Table des matières
- Pourquoi la sécurité sociale à Malte n’est pas une énigme insoluble
- Coordination européenne de la sécurité sociale : ton assurance-vie en tant qu’expatrié
- Malte au sein du système européen : à quoi t’attendre
- Régimes volontaires pour différents profils d’expatriés
- Assurance maladie à Malte : de la CEAM à la complémentaire privée
- Garantir ses droits à la retraite : pour éviter les mauvaises surprises plus tard
- Assurance chômage : que se passe-t-il en cas de perte d’emploi ?
- Démarches et demandes pratiques : ton guide pour la paperasse
- Éviter les pièges fréquents : apprendre des erreurs des autres
- Checklist pour déménager à Malte : pour ne rien oublier
- Questions fréquentes sur la sécurité sociale
Pourquoi la sécurité sociale à Malte n’est pas une énigme insoluble
Tu connais ce sentiment quand tu entres pour la première fois au Social Security Department de Malte et que tu te demandes si ta sécu allemande sert encore à quelque chose ici ? Moi oui. Il y a trois ans, j’y étais exactement, une pile de documents allemands à la main et l’espoir vague que mes droits à la retraite ne finiraient pas noyés en Méditerranée.
Bonne nouvelle : l’assurance sociale internationale fonctionne à Malte nettement mieux que ce que craignent la plupart des nouveaux expatriés. La coordination européenne (la fameuse Social Security Coordination) veille à ce que tes droits d’Allemagne, d’Autriche ou d’autres pays de l’UE ne disparaissent pas lorsque tu poses tes valises sous le soleil maltais.
Le revers de la médaille : sans les bonnes démarches pour souscrire à une poursuite de l’assurance, ça peut vite devenir complexe. Surtout si tu fais partie de ceux qui réalisent seulement après le déménagement qu’ils ont oublié des demandes cruciales.
Pour qui s’adresse cet article ?
Cet article-guide s’adresse aux trois types de personnes désireuses de partir à Malte, que je croise chaque jour :
- Les pionniers du workation : Tu viens pour 2 à 6 mois et tu veux savoir si ton assurance d’origine suffit
- Les testeurs de l’expatriation : Tu tentes le sprint de 6 à 12 mois et cherches une solution intermédiaire claire
- Les expatriés longue durée : Tu envisages de t’installer durablement et dois sécuriser tes droits de façon béton
Ce que tu trouveras ici ? Pas de grandes théories sur les règlements européens, mais du vécu, des démarches actuelles et une dose d’honnêteté sur ce qui fonctionne (ou pas) à Malte.
Coordination européenne de la sécurité sociale : ton assurance-vie en tant qu’expatrié
La coordination européenne de la sécu sonne comme un énième monstre bureaucratique ; en réalité, c’est ton alliée la plus précieuse. Elle régit comment tes droits sociaux transitent entre pays de l’UE – et Malte y participe plein pot.
Les quatre grands principes qui vont te simplifier la vie
Tout est basé sur quatre principes absolument essentiels :
- Égalité de traitement : Malte doit te traiter comme un citoyen maltais – pas de réglementations spéciales pour les étrangers
- Totalisation des périodes : Tes années de cotisation allemande comptent aussi à Malte (et vice versa)
- Exportabilité : Certaines prestations voyagent avec toi, dans n’importe quel coin de l’UE
- Principe du pays unique : Tu cotises toujours dans un seul pays – jamais en double
Quels domaines sont concernés ?
La coordination couvre tous les volets essentiels de la protection sociale :
- Assurance maladie : Soins, urgences, maladies chroniques
- Assurance retraite : retraite de base, invalidité, réversion
- Assurance chômage : allocations en cas de perte d’emploi
- Prestations familiales : allocations enfants, congés parentaux (si applicable)
- Assurance accidents du travail : maladies professionnelles, accidents du travail
Selon la Commission européenne, chaque année des milliers d’Européens bénéficient de ces règles de coordination : tu es donc loin d’être seul face à cette réglementation.
L’attestation A1 : ton document clef
L’attestation A1 (ex-E101) fait office de passeport de sécurité sociale. Elle certifie dans quel pays tu es affilié et t’évite de payer deux fois. Sans elle, ça peut vite coûter cher – j’ai connu des expatriés qui ont payé double, en Allemagne et à Malte.
Conseil pratique : Demande ton attestation A1 AVANT le déménagement à Malte auprès de ta sécu d’origine. Le traitement prend souvent 4 à 6 semaines, a posteriori c’est nettement plus galère.
