Table des matières Pourquoi 6 mois sont réalistes (et 3 mois relèvent du vœu pieux) Clarification préalable et bases : Ce quil faut savoir avant le mois 1 Mois 1 : Bases juridiques pour votre relocalisation à Malte Mois 2 : Mise en place fiscale et conformité UE Mois 3 : Mise en place de linfrastructure opérationnelle à Malte Mois 4 : Recrutement, RH et droit du travail maltais Mois 5 : Finalisation et tests des systèmes Mois 6 : Go-Live de votre relocalisation dentreprise Les 7 écueils les plus fréquents lors d’une relocalisation à Malte Vue d’ensemble réaliste des coûts : À quoi s’attendre FAQ sur la relocalisation d’entreprise à Malte Pourquoi 6 mois pour transférer une entreprise à Malte sont réalistes (et 3 mois, une utopie) Vous avez décidé de transférer votre entreprise à Malte ? Félicitations ! Mais laissez-moi vous éviter toute illusion : « Vite fait, bien fait », ça n’existe pas ici. J’entends sans cesse des entrepreneurs persuadés de tout boucler en 6 à 8 semaines. Spoiler : ça finit souvent en chaos, coûteuses corrections et cheveux blancs. Après deux ans dexpérience à Malte et nombre déchanges avec des entrepreneurs qui ont sauté le pas, je peux vous lassurer : Comptez 6 mois de délai réaliste, 12 mois confortables, 3 mois de stress pur. Pourquoi les administrations maltaises ont leur propre notion du temps Malte a son propre rythme. Ce qui prend 2 semaines en Allemagne dure ici facilement 6 semaines. Ce n’est pas par paresse : le système maltais est tout simplement plus minutieux et plus bureaucratique que prévu. La Malta Business Registry (MBR), par exemple, prend souvent 4 à 6 semaines pour limmatriculation dune société alors quil est écrit en ligne « 10-15 jours ouvrés ». Et surtout : chaque étape dépend de l’étape précédente. Pas d’enregistrement de société = pas de compte bancaire. Pas de compte bancaire = pas d’enregistrement VAT. Pas de numéro de TVA = pas de conformité UE. Vous voyez le tableau ? Le planning sur 6 mois en bref Mois Tâches principales Chemin critique Marge de sécurité Clarification préalable Conseil fiscal, vérification juridique 4-6 semaines Élevée Mois 1 Création de société, siège social 4-8 semaines Moyenne Mois 2 Enregistrements fiscaux, TVA 3-6 semaines Basse Mois 3 Services bancaires, installation IT, bureaux 4-8 semaines Élevée Mois 4 RH, transferts d’employés 6-10 semaines Moyenne Mois 5 Intégration systèmes, tests 2-4 semaines Basse Mois 6 Go-Live, suivi post-lancement 2-4 semaines Moyenne Résultat pour vous ? Prévoyez 6 mois, anticipez 8 mois, réjouissez-vous si c’est fait en 5 mois. Ainsi, vous évitez le stress, les problèmes avec l’Allemagne et les procédures durgence coûteuses à Malte. Clarification préalable et bases : Ce quil faut savoir avant le premier mois Avant de transférer un seul euro à Malte, il est indispensable de vérifier trois questions fondamentales. J’ai vu trop d’entrepreneurs réaliser après la création de la société que Malte n’était pas optimal fiscalement pour eux. Dur. Malte est-elle vraiment adaptée à votre business ? Malte ne convient pas à tous. Les avantages fiscaux de Malte sappliquent surtout dans les cas suivants : Régimes holdings avec participation (système de remboursement 6/7) Entreprises à forte propriété intellectuelle (Patent Box, 0-5% d’impôts) Sociétés commerciales avec clientèle internationale E-commerce et services digitaux Services financiers (avec la licence adéquate) Malte n’est PAS optimal pour : Business 100% Allemagne (risque établissement stable) Entreprises artisanales avec clientèle locale Entreprises sous 500.000 € de CA/an (effort > gains) Optimisation fiscale allemande : Exit tax et délocalisation Ici, on entre dans la technique : si vous déménagez votre entreprise à Malte, le fisc allemand veut sa part. La Wegzugsteuer (« exit tax ») prévue par §6 AStG s’applique si vous transférez plus de 500 000 € de réserves latentes à létranger. Lors de la délocalisation