Table des matières Aperçu des formes juridiques à Malte : Ce que tu dois vraiment savoir Critères de choix : Quelle forme juridique correspond à ton business model ? Créer une Limited à Malte : Pas à pas dans la jungle administrative Aspects fiscaux : Pourquoi Malte est si attractive comme siège social Coûts et efforts : Ce qui t’attend vraiment Erreurs fréquentes lors du choix de la forme juridique à Malte Je me souviens encore très bien de ma première visite chez un avocat maltais. Trois classeurs de formulaires, deux cafés et près d’une centaine de questions plus tard, j’avais compris une chose : choisir la bonne forme juridique à Malte, c’est un peu comme chercher l’appartement idéal à La Valette – il existe une multitude d’options, mais une seule est vraiment faite pour toi et tes projets. À l’époque, j’étais persuadé·e qu’une Limited Company serait automatiquement la meilleure solution (comme la plupart des citoyens de l’UE qui s’intéressent à Malte pour la première fois), mais aujourd’hui, je sais : tout dépend vraiment de ce que tu veux faire. E-commerce ? Conseil ? Structure de holding ? Trading ? Chaque business a ses propres règles du jeu et Malte propose quasiment toujours la bonne solution adaptée. Dans cet article, je vais t’expliquer quelles formes juridiques sont réellement pertinentes à Malte, comment trouver celle qui convient à ton modèle commercial international et à quoi tu dois faire attention lors de la création. Spoiler : C’est plus compliqué que de “juste ouvrir une Limited”, mais bien moins effrayant que la bureaucratie maltaise ne le laisse paraître à première vue. Aperçu des formes juridiques à Malte : Ce que tu dois vraiment savoir Malte propose différentes formes juridiques pour entrepreneurs internationaux, mais soyons honnêtes : seules trois d’entre elles sont réellement adaptées à la majorité des modèles d’affaires pertinents. Oublie les variantes exotiques – concentrons-nous sur ce qui marche en pratique. Limited Company – le classique pour les entrepreneurs internationaux La Limited Company (Ltd.) maltaise est la forme que 90 % des entrepreneurs internationaux devraient privilégier. Équivalente à la GmbH allemande ou à la Limited britannique, elle combine parfaitement flexibilité, protection et avantages fiscaux. Qu’est-ce qui la rend si attractive ? D’abord, la limitation de responsabilité : ton patrimoine privé reste protégé, peu importe comment tourne ton activité. Le capital minimum est ridicule : seulement 1.164,69 euros, dont tu dois déposer seulement 20 % à la création. Oui, tu as bien lu : avec environ 230 euros, tu peux créer une société européenne à part entière. La Limited est idéale pour : Business en ligne et e-commerce Sociétés de conseil et agences Développement logiciel et services informatiques Structures de holding pour gestion de patrimoine Trading et services financiers (avec licence appropriée) Le gros avantage : tu peux être l’unique associé·e et administrateur·trice, sans avoir besoin d’un partenaire local, et gérer la société entièrement à distance. Mais attention : tu dois tout de même respecter rigoureusement la réglementation maltaise en matière de conformité. Branch Office – la solution rapide pour sociétés existantes Si tu as déjà une société en Allemagne, Autriche ou dans un autre pays de l’UE et que tu veux simplement développer ton activité à Malte, une succursale (Branch Office) est souvent la solution la plus élégante. Une Branch n’est pas une entité juridique indépendante, mais une extension de ta société principale. Cela signifie : moins de paperasserie, des coûts de création plus bas mais aussi moins de flexibilité fiscale. Parfait pour : Entreprises établies qui souhaitent desservir des clients à Malte Projets à durée limitée Test avant une relocalisation complète Entreprises qui ne veulent effectuer que certaines activités à Malte L’inconvénient : la succursale est automatiquement soumise à l’impôt à la fois à Malte