Malte au sein du système européen : à quoi t’attendre
Malte dispose d’un système dual inspiré du modèle britannique – les Anglais sont restés jusqu’en 1964 ! Concrètement : protection publique de base + complémentaires privées. Pour les expatriés, c’est généralement plutôt rassurant.
Le système maltais de sécurité sociale en bref
Le Department for Social Security (DSS) gère trois axes principaux :
Domaine | Prestations | Taux de cotisation 2024 |
---|---|---|
National Insurance | Retraite, chômage, indemnités maladie | 10% (salarié) + 10% (employeur) |
Health Insurance | Assurance maladie publique | Incluse dans la National Insurance |
Service Pension | Complément retraite d’entreprise | Facultatif |
Obligation de cotiser : quand dois-tu t’affilier ?
Dès que tu :
- Vis à Malte plus de 183 jours par an (résident fiscal)
- As un contrat de travail maltais
- Travailles à ton compte à Malte
Bonne nouvelle : les cotisations sont plafonnées. En 2024, tu ne paieras jamais plus de 4 872 € par an – quel que soit ton salaire. Un détail qui a son importance pour les gros revenus habitués au plafond allemand beaucoup plus élevé.
Les taux en comparaison européenne
Malte est dans la moyenne de l’UE en matière de cotisations sociales. Voici une comparaison honnête :
Pays | Taux total | Part salarié | Plafond annuel |
---|---|---|---|
Malte | 20 % | 10 % | 4 872 € |
Allemagne | 39,25 % | 19,625 % | ~15 000 € |
Autriche | 37,05 % | 18,12 % | ~13 500 € |
Portugal | 34,75 % | 11 % | ~9 200 € |
Source : Commission européenne, base de données MISSOC 2024
Affiliation volontaire : tes options
Là, ça devient intéressant : Malte propose trois voies de cotisations volontaires :
- Class 2 Contributions: Indépendants & expatriés de l’UE sans employeur maltais
- Class 3 Contributions: Pour compléter des années de cotisation
- Conventions bilatérales: Accords spécifiques avec certains pays
Surtout la Class 2 cartonne auprès des digital nomads : 487,20 € par an (2024) te donnent accès à toute la sécurité sociale maltaise – maladie, retraite, chômage compris.
Régimes volontaires pour différents profils d’expatriés
Tous les expatriés n’ont pas les mêmes besoins. Après trois ans à Malte et des dizaines de discussions sur la plage, au bureau ou chez le notaire, j’ai compris : la stratégie dépend surtout de ton profil d’expatrié.
Profil 1 : Le workation wanderer (jusqu’à 6 mois)
Tu viens chercher la dose de vitamine D maltaise, tu bosses à distance pour une boîte allemande et tu comptes repartir sous six mois ? Ta stratégie reste simple :
- Ta sécu d’origine continue : ton employeur allemand/autrichien cotise normalement
- La CEAM suffit en général : urgences et soins couverts via ta Carte Européenne d’Assurance Maladie
- Demande l’attestation A1 : évite la double cotisation si Malte pose la question
- Assurance santé internationale privée en option : pour les soins hors CEAM
Attention : La règle des 183 jours vaut aussi pour les workationers. Au-delà, tu deviens résident fiscal maltais – avec toutes les conséquences sociales.
Profil 2 : Le testeur (6-12 mois)
Tu veux vraiment tester Malte, tu as peut-être une offre locale en poche ou tu envisages d’immatriculer ta boîte ici ? Là, ça se corse :
Salarié chez un employeur maltais :
- Affiliation automatique au système maltais
- Suspension de ta sécu d’origine (si déclaration conforme du départ)
- Coordination européenne : les années sont additionnées
- Complément privé souvent utile pour de meilleurs soins
Indépendants & digital nomads :
- Class 2 à Malte (487,20 €/an)
- Ou : Affiliation volontaire dans le pays d’origine
- Le choix dépend des prestations et du coût
Profil 3 : L’expatrié définitif
Ça y est : Malte, c’est pour toujours. Il te faut alors une stratégie solide pour ne perdre aucun droit :
Phase de transition (3 premiers mois) :
- Déclaration officielle de départ d’Allemagne/Autriche
- Enregistrement à Malte (demande de carte de résident)
- Changement de caisse sociale
- Souscrire une assurance maladie transitoire
Stratégie à long terme :
- Retraite : la coordination européenne additionne toutes tes années
- Assurance santé : choisir entre le régime public maltais ou une mutuelle privée
- Prévoyance complémentaire : Malte propose des retraites privées intéressantes fiscalement
Profil d’expat | Durée de séjour | Stratégie recommandée | Coût estimé/an |
---|---|---|---|
Workation wanderer | Jusqu’à 6 mois | Sécu d’origine + CEAM + assurance santé internationale | 300–600 € |
Testeur | 6–12 mois | Malte Class 2 ou affiliation volontaire d’origine | 487–2 000 € |
Expatrié définitif | Permanent | National Insurance Malte + mutuelle privée | 1 500–4 000 € |
Assurance maladie à Malte : de la CEAM à la complémentaire privée
Le système de santé maltais est meilleur qu’on ne l’imagine – mais bien différent de ce que tu peux connaître. Après ma première visite à l’hôpital Mater Dei (le plus grand de l’île), j’ai été surpris : équipements modernes, personnel multilingue… mais des délais d’attente parfois longs pour des soins non urgents.