fiscale (§4g EStG), les actifs sont évalués à leur valeur vénale. Cest complexe. Il vous faut un fiscaliste allemand qui connaît parfaitement Malte – pas un consultant lambda. Due Diligence juridique : Ce qu’il faut clarifier préalablement Domaine à vérifier Questions clés Délais Droit des sociétés Structure actionnariale, gérance 2-3 semaines Droit fiscal Exit tax, double imposition 3-4 semaines Droit du travail Transferts de salariés, licenciements 2-4 semaines Droit des contrats Contrats clients/fournisseurs 1-2 semaines Conséquence ? Investissez 3.000 à 5.000 € dans un conseil professionnel AVANT de commencer. Cela vous évitera des correctifs à cinq chiffres plus tard. Mois 1 : Établir les bases juridiques pour votre transfert à Malte C’est parti ! Le premier mois pose les fondations. Ici, vous construisez la base juridique de toute l’aventure maltaise. Soyons clairs : ce mois-ci est le plus fastidieux, mais aussi le plus crucial. Création de société à Malte : choisir la bonne structure À Malte, vous avez trois grandes options pour la forme juridique : Private Limited Company – le choix de 99% des relocalisations Public Limited Company – uniquement pour les grandes structures Partnership – plutôt pour le business local La Private Limited Company est votre alliée. Pourquoi ? Elle équivaut à la GmbH allemande, exige seulement 1.165 € de capital minimum et est reconnue dans toute l’UE. De plus, la création peut se faire 100% à distance. Siège social à Malte : bien plus quune adresse C’est l’erreur de débutant numéro un. Beaucoup pensent : « Je prends l’adresse la moins chère pour 300 €/an. » Mauvaise idée. Votre siège social doit : Recevoir et réexpédier la correspondance commerciale Être disponible pour les autorités Donner une image de sérieux (les banques y veillent !) Être conforme à la Malta Business Registry Coût réaliste : 1.200 à 2.400 € par an pour une adresse sérieuse avec services. Moins cher = souvent une source de problèmes. Mémorandum et statuts : l’ADN juridique Ces documents définissent les pouvoirs et le fonctionnement de votre société. Les modèles standards conviennent souvent, mais pour les business spécifiques, il faut adapter les statuts. Points clés : Objects Clause – quelles activités ? (Mieux vaut trop large que trop étroit) Share Structure – les actions ordinaires suffisent en général Pouvoirs du directeur – qui décide quoi ? Politique de dividendes – essentiel pour le remboursement 6/7 Désignation du Company Secretary et du Compliance Officer Malte impose la nomination d’un Company Secretary local. Ce n’est pas une option, c’est obligatoire. Il/elle s’occupe de : Tâche Fréquence Sanctions en cas d’oubli Dépôt de l’Annual Return Annuel 500-5.000 € Registre des bénéficiaires effectifs Permanent 1.000-10.000 € Résolutions du Conseil Au besoin Risque de non-conformité Statutory Books Permanents 500-2.000 € Prévoyez donc 2.000 à 4.000 € par an pour un bon Company Secretary. Les low-cost finissent par coûter cher au premier contrôle de conformité. Planning du Mois 1 : ce qu’il faut faire, et quand Semaine 1-2 : Réservation du nom auprès de la Malta Business Registry Semaine 2-3 : Finalisation du mémoire & des statuts Semaine 3-4 : Dépôt de la création de société Semaine 4-6 : Attente du certificat dincorporation Semaine 6-8 : Nomination du Company Secretary, premières résolutions Réaliste ? Oui. Stressant ? Carrément. Ça en vaut la peine ? Absolument – si c’est bien fait. Mois 2 : Mise en place fiscale et conformité UE pour Malte Mois 2, place à la fiscalité ! C’est maintenant que se joue l’accès au fameux système de remboursement 6/7 de Malte, ou si vous paierez comme une société classique de l’UE à 35%. Spoiler : la différence peut représenter plusieurs centaines de milliers d’euros par an. Enregistrement TVA à Malte : plus rapide que prévu Bonne nouvelle d’abord : l’enregistrement TVA à Malte est généralement bien plus rapide qu’en