ET dans ton pays d’origine. Fiscalement, ça peut ne pas être optimal si tu veux profiter au maximum des avantages de Malte. Partnership – quand plusieurs cerveaux valent mieux qu’un seul Les partnerships sont moins courants à Malte, mais peuvent être intéressants pour certains modèles d’affaires. Il en existe deux variantes : la General Partnership (responsabilité illimitée des partenaires) et la Limited Partnership (un ou plusieurs commanditaires à responsabilité limitée). Les partnerships conviennent surtout pour : Professions libérales (avocats, conseillers) Entreprises familiales avec plusieurs associés actifs Joint ventures entre sociétés existantes Structures fiscales spécifiques (avec conseil professionnel) Inconvénient : les partnerships sont fiscalement plus complexes et protègent moins bien ton patrimoine personnel. Pour la plupart des modèles internationaux, une Limited reste préférable. Qu’est-ce que ça change pour toi ? Si, comme 95 % des lecteurs, tu prévois un business en ligne, une activité de conseil ou un autre modèle moderne, la Limited sera presque toujours le meilleur choix. La Branch ne convient que si tu as déjà une entreprise florissante, et le Partnership reste réservé aux cas particuliers. Critères de choix : Quelle forme juridique correspond à ton business model ? Place à la pratique ! Je vais te montrer, à partir de cas concrets, quelle forme juridique est la plus pertinente en fonction du modèle d’affaires. Pas de théorie, mais une vraie aide à la décision fondée sur tout ce que j’ai observé ces dernières années à Malte. E-commerce et business en ligne Si tu vends tes produits en ligne – via Amazon, ta propre boutique ou d’autres plateformes – la Limited maltaise va vite devenir ta meilleure alliée. Pourquoi ? Malte offre un régime fiscal ultra-avantageux pour l’e-commerce, surtout si tes clients sont hors de Malte. Concrètement : Impôt sur les sociétés de 35 % (cela paraît élevé, mais ce n’est qu’une partie de l’histoire) Système de remboursement pouvant ramener la charge effective à 0-5 % Enregistrement TVA UE via Malte possible Pas de taxe professionnelle comme en Allemagne Exemple : Lisa vend du matériel de yoga partout en Europe via sa Limited maltaise. Son bénéfice avant impôt est de 200.000 euros/an. En Allemagne, elle paierait env. 60.000 euros d’impôts (impôt sur les sociétés + taxe professionnelle). À Malte ? Environ 10.000-15.000 euros, selon la structuration. Important : Ce montage n’est valable que si tu crées une vraie présence à Malte. La boîte aux lettres ne suffit plus – la réglementation européenne s’est durcie. Conseil et prestations de services Consultant·e, coach, dirigeant·e d’agence ou freelance : Malte est particulièrement avantageuse, car avec une Limited, tu travailles en toute simplicité à l’international sans jongler avec les lois fiscales nationales. La Limited est idéale pour : Agences de marketing et de relations publiques Consulting IT et développement logiciel Coaching et formation business Services de design et créatifs Cours en ligne et produits digitaux Modèle d’affaires Forme juridique recommandée Spécificités Conseil individuel Limited Company Complexité minimale, flexibilité maximale Agence avec équipe Limited Company Gestion d’équipe facilitée Partnership-conseil Limited ou Partnership Selon la répartition des responsabilités Exemple vécu : Mon ami Marco gère une agence marketing via sa Limited maltaise. Ses clients sont en Allemagne, Autriche et Suisse. Il économise environ 40-50 % d’impôts par rapport à l’Allemagne. Formalités ? Un comptable local pour 200 euros/mois et une déclaration annuelle. Structures de holding et gestion de patrimoine Là, ça devient intéressant pour les personnes qui gèrent d’importants actifs ou souhaitent créer une structure de holding internationale. Malte est l’un des sites les plus attractifs de l’UE pour les holdings. Une holding maltaise convient pour : Participations dans d’autres entreprises