Le système public : solide et basique
À Malte, chaque résident bénéficie de soins gratuits via le National Health Service (NHS) qui couvre :
- Urgences : 24h/24, au Mater Dei Hospital
- Médecin traitant : dans l’un des Government Health Centres
- Spécialistes : sur ordonnance, mais délais d’attente
- Médicaments : médicaments prescrits fortement subventionnés
- Soin dentaire : basique gratuit, tout le reste payant
Dans la pratique : pour les urgences et les besoins de base, ça fonctionne. Pour les opérations spécifiques – ou si tu es habitué à la rigueur allemande –, les limites arrivent vite.
CEAM vs e-Residency maltaise : à quoi as-tu droit ?
C’est un peu technique, mais je vulgarise :
Carte européenne d’assurance maladie (CEAM) :
- Pour les touristes ou séjours temporaires (jusqu’à 3 mois)
- Urgences couvertes aux tarifs locaux
- Pas de soins programmés
- Remboursement via ta sécu d’origine
Carte e-Residency maltaise :
- Pour les Européens restant plus de 3 mois
- Accès complet au système de santé maltais
- Obligation de s’inscrire dans un Health Centre
- Droit à la couverture de base gratuite
Complémentaire privée : quand ça vaut le coût ?
Environ 30 % des Maltais, et quasiment tous les expatriés que je connais, ont une complémentaire privée. Pourquoi ? Les avantages sont évidents :
Prestation | Public | Privé |
---|---|---|
Urgence | Immédiat, gratuit | Immédiat, souvent équipements supérieurs |
Spécialistes | 2–6 mois d’attente | 1–2 semaines |
Imagerie (IRM, scanner) | 6–12 mois d’attente | Imméd. à 1 semaine |
Chambre individuelle | Non disponible | Standard |
Soins à l’étranger | Uniquement urgences | Souvent UE couverte |
Les assurances santé préférées des expatriés
Après enquête auprès de plus de 50 expatriés à Malte, trois compagnies se démarquent :
- Bupa Malta : 1 200–3 600 €/an, top pour maladies chroniques
- GlobalCapital Health Insurance : 800–2 400 €/an, bon rapport qualité-prix
- Mapfre Middlesea : 600–2 000 €/an, prisée des jeunes expats
Astuce insider : Beaucoup combinent le système public en cas d’urgence à une complémentaire abordable pour les spécialistes. Cela coûte souvent moins de 800 € par an et offre le meilleur des deux mondes.
Médicaments et pharmacies : ce qu’il faut savoir
Les pharmacies maltaises sont très bien fournies – souvent mieux qu’en Allemagne. Nombre de médicaments allemands sont disponibles, parfois moins chers. Quelques particularités :
- Médicaments sur ordonnance : subvention importante avec l’e-Residency
- OTC (sans ordonnance) : prix voisins de l’Allemagne
- Marques internationales : souvent présentes, noms commerciaux différents
- Service de garde : 24h sur 24 à La Valette et dans les grandes villes
Le principal problème ? Les ordonnances privées allemandes ne sont pas reconnues. Il te faudra une prescription maltaise – donc consulter un médecin, même pour des traitements que tu avais tous les ans en Allemagne.
Garantir ses droits à la retraite : pour éviter les mauvaises surprises plus tard
La retraite n’est peut-être pas le sujet le plus fun quand tu épanouis ton rêve maltais. Pourtant, j’ai vu trop d’expatriés se rendre compte des années après qu’ils avaient laissé filer des milliers d’euros de retraite par pure négligence. Parlons-en dès maintenant – même à 30 ans.