Allemagne. Comptez 2-3 semaines si vos dossiers sont complets. Vous avez besoin d’un numéro de TVA si : Votre chiffre daffaires UE dépasse 35.000 € Vous vendez des services B2B vers d’autres pays de l’UE Vous importez/exportez des biens Vous voulez bénéficier du remboursement TVA (vivement conseillé) Astuce : Demandez le numéro de TVA dès le départ, même si ce nest pas encore indispensable. Les banques apprécient, et les demandes tardives prennent plus de temps. Déclaration d’impôts et certificat de non-résident Ici, c’est technique : par défaut, Malte taxe toute société à 35%. MAIS, et c’est le grand mais, le système de remboursement 6/7 permet de récupérer jusqu’ à 6/7 des montants payés. Voici comment ça fonctionne : Type de revenus Taux d’imposition Remboursement Charge effective Revenu de source étrangère 35% 6/7 5% Revenu commercial 35% 6/7 5% Intérêts passifs 35% 5/7 10% Source maltaise 35% 2/3 ~12% Important : le remboursement n’est effectué que si les gains sont distribués en dividendes. D’où l’intérêt de bien prévoir la politique de dividendes dans les statuts. Conformité UE : VIES, Intrastat & Cie En tant qu’entreprise UE, d’autres obligations s’appliquent : Déclarations VIES pour les ventes B2B UE (trimestriel) Intrastat pour le commerce de biens (dès 400.000 €) Economic Substance Requirements selon lactivité Déclarations DAC6 UE pour les structures transfrontalières C’est complexe, oui. Il vous faut un expert-comptable maltais qui gère cela les yeux fermés. Tirer parti de la convention de double imposition Allemagne-Malte La convention de double imposition Allemagne-Malte est précieuse. Elle évite une double imposition plein pot. Mais attention : il faut remplir les conditions. Points critiques : Gestion & contrôle doivent être réellement situés à Malte Substance économique – il faut une vraie activité sur place Réunions de directeurs en personne à Malte Décisions business clés prises à Malte En clair : il faut vraiment vivre à Malte ou s’y rendre très régulièrement. Les sociétés boîtes aux lettres n’ont plus leur place. Economic Substance Requirements : le nouveau shérif européen Depuis 2019, les exigences de substance économique ont tout changé. Les sociétés maltaises doivent prouver une réelle présence, notamment pour les : Activités holding Licence de propriété intellectuelle Services financiers Shipping Concrètement : Effectif adapté à Malte Dépenses opérationnelles réelles sur place Gestion effective à Malte Bureaux adéquats Règle empirique : pour 1 million d’€ de bénéfices, il faut investir au moins 100 000 € dans la « substance » maltaise. Conséquence ? Malte nest plus un paradis fiscal pour digital nomads en home office. Il faut transférer une activité réelle. Mois 3 : Construire une infrastructure opérationnelle professionnelle à Malte Entrons dans le concret ! Le 3e mois, c’est le passage de la paperasse à la vraie activité. Banques, bureaux, IT – c’est ici que vous verrez si Malte correspond vraiment à votre entreprise… ou si vous vous faisiez des illusions. Banques maltaises : Obtenir son compte professionnel, un vrai défi Désolé pour la mauvaise nouvelle : Ouvrir un compte professionnel maltais est aujourd’hui bien plus difficile qu’il y a quelques années. Après divers scandales, les banques sont désormais ultra-prudentes. Vos options, par chances de succès : Banque Taux de réussite Dépôt minimal Particularités HSBC Malta 70% 25.000 € Réputation internationale Bank of Valletta 60% 10.000 € Leader local APS Bank 50% 5.000 € Banque locale plus modeste Lombard Bank 40% 15.000 € Focus sur les entreprises Ce que les banques attendent de vous : Business Plan en anglais (10-15 pages suffisent) Prévisions financières sur 2-3 ans Références de votre banque allemande Substance économique – présence réelle à Malte Casier clean – aucun souci de compliance Astuce : Présentez-vous en personne. 