 800 €/an
- Compliance sur la substance économique : 1 500–3 000 €
- Compliance Officer (pour activités réglementées) : 6 000–12 000 €
Coûts cachés : Les pièges budgétaires
Voici les mauvaises surprises susceptibles de grignoter ton budget :
Bank Account Maintenance : Les banques maltaises adorent les frais. HSBC Malta facture 25 €/mois pour un compte société, Bank of Valletta jusqu’à 35 €. Ajoute 0,50–2 € par virement.
- Frais de notaire pour modifications : Tout changement aux statuts coûte 500–1 500 €
- Actualisation Due Diligence : Les banques réclament chaque année des docs KYC (temps et copies)
- Apostille & légalisation : 35 €/document à Malte, plusieurs peuvent être nécessaires
- Dépôt express : Registry facture 100 % de supplément en mode priorité
Comparatif : Malte vs. autres juridictions UE
Comment Malte se place à l’international ?
Pays | Coût annuel de base | Charge fiscale (effective) | Complexité |
---|---|---|---|
Malte | 3 000–4 000 € | 5–35 % | Moyenne |
Chypre | 2 500–3 500 € | 12,5 % | Basse |
Irlande | 1 500–2 500 € | 12,5 % | Basse |
Luxembourg | 4 000–6 000 € | 15–25 % | Haute |
Pays-Bas | 3 500–5 000 € | 25 % | Haute |
Malte se situe au niveau intermédiaire. Les avantages fiscaux justifient les coûts de compliance élevés, uniquement si les volumes sont là. Pour un holding avec moins de 100 000 € de revenus, ce n’est pas rentable.
Conseils pour réduire tes coûts à Malte légalement
- Profite des packs : Beaucoup de prestataires proposent des forfaits (Secretary + siège + compta) à 2 500–3 500 €
- Faire soi-même quand possible : Tu peux déposer toi-même l’Annual Return si les tâches du Secretary sont déléguées
- Astuce planning : Déposer tôt permet d’éviter frais durgence et pénalités
- Bien choisir sa banque : Les néobanques comme Revolut Business sont bien moins chères
- Contrats pluriannuels : Souvent 10–15 % de remise auprès des prestataires
Erreurs fréquentes : Ces pièges à éviter absolument
Sur le papier, la compliance maltaise semble simple. En pratique, de nombreux pièges attendent au tournant – et peuvent coûter cher. Après quatre ans (et quelques erreurs douloureuses), voici les plus courants – et comment les éviter.
Erreur n°1 : Mauvaises adresses des actionnaires sur l’Annual Return
Cela semble anodin, mais peut coûter du temps et des nerfs. La Registry maltaise est inflexible : si l’adresse sur l’Annual Return diffère de celle enregistrée, tout sera rejeté.
Mon erreur 2023 : J’ai déclaré un déménagement de Munich à Zurich, mais oublié d’actualiser l’adresse à Malte. Résultat : Annual Return rejeté, deux semaines de retard, 50 € de frais de dépôt supplémentaire.
Solution : Garde une liste Excel de toutes les coordonnées des actionnaires et administrateurs. Mets-la à jour au moindre changement et vérifie avant chaque déclaration annuelle.
Erreur n°2 : Licence du Company Secretary expirée
Tout Company Secretary a besoin d’une licence MFSA à jour. Si elle expire, ta société n’a plus de secrétaire agréé – une infraction immédiatement repérée par la Registry.
Signes d’alerte :
- Les mails au Secretary ne passent plus
- Aucune réponse aux messages plusieurs jours durant
- L’Annual Return est rejeté pour Invalid Secretary
Solution : Vérifie chaque année la licence MFSA de ton Company Secretary sur le site officiel. Si problème, change sans tarder – c’est réglé en 2–3 jours.
Erreur n°3 : Mauvaise estimation du Preliminary Tax
L’acompte du 31 mars est basé sur ta propre estimation de résultat. Si elle est trop basse, Malte applique 5 % d’intérêts sur la différence – pour des montants élevés, ça chiffre vite.
Exemple pratique : Société prévoit 50 000 € de bénéfices, paie un acompte basé sur 25 000 € (50 % de 50 000 €). Résultat réel : 100 000 €. Redressement : 12 250 € d’impôt + 612 € d’intérêts.
Solution : Prévois 10–20 % de marge. Tu seras remboursé sans perte d’intérêt si tu as trop payé.
Erreur n°4 : Participation Exemption mal appliquée
La défiscalisation des participations est le point fort de Malte. Mais les conditions sont strictes :
- Minimum 10 % de participation
- Détention d’au moins 183 jours
- Détention qualifiée dans un pays conventionné
Si tu rates ne serait-ce qu’un critère, c’est 35 % d’impôt sur tout le bénéfice concerné.