La coordination européenne des retraites : ton rempart anti-chaos
Le meilleur dans l’UE : tes années de cotisation en Allemagne, Autriche, Pays-Bas (etc.) ne disparaissent pas si tu t’installes à Malte. Le règlement européen 883/2004 garantit le fameux total des périodes cotisées.
Concrètement :
- Toutes les années comptent : 15 ans Allemagne + 10 ans Malte = 25 ans au total
- Multiples pensions : tu perçois une retraite allemande ET maltaise
- Calcul au prorata : chaque pays verse sa part selon les droits acquis
- Paiement mondial : tu peux vivre en Thaïlande et toucher les deux pensions
Le système maltais de retraite : plus simple qu’on ne le croit
Malte dispose d’un système à trois niveaux, nettement plus lisible que le système allemand :
Pilier | Type | Cotisation 2024 | Prestation |
---|---|---|---|
1er pilier | Pension publique de base | 10 % du brut | Max. 213,16 €/semaine (11 084 €/an) |
2e pilier | Retraite d’entreprise | Facultatif | Selon l’employeur |
3e pilier | Retraite privée | Facultatif | Avantage fiscal |
La pension de base n’est pas mirobolante – actuellement 11 084 €/an maximum. Mais il suffit de justifier 35 ans de cotisation, dont au moins 10 à Malte.
Exemple : que vaut vraiment la retraite maltaise ?
Exemple : le Dr Mara, 61 ans, médecin à la retraite venant de Zurich. 35 ans de cotisation à la caisse suisse, bientôt 4 ans à Malte avant la retraite finale.
Sans coordination UE (purement hypothétique) :
- Pension suisse d’après 35 ans
- Rien à Malte (avec 4 ans seulement, le minimum requis est 10)
Avec coordination UE :
- Pension suisse inchangée (35 ans)
- Retraite Malte : 4/35 de la pension complète, soit environ 1 267 €/an en plus
- Les 35 ans sont validés ensemble
Bref : 4 ans à Malte permettent au Dr Mara de bénéficier d’une pension supplémentaire de plus de 1 200 €/an à vie.
Cotiser volontairement : combler les trous intelligemment
Malte propose plusieurs options pour renforcer ses droits ou combler des lacunes à la retraite :
Class 2 (indépendants) :
- 487,20 €/an (2024)
- Validité d’une année entière
- Idéal pour nomades digitaux ou pré-retraités
Class 3 (rattrapage volontaire) :
- 487,20 €/an pour chaque année à racheter
- Jusqu’à 6 ans en rétroactif
- Utile, notamment si tu frôles le minimum de droits acquis
Fiscalité : à quoi s’attendre
Les pensions sont imposées là où tu résides – pas là où tu as cotisé. Un point crucial pour les expatriés à Malte :
- Pension maltaise à Malte : taux selon les revenus, fiscalité modérée
- Pension allemande à Malte : imposée à Malte, plus d’impôt allemand
- Status Non-Dom : dans certains cas, seule la pension maltaise est imposée
Important : La fiscalité change fréquemment. Pour un vrai plan retraite, consulte impérativement un fiscaliste expert de Malte.
Assurance chômage : que se passe-t-il en cas de perte d’emploi ?
On n’aime jamais parler de chômage – surtout lorsqu’on vient d’atterrir en Méditerranée pour son job de rêve. Mais Malte est un petit marché, les boîtes vont et viennent, parfois ça ne colle pas. Mieux vaut savoir ce qui arrive si tu te retrouves en transition.
L’allocation chômage à la maltaise : simple mais juste
Malte verse une indemnité chômage (Unemployment Benefit) sous ces conditions :
- Minimum 20 semaines de cotisations sur les 2 ans précédant la perte de travail
- Recherche active d’emploi
- Inscription chez Jobsplus (Pôle emploi maltais)
- Perte d’emploi non volontaire : licenciement par l’employeur
Le montant dépend de tes revenus antérieurs :
Brut hebdomadaire | Allocation hebdo (2024) | Durée max. |
---|---|---|
Moins de 200 € | 89,07 € | 156 jours |
200–300 € | 97,67 € | 156 jours |
Plus de 300 € | 108,14 € | 156 jours |
Source : Department for Social Security Malta, 2024
Soit 4 630 à 5 623 € au total maximum – pas mirobolant, mais suffisant à Malte pour rebondir.