90% des demandes en ligne sont refusées. Les banques veulent vous voir et vous évaluer. Choix du bureau à Malte : bien plus qu’un simple poste de travail Un vrai bureau à Malte est indispensable. Pour répondre à la substance économique, mais aussi pour crédibiliser votre entreprise (aux yeux des banques, autorités, clients). Vos options : Bureau clé en main – 800-1.500 €/mois, souple, pro Co-Working Space – 300-600 €/mois, réseautage, moins d’image Bureau dédié – 1.200-3.000 €/mois, contrôle maximal Home Office – n’est admissible qu’exceptionnellement Pour la plupart, je recommande un bureau clé en main sur les 1-2 premières années : Adresse professionnelle pour banques/autorités Salles de meeting disponibles Secrétariat pour courrier et téléphone Flexibilité en cas de changement Les meilleurs quartiers business : Sliema/Saint Julian’s – international, cher, mais prestigieux Ta Xbiex – pôle financier, orienté business Valletta – historique, représentatif, pas toujours pratique Mriehel – plus abordable, moins international Infrastructure IT et services digitaux à Malte L’infrastructure IT de Malte est meilleure que sa réputation, mais différente de l’Allemagne. La réalité : Internet & connectivité : GO (fournisseur principal) – fibre jusqu’à 1 Gbit/s, très fiable Melita – câble/fibre, bonne alternative Internet mobile – 4G/5G partout, parfait en secours Vitesses courantes : 100-500 Mbit/s standards, bureaux jusqu’à 1 Gbit/s. Cloud & hébergement : AWS/Azure sont présents à Malte Conformité RGPD garantie par la localisation UE Fournisseurs locaux rarement nécessaires Comptabilité et gestion financière La normalisation comptable diffère de l’Allemagne. Il vous faut une solution locale compatible avec les exigences allemandes. Logiciels recommandés : Logiciel Coût/mois Avantages Inconvénients Sage Business Cloud 80-200 € Conforme Malte, dispo en allemand Cher, complexe QuickBooks 40-80 € Simple, international Peu spécifique Malte Xero 60-120 € Cloud, API puissantes Période dapprentissage Important : votre comptabilité doit satisfaire à la fois Malte et l’Allemagne. Seules quelques solutions couvrent parfaitement les deux. Assurances & gestion des risques Votre couverture change par rapport à l’Allemagne. Voici l’essentiel : Responsabilité civile professionnelle – consulting/services (3.000-8.000 €/an) Responsabilité civile entreprise – standard (1.000-3.000 €/an) Employers Liability – obligatoire pour salariés Assurance cyber – de plus en plus critique (2.000-5.000 €/an) Responsabilité de dirigeants (D&O) – 3.000-10.000 €/an Conséquence ? Prévoyez 8.000-15.000 € de budget annuel pour une assurance solide. Faire l’impasse revient cher en cas de sinistre. Mois 4 : Réussir le recrutement, la gestion RH et le droit du travail à Malte Mois 4 est intense côté RH. C’est maintenant que tout se décide : vos salariés allemands vous suivent-ils, recrutez-vous localement, ou optez-vous pour du travail à distance ? Spoiler : chaque option a son lot de pièges. Transférer ses salariés à Malte : quoi est possible ou non ? Bonne nouvelle : la libre circulation européenne facilite en théorie les transferts. Mauvaise nouvelle : en pratique, c’est plus ardu que prévu. Cadre juridique : Pas de permis de travail pour les citoyens UE à Malte Assurance sociale transférable avec le formulaire A1 Résidence fiscale transférée après 183+ jours à Malte La plupart des CDI allemands sont reconduits Freins pratiques : Marché locatif – pénurie de logements, surtout pour familles Écoles – écoles internationales chères et saturées Coûts de la vie – souvent plus élevés qu’en Allemagne Langue – maltais/anglais pas évident pour tous Profil salarié Taux de transfert réussi Défis typiques Célibataires, 25-35 ans, Tech 80% Logement, salaire, réseau Couples sans enfants 60% Deux postes, logement plus grand Familles avec enfants 30% École, logement, crèche 50 ans et plus 40% Nouvel environnement, santé Droit du travail maltais : les différences avec