Erreur fréquente : Participation revendue après 150 jours, pensant que presque 183 suffit. C’est faux : Malte compte au jour près.
Erreur n°5 : Négliger les exigences de substance économique
Depuis 2019, certaines sociétés maltaises doivent prouver une substance réelle. Cela concerne principalement :
- Sociétés IP holding
- Gestionnaires de fonds
- Compagnies maritimes
Ignorer ces obligations expose à des amendes allant jusqu’à 50 000 € et la perte de l’avantage fiscal.
Critères minimum de substance :
- Salariés qualifiés à Malte
- Bureaux physiques (pas simple domiciliation)
- Dépenses opérationnelles adéquates
- Activités principales génératrices de revenus à Malte
Erreur n°6 : Documentation transfer pricing négligée
Malte suit les standards OCDE. Toute opération entre sociétés affiliées doit être à la valeur de marché, même pour les petites structures.
Cas critiques fréquents :
- Management fees entre holding à Malte et filiale allemande
- Redevances d’utilisation de propriété intellectuelle
- Prêts intragroupe
Sans documentation solide, Malte peut requalifier et redresser les prix pratiqués.
Erreur n°7 : Sous-estimer la compliance bancaire
Les banques maltaises ont durci leur Due Diligence. L’actualisation annuelle des docs KYC est la norme, et parfois tous les six mois.
Oublie l’actualisation, et tu te retrouves avec un compte bloqué – très ennuyeux au moment de payer tes impôts !
Checklist pour la compliance bancaire :
- Certificate of Good Standing de moins de 3 mois
- Déclaration dirigeants/actionnaires à jour
- Comptes annuels actuels
- Justificatif d’adresse des actionnaires
- Attestation d’activité
Aide professionnelle : Quand un fiscaliste devient indispensable
En théorie, tu peux tout faire toi-même : saisir l’Annual Return, remplir la déclaration fiscale, préparer les comptes – ce ne sont que des formulaires et des tableurs. En pratique, dès qu’une vraie activité démarre, ça se complique. Voici où s’arrête le DIY et où l’expertise devient précieuse.
Cas où le DIY est adapté
Convient à l’auto-gestion pour :
- Holdings pures sans activité opérationnelle
- Chiffre d’affaires annuel sous 100 000 €
- 2 ou 3 actionnaires/administrateurs max
- Structures simples sans groupe étendu
- Revenus purement passifs (dividendes, intérêts)
Dans ces cas, les formulaires restent simples. Annual Return en 30 minutes, Tax Return en 2–3 heures. Comptes d’une Micro-Entity bouclés en une après-midi.
Outils pratiques :
- Portail en ligne Registry Malta (pour Annual Return)
- Logiciel CFR (Corporate Tax Return) de l’Inland Revenue
- Bases de compta type Lexware ou DATEV
Mon expérience : J’ai géré moi-même ma première société à Malte pendant trois ans. Temps passé : 8–10 h/an. Économie : env. 2 000 € par an. À recommander uniquement pour les structures ultra-basiques.
Quand il devient essentiel de passer par un expert
Dans ces cas, prends un spécialiste Malta :
Situation | Pourquoi expert | Coût typique |
---|---|---|
Business opérationnel | TVA, paie, compta complexe | 5 000–15 000 €/an |
Structures IP | Substance économique, prix de transfert | 8 000–20 000 €/an |
Gestion de fonds | Compliance MFSA, substance | 15 000–50 000 €/an |
Multi-juridictionnel | Treaty shopping, retenues à la source | 10 000–30 000 €/an |
Les différents types de conseillers à Malte
Malte a vu naître tout un écosystème d’experts, chacun avec ses forces :
Services Company Secretary
Le service minimum légal. Aucune société maltaise sans Secretary agréé.
- Ce qu’ils font : Dépôt Annual Return, résolutions, compliance légale
- Ce qu’ils ne font pas : Fiscalité, comptabilité, stratégie
- Coût : 600–1 200 €/an
- Pour qui : Toute société maltaise (obligatoire par la loi)
Cabinets comptables
Pour toute la compta et les comptes annuels.
- Ce qu’ils font : Comptabilité, établissement des comptes, déclarations TVA
- Ce qu’ils ne font pas : Planification fiscale avancée, juridique
- Coût : 2 000–8 000 €/an
- Pour qui : Sociétés avec activité
Cabinets de conseil fiscal
Le cran au-dessus pour les montages complexes.