Coordination UE en cas de chômage : tes choix
Là, tu as plusieurs options que beaucoup ignorent :
Option 1 : Allocations à Malte
- Tu restes à Malte, recherches sur place
- Années de cotisation allemandes/autrichiennes prises en compte
- Tu touches l’indemnité maltaise selon les règles locales
Option 2 : Exporter l’allocation
- Tu rentres en Allemagne/Autriche
- Pendant 3 mois, possibilité de toucher l’allocation maltaise sur place
- Puis relais par le système d’origine
Option 3 : Demande directe dans le pays d’origine
- Tu te déclares chômeur en Allemagne/Autriche
- Les années maltaises comptent pour les droits et durées
- Tu touches les prestations (souvent plus élevées) du pays d’origine
Cas concret : Lucas perd son job tech
Luca, 34 ans, designer UX italien, licencié après 8 mois à Malte suite à la faillite de son startup de jeux (c’est fréquent ici). Situation :
- 8 mois de cotisations maltaises
- 6 ans cotisés en Italie
- Brut hebdo : 450 €
Ses options :
- Indemnisation maltaise : 108,14 €/semaine 156 jours – soit 5 623 €
- Retour en Italie : prestations italiennes plus élevées et plus longues (années cumulées)
- Export temporaire : 3 mois d’allocations maltaises en Italie puis relais italien
Lucas a choisi l’option 1 : il a retrouvé un job dans une fintech locale après 6 semaines. Parfois, Malte est un vrai village et la recherche va vite !
Jobsplus : la Pôle emploi maltaise à l’épreuve
Jobsplus est le service public d’emploi de Malte – et fonctionne étonnamment bien. Mon ressenti :
Sous le bon angle :
- Conseillers multilingues (anglais, maltais, souvent allemand/italien)
- Portail d’annonces actualisé
- Cours de formation gratuits
- Aide pour le CV et la candidature
Mais aussi :
- Accent mis sur les employeurs maltais
- Peu d’offres tech internationales
- Bureaucratie parfois pesante (à la maltaise)
- Les réseaux personnels sont souvent plus efficaces que l’officiel
Astuce maltaise : Complète Jobsplus avec les groupes Facebook d’expats (Malta Community Network, Malta Professionals…) – souvent plus efficaces que les canaux officiels.
Démarches et demandes pratiques : ton guide pour la paperasse
Assez de théorie. Tu veux savoir quels formulaires remplir, où te rendre ? Après trois ans de bureaucratie maltaise, je connais chaque guichet et chaque formulaire. Voici ton plan d’attaque pour la paperasse.
Chronologie des 90 premiers jours à Malte
Voici la timeline qui te guidera pas à pas. Crois-moi, la bonne séquence te fera gagner des semaines et beaucoup de nerfs.
Semaine 1-2 : Les bases
- Déclarer la résidence
- Où : chez le maire de ta commune
- Documents : bail, passeport, formulaire
- Coût : gratuit
- Délai : 1 jour (si tout est prêt)
- Obtenir le numéro fiscal
- Où : Commissioner for Revenue, La Valette
- Documents : passeport, justificatif domicile
- Coût : gratuit
- Délai : 2 à 3 jours ouvrés
- Ouvrir un compte bancaire
- Où : banque de ton choix (HSBC, BOV, APS recommandées)
- Documents : passeport, numéro fiscal, preuve de revenus
- Coût : 0 à 50 € selon la banque
- Délai : activation sous 1 à 2 semaines
Semaine 3-4 : Sécu sociale
- Demander la carte e-Residency
- Où : Identity Malta, La Valette ou Gozo
- Documents : passeport européen, justificatif domicile, photo biométrique
- Coût : 27,50 €
- Délai : 10–15 jours ouvrés
- Enregistrer la sécurité sociale
- Où : Department for Social Security, Floriana
- Documents : carte e-Residency, contrat de travail ou preuve d’auto-entrepreneuriat
- Coût : gratuit
- Délai : immédiat si dossier complet
Semaine 5-8 : Santé & réglages finaux
- Inscription au centre de santé
- Où : Government Health Centre le plus proche
- Documents : carte e-Residency, numéro de sécu maltais
- Coût : gratuit
- Délai : un simple rendez-vous
- Complémentaire santé privée (optionnel)
- Où : assureur au choix
- Documents : questionnaire médical, numéro de sécu
- Coût : 600 à 3 600 €/an
- Délai : 2–4 semaines pour la souscription
Formulaires clés et où les trouver
Malte adore les formulaires. Mais heureusement, ils sont courts et compréhensibles. Les indispensables :
Formulaire | Utilité | Où le trouver | Temps de remplissage |