l’Allemagne Le droit maltais est conforme à l’UE, mais son application est particulière : Temps de travail et congés : Semaine de 48h standard (Allemagne : souvent 40h) 24 jours de congés/an minimum (Allemagne : 20-30 courants) Heures sup dès 40h/semaine, +25% Période d’essai : 6 mois possibles (idem max Allemagne) Protection contre le licenciement : Après 6 mois : préavis 1 semaine Après 2 ans : préavis 2 semaines Après 5 ans : préavis 4 semaines Indemnités rares sauf redondance Sécurité sociale à Malte : Cotisation Employeur Salarie Plafond Sécurité sociale 10% 10% Max. 837 €/an Fonds maternité 0,55% 0,55% Comme la Sécu Assurance privée santé Facultatif Recommandée 1.000-3.000 €/an Recrutement à Malte : où trouver les bons profils Le marché de l’emploi maltais est très tendu. Moins de 3% de chômage, pénurie de profils qualifiés coûteux. Canaux de recrutement par efficacité : Réseautage/recommandations (60%) Agences de recrutement (40%) LinkedIn/Online (30%) Jobs.mt (20%) Presse (10%) Salaire brut annuel réaliste 2025 : Développeur Junior : 25.000-35.000 € Senior Dev : 40.000-60.000 € Marketing Manager : 30.000-45.000 € Office Manager : 25.000-35.000 € Comptable : 28.000-42.000 € À noter : Les meilleurs talents coûtent souvent plus cher à Malte qu’en Allemagne ! À cause de la concurrence avec les secteurs du jeu en ligne, fintech, etc. Télétravail et modèles hybrides Beaucoup de structures s’organisent en hybride : direction à Malte, équipe partiellement à distance en Allemagne ou dans l’UE. Ce qui fonctionne : Présence 25% Malte, 75% remote (suffisant pour la substance) Réunions trimestrielles à Malte Postes clefs (DG, finances) sur place Développement/opérations remote Risqué : 100% remote sans substance Décisions business hors Malte Moins de 10% du temps de travail à Malte Communauté expat & networking à Malte La communauté expat est très active. C’est un atout pour le recrutement, le business dev’ et l’intégration personnelle. Réseaux clés : Malta Business Network – événements mensuels Chambre de Commerce – plaque tournante officielle Malta AI & Blockchain Association – pour la tech German-Maltese Business Circle – réseau germanophone Conséquence ? Investissez dans le réseau. Malte est petite : tout le monde connaît tout le monde, un bon contact ouvre toutes les portes. Mois 5 : Finalisation et tests de votre structure maltaise Mois 5 est le « reality check ». On vérifie que tous les systèmes fonctionnent ensemble et que votre structure tient la route. J’ai déjà vu trop d’entrepreneurs découvrir de graves bugs au Go-Live… Tests de bout en bout : de la facture au fisc Pratique : vous devez dérouler toute la chaîne – de la première facture client jusqu’au traitement fiscal. Scénarios à tester : Transaction B2B UE : Facture avec TVA maltaise à un client allemand Business hors UE : Facture d’exportation vers Royaume-Uni/USA Transfert intra-groupe : Facture Allemagne/Malte Distribution de dividendes : Distribution avec remboursement 6/7 Onboarding salarié : Intégration complète d’un employé maltais Vérification de lintégration bancaire : Virements SEPA dans les deux sens Gestion multidevise (USD, GBP, EUR) API bancaire pour la compta Paiement CB clients Déclarations de conformité autorités all/maltaises Pilotage Compliance : Garder le contrôle sur toutes les déclarations Malte donne l’impression d’imposer 47 obligations déclaratives… Bon, seulement 12, mais ça laisse une impression ! L’essentiel : Déclaration Périodicité Échéance Sanctions Déclaration TVA Trimestriel 15 du mois suivant 100-500 € Déclaration d’impôts Annuel 30 juin 500-5.000 € Annual Return (MBR) Annuel 31 mai 500-2.000 € Comptes annuels Annuel 18 mois après fin d’exercice 1.000-10.000 € Beneficial Ownership À chaque changement Immédiat 5.000-50.000 € L’automatisation est votre amie : Rappels calendriers pour toutes les dates Transfert automatisé des données entre systèmes Suppléants désignés pour