Biens immobiliers (hors Malte) Droits de licence et propriété intellectuelle Dividendes de filiales Gains en capital et intérêts Pourquoi ? Malte a des conventions de double imposition avec plus de 70 pays et un régime fiscal très favorable pour les revenus passifs. Les dividendes de filiales UE sont souvent totalement exonérés, tout comme les plus-values. Mais attention : Dès qu’on dépasse 1 million d’euros de patrimoine, mieux vaut impérativement consulter un·e expert·e. Les structures se compliquent et les exigences en matière de conformité augmentent sensiblement. Trading et services financiers Malte s’est imposée ces dernières années comme une place financière de premier plan. Si tu es actif·ve dans le trading, la fintech ou les services financiers, une Limited maltaise avec la bonne licence peut être très intéressante. Secteurs concernés : Trading pour compte propre Gestion de patrimoine pour tiers Fintech et services de paiement Cryptomonnaies et blockchain Fonds d’investissement et investissements alternatifs Important : Pour la plupart des services financiers, il te faut une licence délivrée par la MFSA (Malta Financial Services Authority). Ce n’est pas trivial – il faut compter 6 à 12 mois. En contrepartie, c’est une licence européenne qui t’ouvre les portes du marché unique. Qu’est-ce que ça veut dire pour toi ? Analyse honnêtement ton business model. Si tu proposes surtout des services ou des produits digitaux, la Limited est quasi toujours le bon choix. Pour les montages complexes ou la finance, l’accompagnement professionnel est incontournable. Créer une Limited à Malte : Pas à pas dans la jungle administrative On passe à la pratique : voici tout le processus de création d’une Limited maltaise – avec tous les pièges, délais et surprises auxquels t’attendre. Spoiler : Ce n’est pas aussi simple que certains prestataires le vantent, mais c’est moins épouvantable qu’on ne le pense. Conditions et capital minimum Commençons par les bases. Pour une Limited à Malte, tu dois réunir au minimum : Un·e associé·e (personne physique ou morale) Un·e administrateur·trice (Director), citoyen·ne ou résident·e de l’UE Une adresse professionnelle maltaise (la boîte aux lettres seule ne suffit PAS) Un capital minimum de 1 164,69 euros (dont 20 % libérés à la création) Un Company Secretary (souvent assuré par l’avocat) L’enseignement majeur selon mon expérience : l’administrateur·trice doit être citoyen·ne de l’UE ou avoir un permis de séjour maltais. Pour les ressortissants allemands, autrichiens ou suisses, pas de souci – les Américains ou Asiatiques, eux, devront d’abord obtenir un permis de résidence. Un autre point souvent négligé : l’adresse professionnelle doit être “réelle”. Malte a durci la réglementation ces dernières années. Il faut un vrai bureau ou une adresse de Registered Office professionnelle. Compte 50 à 150 euros/mois. Processus de création et calendrier La création passe par la Malta Business Registry (MBR) et prend généralement 2 à 4 semaines. Voici le calendrier réaliste : Semaine 1 : Réservation du nom et préparation Vérifier et réserver le nom de la société (2-3 jours) Rédaction des statuts (Articles of Association) Organisation de l’adresse professionnelle Collecte et certification de tous les documents Semaine 2-3 : Inscription auprès du MBR Dépôt complet du dossier Attente de traitement par l’administration Réponse aux éventuelles demandes complémentaires Semaine 3-4 : Finalisation Obtention du Certificate of Incorporation Ouverture du compte bancaire (en parallèle) Libération du capital Enregistrement fiscal Il est réaliste de tabler sur 4 à 6 semaines pour tout finaliser. En haute saison (septembre à novembre), cela peut grimper à 8 semaines – Malte reste un petit pays avec une administration limitée. Astuce de l’intérieur : l’ouverture de compte bancaire se fait en parallèle mais prend souvent plus de temps que la création elle-même. Bank of Valletta et APS Bank sont