---|---|---|---|
Form A (Résidence) | Déclaration de résidence | Mairie ou en ligne | 10 minutes |
Tax Registration | Numéro d’identification fiscal | Commissioner for Revenue | 15 minutes |
FS1 Form | Inscription sécurité sociale | Dept. Social Security | 20 minutes |
FS3 Form | Cotisations volontaires | Dept. Social Security | 15 minutes |
Inscription Health Centre | Assurance maladie publique | Government Health Centre | 10 minutes |
En ligne ou en personne : ce qui marche vraiment
Malte se digitalise vite, mais pas partout au même rythme. Mon retour d’expérience :
À faire en ligne impérativement :
- Déclaration d’impôts (portail IRD)
- Consulter ses décomptes de sécurité sociale
- Changement d’adresse
- Prendre rendez-vous
À gérer en présentiel :
- Premiers enregistrements (le face-à-face aide vraiment)
- Cas complexes ou si questions
- En cas de doute (le staff maltais est souvent très serviable)
- En urgence
Traductions et apostilles : ce qu’il faut certifier
En tant que citoyen UE, c’est + simple qu’un non-UE, mais certains documents nécessitent traduction ou légalisation :
Toujours exigé :
- Acte de naissance (pour certaines démarches)
- Certificat de mariage (si applicable)
- Diplômes (pour la reconnaissance pro)
Parfois requis :
- Casier judiciaire (pour certains jobs)
- Contrats de travail (pour les visas complexes)
- Justificatifs de revenus (pour location/crédit)
Tarifs usuels de traduction :
- Traducteur assermenté : 25–40 €/page
- Apostille : 8,50 € (Allemagne), 25 € (Malte)
- Légalisation : en général 10–20 €/doc
Astuce Malte : Le consul allemand à Malte (oui, il existe !) peut certifier tes docs à moindre coût. Rendez-vous en ligne via l’ambassade.
Pièges fréquents à l’enregistrement
Mieux vaut apprendre des autres. Ces bourdes reviennent souvent :
- Mauvaise séquence : sans carte e-Residency, rien ne bouge
- Dossier incomplet : mieux vaut trop de copies que pas assez
- Pas assez d’espèces : certains bureaux refusent la CB
- Pas de rendez-vous : chez Identity Malta, venir sans rdv = perte de temps
- Docs non traduits : l’allemand passe souvent, mais pas toujours
Éviter les pièges fréquents : apprendre des erreurs des autres
En trois ans à Malte, j’ai vu pratiquement toutes les bourdes sociales possibles : double cotisation, droits à la retraite perdus… Voici les classiques à éviter absolument :
Piège n°1 : le couperet des 183 jours
Ça arrive plus souvent qu’on ne pense : parti pour une brève workation à Malte, le soleil et le wifi t’incitent, et te voilà resté quatre mois. Problème : dès le 184e jour, tu es résident fiscal et tout change côté sécu.
Ce qui peut arriver :
- Malte peut exiger des arriérés de cotisations sociales
- La couverture allemande peut cesser
- Des complications fiscales dans les deux pays
La parade :
- Compter précisément tes jours sur place (apps comme TaxTimer utiles)
- Demander l’attestation A1 si tu dépasses
- Penser assez tôt à ton changement de résidence fiscale
Piège n°2 : cotisation en double
Marco, dev italien, a vécu l’enfer : 8 mois de cotisation simultanée en Italie et à Malte, faute d’avoir officialisé son départ d’Italie.
Coût : plus de 3 200 € envolés, 18 mois pour récupérer
La cause :
- Départ d’Italie non déclaré
- A1 jamais demandé
- L’employeur, hésitant, cotisait des deux côtés
Pistes pour éviter ça :
- Déclare formellement ton départ AVANT de t’inscrire à Malte
- Demande systématiquement l’A1
- Conserve tous les justificatifs de résiliation
Piège n°3 : droits à la retraite envolés pour cause de timing
Le Dr Mara (notre docteure suisse) a failli tout perdre en retirant sa caisse de pension avant de s’installer : cela aurait annulé ses droits européens !
L’erreur : Retrait du capital = perte de tout droit dans le cadre UE
Le bon choix :
- Laisse la caisse en sommeil
- Bénéficie de la coordination UE pour totaliser les années
- Touche plus tard ta pension suisse + maltaise
Économie pour le Dr Mara : plus de 150 000 € de retraite sur la vie entière !
Piège n°4 : souscrire une mutuelle privée trop tôt
Anna, cheffe de projet berlinoise, a souscrit une assurance privée avant de s’enregistrer au régime public maltais.