- Ce qu’ils font : Optimisation fiscale, prix de transfert, stratégie internationale
- Coût : 350–800 €/h
- Pour qui : Structures internationales, gros patrimoines
Choisir un prestataire : les critères qui comptent
Malte est petite mais les différences de qualité sont énormes. Ma checklist perso :
- Vérifier la licence MFSA : Sur le site officiel
- Examiner les références : Depuis quand existent-ils ? Quelles références ?
- Tester le délai de réponse : Rapidité à répondre aux mails ?
- Comprendre la tarification : Forfait ou horaire ? Coûts cachés ?
- Tester leur expertise : Connaissent-ils ta situation spécifique ?
Red flags : Les prestataires à fuir
Tout n’est pas bon à prendre. Les signaux d’alerte :
- Pas d’adresse physique à Malte : Beaucoup de spécialistes Malte sont en Allemagne ou à Chypre
- Promesses irréalistes : 0% d’impôt garanti, c’est toujours faux
- Pas de licence MFSA : Company Secretary sans licence = illégal
- Prix flous : On verra plus tard, à fuir
- Mauvaise disponibilité : En cas d’urgence, il faut pouvoir les joindre
Approche hybride : combiner auto-gestion et expertise
Mon système préféré : assurer seul la base, externaliser le complexe.
Ce que je fais moi-même :
- Dépôt Annual Return
- Tax Return simple sur revenus passifs
- Clôture annuelle micro-entity
- Compliance bancaire
Ce que je délègue :
- Documentation prix de transfert
- Stratégie fiscale complexe
- Analyses de substance économique
- Due Diligence pour nouveaux investissements
Résultat : J’économise 60 % comparé au full-service, tout en restant conseillé pour les dossiers sensibles.
Questions fréquemment posées
Puis-je déposer moi-même l’Annual Return ou faut-il un Company Secretary ?
Un Company Secretary agréé est obligatoire par la loi. Mais le Secretary peut te déléguer mandat pour déposer l’Annual Return via le portail en ligne. Cela permet d’économiser la commission du prestataire.
Que se passe-t-il si je manque le 31 janvier pour l’Annual Return ?
La Registry maltaise applique immédiatement une pénalité de 233 € + 2 €/jour de retard. Après 60 jours de retards, une procédure de radiation peut être lancée. La société perd alors son statut légal et doit être réinscrite contre paiement.
Dois-je déposer tous les documents même sans chiffre d’affaires (holding pure) ?
Oui, toute société maltaise doit déposer chaque année un Annual Return et une déclaration fiscale, même avec zéro activité. Malte ne connaît pas la suspension comme en Allemagne. Seule exception : les comptes peuvent être ultra simplifiés pour une Micro-Entity.
Comment fonctionne le Malta Tax Refund System sur les dividendes internationaux ?
Malte prélève 35 % d’impôt société puis rembourse 6/7 (30 %) lors de la distribution de dividendes aux actionnaires. Pour les dividendes étrangers exonérés (Participation Exemption), tu ne paies aucun impôt. Charge effective : 0–5 % selon la structure.
Aurai-je besoin d’un auditeur pour ma société maltaise ?
Les Micro-Entities (CA < 350 000 €) sont exemptées d’audit – c’est le cas de la plupart des holdings internationales. Les Small Companies n’en ont besoin qu’exceptionnellement. Les sociétés publiques doivent toujours être auditées.
Combien coûte vraiment la compliance maltaise par an ?
Minimum : 2 285 € pour un holding simple (Secretary, Annual Return, déclaration fiscale, comptes). Plus réaliste : 3 000–4 000 €. Dès activité ou structure complexe, prévoir 10 000 € ou plus.
La Registry peut-elle radier ma société si je traîne ?
Oui, après 60 jours de retard sur l’Annual Return, la Registry peut enclencher la radiation. La société est alors supprimée du registre et perd son statut. La réinscription coûte en sus 1 165 €.
Quelles sont les Economic Substance Requirements et qui est concerné ?
Depuis 2019, plusieurs sociétés maltaises doivent prouver leur substance réelle – surtout les holdings IP, gestionnaires de fonds, transport. Les holdings purement financières sont généralement épargnées. En cas de non-conformité : pénalités jusqu’à 50 000 €.
À quoi s’attendre côté frais bancaires à Malte ?
Les banques maltaises facturent 25–35 €/mois pour un compte entreprise + 0,50–2 € par opération. Les KYC annuels sont la norme. Alternative : néobanques comme Revolut Business, moins chères mais services restreints.
Puis-je gérer ma société à Malte sans aucun conseiller local ?
Pour une structure de holding simple, oui. Un Company Secretary reste imposé (par la loi), mais tu peux déposer l’Annual Return et la déclaration fiscale seul. Dès opération ou structure fiscale complexe, l’expert devient indispensable.