les choix habituels des entreprises internationales. Prévoyez 2 à 4 semaines supplémentaires pour cela. Obligations régulières et compliance Là se fait la différence. Créer une Limited, c’est simple – la gérer en conformité sur le long terme est le vrai défi. Tes obligations sont : Obligations annuelles : Déclaration annuelle à la MBR (au plus tard fin juin) Comptes annuels audités (à partir de 200.000 € de CA) Déclaration fiscale avant le 30 juin de l’année suivante Mise à jour du registre des bénéficiaires effectifs Tenue comptable régulière : Comptabilité conforme aux standards maltais Déclarations de TVA trimestrielles (si assujetti) Documentation de toutes les décisions importantes Registres des actionnaires et directeurs Justificatifs de substance (très important!) : La gestion doit être prouvée comme étant exercée depuis Malte Conseil d’administration au moins une fois par an à Malte Réelle activité, pas juste “boîte aux lettres” Documentation des décisions de gestion Ce dernier point est crucial. Les règles européennes anti-optimisation fiscale sont devenues plus strictes. Si ta Limited n’a qu’une adresse fictive, d’autres pays de l’UE peuvent refuser la fiscalité maltaise. Conclusion : Prévoyez dès le début une assistance professionnelle. Un bon comptable maltais coûte 150 à 300 € par mois mais t’évitera bien des problèmes. Et prépare-toi à voyager 2-3 fois par an à Malte pour les boards et prouver la substance. Aspects fiscaux : Pourquoi Malte est si attractive comme siège social Voici le cœur du sujet : la fiscalité. Malte a un système unique qui semble compliqué au premier regard, mais qui est très avantageux dans la pratique. Voici les principes clés, expliqués simplement. Comprendre le système fiscal maltais Malte applique le fameux “Imputation System” – un mécanisme de remboursement bien plus ingénieux que la plupart des régimes européens. Voilà comment ça marche : Étape 1 : Impôt sur les sociétés Ta Limited paie d’abord 35 % d’impôt sur tous les bénéfices. Ça paraît élevé… mais attends la suite. Étape 2 : Distribution des dividendes Quand tu te verses des dividendes, une grande partie de l’impôt sur les sociétés est remboursée. Étape 3 : Remboursement Selon la nature du revenu, tu récupères entre 5/7 et 6/7 de l’impôt versé. Concrètement : ta Limited fait 100.000 € de bénéfice. Tu paies 35.000 € d’impôt sociétés. Au versement des dividendes, tu récupères 30.000 € (remboursement 6/7). Charge fiscale effective : 5.000 €, soit 5 %. Type de revenu Taux de remboursement Charge fiscale effective Dividendes étrangers 6/7 (85,7 %) 5 % Bénéfices de trading 6/7 (85,7 %) 5 % Revenus passifs (royalties) 6/7 (85,7 %) 5 % Activités opérationnelles 5/7 (71,4 %) 10 % Important : Ce système fonctionne uniquement lors de la distribution des bénéfices. Si tu laisses les bénéfices dans la société (capitalisation), le taux reste à 35 %. Pour les entreprises en forte croissance, ce n’est pas toujours optimal. Bénéficier au mieux des avantages fiscaux de l’UE Membre de l’UE, Malte profite de règles fiscales européennes qui réduisent significativement l’imposition internationale : Directive mère-filiale UE : Les dividendes reçus de filiales UE sont exonérés à Malte dès lors que tu détiens au moins 10 % du capital – idéal pour les holdings. Directive intérêts & royalties UE : Intérêts et redevances versés entre sociétés UE sans retenue à la source. Parfait pour la gestion de droits IP. Liberté de circulation des capitaux : Les plus-values issues de participations dans l’UE sont souvent totalement exonérées. Exemple concret : Anna dirige une GmbH allemande qui génère 500.000 € de bénéfices/an. Elle crée une holding maltaise détenue à 100 %. La GmbH verse ses résultats à la holding sans impôt. À Malte, Anna ne paie que 5 % sur la distribution. Conventions de double imposition Malte dispose de plus de 70 conventions de double imposition (CDI), plus que la plupart des États UE. Pour l’international, c’est