les obligations clefs Prestataires externes pour reporting complexe Plans durgence et management de la continuité Malte reste une île : coupures de courant, d’Internet, grèves… Prévoyez vos plans B. Backups critiques : Internet : Deux fournisseurs + backup mobile Banques : Minimum deux établissements avec accès en ligne Énergie : Onduleur sur systèmes stratégiques RH : Suppléants pour les fonctions clefs Données : Backups quotidiens hors de Malte Testez les pires scénarios : Que se passe-t-il si vous ne pouvez pas venir à Malte pendant 4 semaines ? L’activité continue-t-elle si le bureau maltais est indisponible ? Qui prend les décisions d’urgence ? Comment accéder à vos fonds si une banque pose problème ? Définir KPIs et suivi des performances Vous avez besoin d’indicateurs pour évaluer le succès du transfert. Pas seulement financiers, mais aussi opérationnels. KPIs financiers : KPI Benchmark Objectif année 1 Objectif année 2 Taux effectif d’impôt 15-25% (Allemagne) 8-12% 5-8% Coûts setup vs. économies — Break-even ROI 200%+ Coût conformité 20.000-40.000 € 25.000-45.000 € 20.000-35.000 € Efficacité bancaire Virements jour-même 1-2 j Jour-même KPIs opérationnels : Time-to-market : Délai pour mettre un service en ligne Réactivité réglementaire : Temps de réponse aux autorités Satisfaction salariés : Niveau de satisfaction après transfert à Malte Impact client : Les clients subissent-ils la relocalisation ? Documentation & Knowledge Management Vous oublierez pourquoi certains choix ont été faits. Documentez tout ce qui compte. Domaines de documentation clefs : Choix structurels : Pourquoi cette banque, cette structuration fiscale, ces bureaux Calendrier compliance : Qui fait quoi et quand Contacts prestataires : Avocats, fiscalistes, banques Procédures d’urgence : Que faire en cas de souci de conformité Circuits financiers : Flux monétaires intra-entreprises Conséquence ? Le mois 5 est le crash test par excellence. Mieux vaut épingler les bugs maintenant qu’en production live. Mois 6 : Mise en service (« Go-Live ») de votre transfert à Malte C’est l’heure ! Mois 6, c’est le test suprême. Votre structure maltaise entre réellement en service. Après six mois de préparation, tout devrait rouler. Devrait… Lancement progressif ou brutal : quelle stratégie Go-Live adopter ? Deux options pour le Go-Live. Beaucoup choisissent la mauvaise… Hard Cutover (« Big Bang ») : Date X : tout bascule sur Malte Rapide, mais risqué Ne marche que si tout est (vraiment) prêt Une erreur = gros souci Soft Launch (approche progressive) – RECOMMANDÉ : Basculement par étapes sur 4-6 semaines D’abord les nouveaux clients, puis les existants Correction des erreurs sans drame Progression maîtrisée Mon plan Soft Launch pour 90% des situations : Semaine Transfert Niveau de risque Focus 1-2 Process internes, nouveaux contrats Faible Stabilité système 3-4 Petits clients, factures tests Moyen Workflows facturation 5-6 Clients importants Moyen Expérience client 7-8 Migration clients existants Élevé Gestion du changement Communication client : expliquer la relocalisation Vos clients doivent être informés du transfert à Malte. Mais comment ? Beaucoup ratent cette étape cruciale. Ce qui NE MARCHE PAS : « Nous sommes à Malte pour les impôts » (soupçon d’optimisation fiscale) « Rien ne change pour vous » (faux : nouvelle TVA, IBAN, etc.) Pas d’info (les clients le voient de toute façon) Ce qui fonctionne – Cadre de message : Accent sur l’expansion : « Nous développons notre présence UE » Bénéfices client : « Service amélioré pour clients UE » Stabilité : « Mêmes équipes, même qualité » Transparence : « Nouvelles coordonnées de facturation à partir du X » Exemple de mail client (fonctionne dans 80% des cas) : Chers clients, Dû à notre développement européen, nous transférons notre siège UE à Malte. Cela va nous permettre de vous servir encore mieux et d’offrir de nouveaux services. Pour vous, rien de