Les conséquences :
- Double coût de cotisation santé
- Désordre administratif pour résilier
- Médecins maltais quelques fois perdus sur la prise en charge
Le bon ordre :
- D’abord s’enregistrer au public
- Tester la couverture publique
- Ajouter une mutuelle en option si besoin
Piège n°5 : la faille du freelance nomade
Luca croyait être malin : freelance UX chez divers clients européens, il ne payait aucune sécurité sociale nulle part. Je suis digital nomad, c’est fait pour ! Erreur…
Ce qu’il a découvert :
- Malte lui a réclamé rétroactivement la Class 2
- Aucune couverture santé en cas d’accident
- Zéro droit à la retraite pour cette période
Le bon plan pour les digital nomads :
- Payer la Class 2 à Malte (487 €/an)
- Ou l’assurance volontaire d’origine
- Ne jamais bricoler – ça coûte très cher
Piège n°6 : barrières linguistiques sur les documents officiels
Les fonctionnaires parlent tous un super anglais, mais certains documents restent en maltais ; les notifications de sécu notamment prêtent à confusion.
Problèmes classiques :
- Deadline ratée
- Mauvaise compréhension des montants
- Conditions d’éligibilité mal comprises
La parade :
- Demander systématiquement une trad. anglaise
- Ne pas hésiter à demander (les agents sont serviables)
- Faire vérifier par d’autres expats habitués au système
Piège | Coût typique | Effort pour éviter | Priorité |
---|---|---|---|
183 jours | 2 000–5 000 € | Faible (juste compter) | Haute |
Cotisation double | 3 000–8 000 € | Moyen (radier proprement) | Très haute |
Droits retraite perdus | 50 000–200 000 € | Élevé (conseil pro) | Critique |
Chaos assurance santé | 1 000–3 000 € | Faible (ordre des démarches) | Haute |
Piège nomade | 2 000–10 000 € | Faible (payer 487 €/an) | Haute |
Checklist pour déménager à Malte : pour ne rien oublier
Les listes sont rasoirs… mais elles font économiser cher. Celle-ci a été peaufinée grâce à plus de 100 accompagnements d’expats à Malte. Imprime, coche, dors tranquille.
3 mois avant le départ : les préparatifs
Prépare tous les documents :
- ☐ Acte de naissance (demande la version internationale)
- ☐ Certificat de mariage (si applicable, version internat.)
- ☐ Casier judiciaire (pour certains emplois)
- ☐ Apostille pour chaque document nécessaire
- ☐ Diplômes d’études (si reconnaissance pro demandée)
- ☐ Bulletins de paie récents (pour la banque/location)
- ☐ Attestation d’assurance maladie
- ☐ Relevé des droits retraite
Prépare la sécu sociale :
- ☐ Demande l’A1 à ta sécu d’origine
- ☐ Prends une assurance santé internationale le temps du transfert
- ☐ Explore l’option d’une affiliation volontaire (si souhaité)
- ☐ Récupère le relevé complet de carrière retraite
- ☐ Vérifie ta prévoyance d’entreprise
Gérer tes finances :
- ☐ Ouvre un compte à accès européen
- ☐ Demande une carte bancaire à frais réduits à l’international
- ☐ Prends conseil fiscal pour la transition
- ☐ Vérifie l’assurance santé pour la durée de transition
1 mois avant : le sprint final
Démarches administratives :
- ☐ Prends rendez-vous à la mairie pour la radiation
- ☐ Informe ta sécu de ton départ
- ☐ Informe ta mutuelle du changement de statut
- ☐ Préviens ton centre des impôts
- ☐ Informe officiellement ton employeur
Préparer l’arrivée à Malte :
- ☐ Réserve un hébergement temporaire
- ☐ Cherche les démarches indispensables locales
- ☐ Rejoins des groupes expats Malte (Facebook, LinkedIn)
- ☐ Repère les solutions bancaires sur place
- ☐ Prends une complémentaire santé internationale temporaire
Première semaine à Malte : la phase express
Jours 1–2 : Installation et repérages
- ☐ Déclare ta résidence chez le maire local
- ☐ Achète une carte SIM maltaise
- ☐ Ouvre un compte bancaire (HSBC, BOV, APS…)
- ☐ Obtiens ton numéro fiscal chez Commissioner for Revenue
Jours 3–5 : Paperasse intensive
- ☐ Identity Malta : demande la carte e-Residency
- ☐ Dept. Social Security : inscription
- ☐ Centre Santé : inscription sécu maladie
- ☐ Contacte l’employeur (si applicable)
Jours 6–7 : Optimisation
- ☐ Fais des copies de tous les docs et range-les à part
- ☐ Repère médecins et pharmacies locaux
- ☐ Organise la mobilité (bus-card, enregistrement voiture…)
- ☐ Commence à créer ton cercle à Malte (sorties expats…)
3 premiers mois : apprivoiser le système
Mois 1 :
- ☐ Retire la carte e-Residency
- ☐ Refais les administrations principales avec la carte
- ☐ Contrôle ton bulletin de paie (si salarié)
- ☐ Évalue l’intérêt d’une mutuelle privée
- ☐ Fais le point fiscal avec un conseiller
Mois 2–3 :
- ☐ Télécharge ton relevé social en ligne
- ☐ Prépare une première déclaration fiscale maltaise
- ☐ Planification financière long terme (retraite, épargne…)
- ☐ Développe ton réseau local
- ☐ Fais le bilan : qu’est-ce qui marche, qu’est-ce qui coince ?