précieux : Allemagne : CDI très favorable, faibles retenues à la source Suisse : Idéal pour les entrepreneurs suisses avec structure maltaise États-Unis : L’un des rares pays UE avec une CDI USA Asie : Excellentes conventions avec Singapour, HK, Chine Moyen-Orient : Atout stratégique avec Dubaï, Qatar Ces conventions réduisent ou suppriment souvent les retenues à la source sur dividendes, intérêts et royalties. Pour une société internationale, cela peut faire toute la différence. Exemple vécu : Thomas gère depuis Malte une activité de licences logicielles. Ses clients sont en Allemagne, aux États-Unis et en Asie. Grâce aux CDI maltaises, il économise chaque année env. 80 000 € de retenues à la source qui seraient appliquées ailleurs. Conclusion : Malte est fiscalement imbattable si tu distribues régulièrement les bénéfices et travailles à l’international. Les 5–10 % d’imposition effective sont difficiles à battre. Mais : le système est complexe, la réglementation évolue sans cesse – sans conseil fiscal pro, tu avances à l’aveugle dans un vrai champ de mines. Coûts et efforts : Ce qui t’attend vraiment Place à la vérité sur les coûts. Voici ce que coûte vraiment la création d’une Limited à Malte – pas les chiffres lissés des publicités, mais l’ensemble, y compris les frais cachés fréquents. Frais de création en détail Lancer une Limited maltaise coûte entre 1.500 et 3.500 €, selon l’implication personnelle et la complexité de la structure. Détail : Poste Coût (€) Remarque Frais d’administration (MBR) 245 Fixe, non négociable Service avocat/création 800–1.500 Selon complexité et cabinet Registered Office (1 an) 600–1.800 Varie fortement selon le prestataire Company Secretary (1 an) 300–600 Souvent inclus dans les services Capital minimum 233 20 % de 1.164,69 € Apostille/légalisations 150–300 Selon pays de résidence Frais complémentaires souvent oubliés : Ouverture de compte bancaire : 500–1.000 € (frais de la banque/prestataire) Voyages à Malte : 200–800 € Traductions et légalisations : 200–500 € Premier conseil fiscal : 500–1.500 € Coût total réaliste de la création : 3.000 à 6.000 €. Si on te propose “dès 999 € tout inclus”, il manque forcément des postes clés. Coûts récurrents et frais cachés Voilà ce qui détermine la rentabilité sur la durée. Les charges fixes à prévoir absolument : Frais annuels fixes : Déclaration annuelle (MBR) : 100 € Registered office : 600–1.800 € Company Secretary : 300–600 € Fiscalité/conformité : 1.800–3.600 € Comptabilité : 1.200–2.400 € Audit (> 200k CA) : 2.000–5.000 € Frais variables : Gestion bancaire : 300–600 €/an Voyages à Malte : 1.000–2.000 € (2–3 fois/an) Conseil ponctuel : 150–300 €/h Services de documents : 200–500 €/an Coût annuel réaliste : 6.000 à 12.000 € pour une Limited standard et une activité normale. Plus pour structures complexes ou gros volumes. Échantillon réel : Marcus dirige une Limited e-commerce à 800.000 € de CA. Ses frais totaux (hors temps perso) : ~15.000 €/an. Économies d’impôt par rapport à l’Allemagne : env. 120 000 €. ROI : 800 %. Assistance professionnelle : où investir Le marché maltais compte peu de prestataires réellement compétents. Mon avis honnête sur ce qui doit absolument être confié à des pros… et ce qui peut être internalisé : À toujours confier à un expert : Démarches de création et statuts Structuration et planification fiscale Déclaration fiscale annuelle Audit (si nécessaire) Questions complexes de compliance Pouvant être partiellement internalisé : Comptabilité courante (avec logiciel) Correspondance administrative simple Documentation standard Déclarations TVA trimestrielles (modèles simples) À gérer toi-même : Gestion opérationnelle quotidienne Décisions business courantes Marketing et ventes Service client Conseil : Investis dès le début dans un bon comptable local. 