fondamentalement ne change : même équipe, même qualité, même standards de service. À partir du [date], vous recevrez les factures de [Nom société Malte] avec numéro de TVA maltais. Tous vos contrats actuels restent valides sans modification. Pour toute question, notre équipe reste à votre écoute. Entité allemande : dissolution ou maintien ? Que faire de votre société allemande ? Trois choix possibles : Option 1 : Liquidation (sortie nette) Dissolution totale de la GmbH Propre, irréversible Plus-value de liquidation imposable Utile seulement en cas de transfert total Option 2 : Société dormante La GmbH reste, mais inactive Coût : env. 2.000-4.000 €/an Flexibilité pour un retour possible Moins de charge administrative Option 3 : Service Company (spécialisation) La GmbH assure des services pour la société maltaise Facturations intra-groupe possibles Plus complexe, mais souple Adapté aux structures plus importantes Mon conseil pour 70% des cas : Option 2 (dormance temporaire) la première année avant décision définitive. Suivi et « troubleshooting » des premières semaines Les 4 premières semaines sont décisives. 90% des « bugs » surviennent ici. Il vous faut un protocole de résolution rapide. Checklist quotidienne Semaines 1-2 : Banque : tous les virements passent-ils ? TVA : factures correctes ? Systèmes : intégrations stables ? Équipe : soucis opérationnels ? Clients : réclamations ou questions ? Problèmes types et solutions rapides : Problème Fréquence Quick Fix Solution durable Virements SEPA lents 80% Utiliser une autre banque Optimiser le setup bancaire Échec validation TVA 60% Correction manuelle MAJ système Clients ne comprennent pas la facture 50% Appels personnalisés Refonte du template Oubli de déclaration compliance 30% Déclaration tardive + amende Automatisation Indicateurs de succès : comment savoir que ça marche ? Après 30 jours, vous devriez viser les benchmarks suivants : Opérationnels : Plaintes clients : Moins de 5% de la base clients Retard paiements : Moins de 2% des transactions Indispos système : Moins de 1% (hors maintenance planifiée) Incidents compliance : Aucun grave Financiers : Cash flow : Normalisé sous 2 semaines Efficacité fiscale : Premiers remboursements 6/7 reçus Coût bancaire : Moins de 0,3% du ca ROI setup : Visible à 6 mois Support post-Go-Live & optimisation continue Mois 6 n’est que le début. Dans les 6 mois qui suivent, de nombreux ajustements seront nécessaires. Enjeux d’amélioration continue : Automatisation process : Ce qui peut être automatisé ? Optimisation coûts : Où réduire les dépenses inutiles ? Efficacité compliance : Simplifier le reporting ? Développements équipe : Quelles compétences pour l’équipe maltaise ? Conclusion ? Le vrai chemin commence au Go-Live. Les optimisations démarrent maintenant. Les 7 écueils les plus fréquents lors d’une relocalisation d’entreprise à Malte Après deux ans d’accompagnement de projets maltais, j’ai identifié les principaux pièges. Voici les 7 erreurs qui touchent 80% des transferts à Malte et comment les éviter. Écueil n°1 : Sous-estimer la substance économique Le problème : Beaucoup pensent « relocalisation = nouvelle boîte postale + vols d’affaire à La Valette ». Faux ! Depuis 2019, Malte exige, à travers l’Economic Substance, une activité économique réelle. Erreurs typiques : « Je viens 4 fois par an à Malte, ça suffit » « Un serviced office à 500€/mois, c’est assez de substance » « Je prends toutes les décisions importantes d’Allemagne » La réalité : Prévoir au moins 25% de temps sur place, des salariés locaux (fonctions clefs), et toutes les décisions stratégiques prises à Malte. Bon réflexe : Dès le départ, planifier une vraie présence. Au minimum, une personne clé (idéalement DG) doit vivre principalement à Malte. Écueil n°2 : Galère bancaire par mauvaise préparation Le problème : « Les banques maltaises c’est l’enfer » est presque un meme. Mais dans la majorité des