Les lignes et adresses les plus utiles
Administration | Adresse | Téléphone | Horaires |
---|---|---|---|
Identity Malta | Valletta Waterfront | +356 2590 4000 | Lun–Ven 8:00–12:00 |
Social Security Dept. | 38 Ordnance St, Valletta | +356 2590 2000 | Lun–Ven 7:45–12:30 |
Commissioner for Revenue | Floriana | +356 2249 4000 | Lun–Ven 8:00–12:00 |
Mater Dei Hospital | Msida | +356 2545 0000 | Urgences 24/7 |
Ambassade d’Allemagne | Il-Piazzetta Tower, Sliema | +356 2133 6531 | Lun–Ven 9:00–12:00 |
Pro-tip : Enregistre tout de suite ces numéros dans ton téléphone. Loi de Murphy : tu en auras besoin pile au moment où tu n’auras pas accès à internet.
Questions fréquentes sur la sécurité sociale
Dois-je cotiser à la sécu maltaise si je reste seulement 6 mois ?
Tout dépend de ta situation professionnelle. Avec un employeur maltais, l’inscription est obligatoire. En digital nomad avec clientèle allemande, tu peux en général rester affilié à ton régime d’origine – mais demande absolument une attestation A1.
Puis-je perdre mes droits à la retraite allemande en vivant à Malte ?
Non, grâce à la coordination européenne, tes droits allemands sont intacts. Ils sont additionnés avec tes années à Malte. Tu percevras plus tard une retraite allemande ET maltaise.
Comment se passe la couverture santé en transition ?
Les trois premiers mois, ta CEAM fonctionne. Au-delà, inscription au système maltais obligatoire ou bien souscrire une complémentaire privée. Une assurance internationale pour la période de transition est recommandée.
Quel est le montant des cotisations sociales à Malte ?
En 2024 : 10 % de ton brut (plafonné à 487,20 €/mois). L’employeur verse également 10 %. Les indépendants paient une cotisation Class 2 de 487,20 €/an pour la couverture complète.
Assurance santé privée : est-ce indispensable ?
La santé publique maltaise est correcte, mais l’accès aux spécialistes peut être long. Environ 70 % des expats prennent une complémentaire privée. Coût : 600 à 3 600 €/an selon la formule.
Puis-je demander le chômage à Malte ?
Oui, après au moins 20 semaines de cotisation sur les 2 dernières années. Montant : 89 à 108 €/semaine pour 156 jours max. Les années cotisées dans l’UE sont comptabilisées pour les droits.
C’est quoi l’attestation A1, en ai-je besoin ?
Le formulaire A1 indique le pays où tu cotises et t’évite la double affiliation. Il est indispensable quand tu travailles temporairement à Malte tout en restant affilié à la sécu allemande. Délai de délivrance : 4 à 6 semaines.
Puis-je rester affilié volontairement en Allemagne ?
Oui, mais il faut avoir cotisé au moins 24 mois auparavant. Les cotisations sont nettement plus élevées qu’à Malte. Cumuler la sécu obligatoire de Malte et la complémentaire allemande est généralement impossible.
Que se passe-t-il si je quitte Malte ?
Tes droits maltais restent acquis et seront totalisés sur ta retraite avec les nouvelles années cotisées. Pense à obtenir une attestation officielle de tes années maltaises avant de partir.
Quels documents remettre pour l’inscription à la sécu ?
Il te faut : carte e-Residency, contrat de travail ou justificatif d’activité, numéro fiscal, justificatif de domicile. Les docs allemands sont généralement acceptés avec une trad anglaise, rarement besoin d’une légalisation.