200–300 € par mois pour être bien accompagné·e, ça évite les amendes, redressements et nuits blanches. Le “pas cher” finit toujours par coûter plus. Conclusion : Prévois entre 8.000 et 15.000 € de frais annuels pour gérer correctement une Limited maltaise. Ça paraît beaucoup, mais dès 80.000–100.000 € de profit annuel, les économies fiscales les justifient très largement. Erreurs fréquentes lors du choix de la forme juridique à Malte Après trois ans à Malte et des dizaines de discussions avec d’autres entrepreneurs, j’ai vu les mêmes erreurs revenir en boucle. Ces pièges coûtent du temps, de l’argent et de l’énergie – alors qu’ils sont faciles à éviter si tu profites de l’expérience des autres. Exigences de compliance sous-estimées Erreur la plus courante : croire qu’une Limited maltaise est un montage “Set and Forget”. On lance, on économise… terminé. En réalité, Malte impose des obligations de compliance strictes et continues. Pièges classiques de conformité : Absence de procès-verbaux de Board – toute décision importante doit être documentée Dépôt tardif de l’Annual Return (pénalité : 200–500 €) Registre des bénéficiaires non à jour (risque de dissolution) Défaut de preuve de substance lors d’un contrôle Mauvaise gestion de la TVA pour les transactions internationales Cas réel : Sandra a créé sa Limited en 2021 mais n’a jamais tenu de procès-verbaux. Contrôle en 2023 : impossible de prouver que la gestion est bien faite depuis Malte. Résultat : redressement fiscal allemand + intérêts : 45 000 € au total. Mon conseil : Tienne tes corporate records à jour dès le jour 1. Un board officiel chaque trimestre (possible à distance), fais le point sur toutes les décisions clés et veille à l’exactitude de tous les registres. 2–3 h par trimestre, ça te protège de dizaines de milliers d’euros de rattrapage fiscal. Mauvaise planification fiscale Deuxième erreur classique : ne tenir compte que de limpôt maltais, en négligeant les conséquences fiscales dans son pays de résidence. Erreurs fiscales fréquentes : Non-considération des règles CFC (Hinzurechnungsbesteuerung) Ignorer l’imposition à la sortie lors de transfert de sociétés existantes Mauvaise interprétation des conventions de double imposition Sous-estimer la résidence fiscale personnelle Ignorer les exigences de substance de la directive anti-évasion de l’UE Exemple concret : Thomas, allemand vivant en Allemagne, monte une Limited maltaise pour son business en ligne. Il pense ne payer que les 5 % maltais. Sauf que l’Allemagne traite sa Limited comme une “controlled foreign corporation” et impose le bénéfice au taux allemand… puisquil en conserve le contrôle depuis l’Allemagne. La solution : soit déménager à Malte (et y transférer sa résidence fiscale), soit opter pour une structure fiscalement transparente, compatible avec la législation allemande. Pays de résidence Limited maltaise Conséquence fiscale Allemagne Sous contrôle actif Possibilité de CFC taxation allemande Malte Gestion locale Imposition exclusivement à Malte Dubaï / 0 % impôt Contrôle à distance Imposition exclusivement à Malte Mauvais choix de forme juridique pour le business model Beaucoup choisissent une Limited alors qu’une autre structure conviendrait mieux – ou l’inverse par méconnaissance. Erreurs fréquentes : Limited pour holding pure (Partnership fiscale parfois plus adaptée) Branch Office pour court ou moyen terme (Limited = plus de flexibilité) Entreprise individuelle avec bénéfice élevé (Limited = plus de protection et d’économies fiscales) Structures complexes pour une activité simple (brutalement « overkill ») Mauvais nombre d’associés dans une équipe internationale Exemple : Maria et Peter veulent co-fonder une agence de conseil. Ils montent une Limited à 50/50. Problème : pays de résidence différents = complexité fiscale maximale. Une Partnership aurait été bien plus transparente et simple. Mon conseil : Avant de choisir ta structure, analyse à fond ton business model. Combien d’associé·e·s ? Nationalités ? Où se trouvent les clients ? Quelles perspectives de gain ? C’est seulement après cette analyse quon arrête la structure idéale. Les critères de décision clés : Ton pays de résidence et ta situation fiscale Nature du business model (actif vs passif) Internationalisation (UE vs international) Utilisation projetée des profits (distribution ou réinvestissement) Nombre & nationalité des associé·e·s Obligations réglementaires (licences, autorisations) Stratégie de sortie (vente, IPO, succession) Conclusion : Prends le temps de bien choisir ta structure. Quelques heures de conseil pro au début peuvent t’épargner des années d’ennuis et des dizaines de milliers d’euros. Malte t’offre un vrai levier – mais seulement si tu fais les bons choix. Questions fréquentes Puis-je, en tant que citoyen allemand, créer une Limited maltaise sans déménager à Malte ? Oui, c’est tout à fait possible. Tu peux créer une Limited maltaise et en être le directeur sans transférer ta résidence à Malte, à condition d’être citoyen de l’UE. Attention toutefois : les règles allemandes CFC (Hinzurechnungsbesteuerung) peuvent s’appliquer si tu contrôles la société depuis l’Allemagne. Les avantages fiscaux seront alors limités. Quel est le coût minimum annuel d’une Limited maltaise ? Le montant minimum est d’environ 6.000 à 8.000 euros par an. Cela comprend le registered office (600–1.800 €), la compliance/expertise comptable (1.800–3.600 €), la comptabilité (1.200–2.400 €), les frais d’administration (100 €) et les frais bancaires (300–600 €). S’ajoutent à cela les frais de voyage nécessaires pour les visites à Malte. Ai-je vraiment besoin d’un bureau à Malte ou une simple adresse postale suffit-elle ? Une simple adresse postale ne suffit pas. Il te faut une adresse de registered office “réelle” fournie par un prestataire professionnel. Un bureau physique n’est pas obligatoire, mais l’adresse doit être accessible aux autorités et aux partenaires d’affaires. Compte entre 50 et 150 euros par mois. Quand une Limited maltaise devient-elle soumise à audit ? Une Limited maltaise devient soumise à l’audit si, pendant deux années consécutives, elle remplit au moins deux des critères suivants : chiffre d’affaires supérieur à 200.000 €, total du bilan supérieur à 100.000 €, ou plus de deux salarié·e·s à temps plein. L’audit coûte entre 2.000 et 5.000 € et doit être confié à un auditeur agréé à Malte. Puis-je transférer mon entreprise allemande existante à Malte ? C’est possible, mais fiscalement complexe. L’Allemagne applique une exit tax sur les plus-values latentes lors du transfert. Les alternatives sont la création d’une holding maltaise ou d’une succursale. Dans tous les cas, il faut impérativement consulter un fiscaliste afin d’éviter les pièges fiscaux. À quelle fréquence dois-je me rendre personnellement à Malte ? Pour satisfaire aux exigences de substance, il est conseillé de te rendre à Malte 2 à 3 fois par an. Au moins une réunion du conseil doit se tenir physiquement à Malte chaque année. Lors de la création, une visite est en général nécessaire pour ouvrir le compte bancaire. Prévoyez entre 1.000 et 2.000 € de frais de voyage annuels. Quelles banques conviennent à une Limited maltaise ? Pour les sociétés internationales, Bank of Valletta (BOV) et APS Bank sont les valeurs sûres. BOV propose de bons services de banque en ligne, APS est souvent plus rapide pour l’ouverture de compte. Les deux exigent un rendez-vous physique à Malte. Alternativement, tu peux opter pour des banques internationales comme Revolut Business ou Wise Business, qui ne répondent toutefois pas toujours à toutes les exigences maltaises. Malte est-elle adaptée pour les entreprises crypto et blockchain ? Malte dispose d’un des cadres réglementaires les plus avancés d’Europe pour la blockchain et les cryptomonnaies. Pour les activités soumises à licence (crypto-trading, ICO…), il faut une autorisation de la MFSA (Malta Financial Services Authority). La procédure prend 6 à 12 mois. Pour un simple trading crypto, une Limited classique suffit généralement.