cas, c’est faute de préparation… Erreurs courantes : Demander un compte sans business plan Prévisions financières irréalistes Pas de lettre de recommandation bancaire Dépôt minimal insuffisant Ne tester qu’une seule banque La bonne méthode : Business plan en anglais (10-15 pages) Prévisions financières à 3 ans Lettre de référence de la banque allemande Prévoir 25.000 € minimum d’apport Demande parallèle à 2-3 banques Présence personnelle au rendez-vous Écueil n°3 : Chaos TVA sur les opérations UE Le problème : La TVA UE est déjà complexe, la TVA maltaise l’est encore plus. Beaucoup tombent dans des pièges coûteux. Pièges classiques : Mauvaise gestion B2B/B2C OSS (One Stop Shop) Vs enregistrement classique Reverse charge non appliqué Oubli de valider les numéros TVA clients (VIES) Exemple concret : Une société logicielle allemande facture un client B2B français avec 19% de TVA maltaise au lieu de 0% (reverse charge). Le client refuse de payer, car non-remboursé. Rectifications longues et coûteuses à suivre… Solution : Faites appel à un spécialiste maltais TVA. 2.000 € de conseil vous éviteront 20.000 € de tracas plus tard. Écueil n°4 : Échec du transfert de salariés Le problème : « Nos meilleurs partent avec nous à Malte » – une surestimation fréquente. Réalisme : Profil salarié Taux de succès Motifs de refus principaux Célibataires, 25-30 70% Salaire, perspective carrière Couples sans enfants 50% Partenaire non employé localement Famille avec enfants 20% École, logement, environnement 50 ans et plus 30% Santé, famille, habitudes La bonne gestion : Tabler sur 50% de réussite seulement pour les postes clefs Prévoir des hausses de salaire à Malte Accompagnement relocalisation (logement, école, déménagement) Constituer en parallèle une équipe locale Écueil n°5 : Chaos compliance par mauvaise organisation Le problème : Malte donne l’impression de multiplier les déclarations (seulement 15… mais toutes à date et format différents). Scénario typique : TVA oubliée → 500 €. Annual Return en retard → 2.000 €. Beneficial Ownership non déclaré → 10.000 €. En 12 mois : 15.000 € d’amendes pour des oublis évitables. Stratégie anti-chaos : Calendrier compliance structuré Rappels automatiques (4 semaines avant chaque deadline) Suppléant dédié pour chaque obligation clef Prestataires compliance pour la partie complexe Revues mensuelles des dossiers ouverts Écueil n°6 : Problèmes de trésorerie à cause des délais bancaires Le problème : Les chefs d’entreprise allemands sont habitués au virement « instantané ». À Malte, c’est différent ! Délais réalistes à Malte : Virements SEPA : 1-2 jours (pas immédiat) Transferts internationaux : 2-5 jours Ajout de bénéficiaire : 2-3 jours Modif de plafond carte : 1-2 semaines Pensez marge de trésorerie : Prévoyez toujours 5-10 jours de liquidité de plus qu’en Allemagne. En cas d’importance : gardez toujours une deuxième banque prête. Écueil n°7 : Surestimer l’optimisation fiscale Le problème : « Malte = 5% d’impôt », c’est du marketing, pas la réalité. Le taux effectif dépend de beaucoup de facteurs. Niveaux d’imposition réalistes (années 1-2) : Business model Taux réel Conditions Licence PI 0-5% Patent Box + substance Société commerciale 5-8% 6/7 refund + revenus ex-Malte Services UE 8-12% Structure rigoureuse Mix business 10-15% Part revenus « Malta source » À ne pas oublier : Coûts setup : 50.000-100.000 € an 1 Compliance annuelle : 25.000-40.000 € Substance économique : 50.000-150.000 € par an Coût d’opportunité : temps, attention, flexibilité Conséquence ? Le transfert n’est rentable qu’à partir de 500.000 € de bénéfice annuel. Au-dessous, les coûts l’emportent sur les gains fiscaux. Vue d’ensemble réaliste des coûts : À quoi vous attendre lors d’un transfert à Malte Soyons honnêtes : relocaliser à Malte coûte cher. J’ai vu trop d’entrepreneurs partir avec 20.000 € de budget pour finir à 80.000 € la première année. Voici la réalité des coûts. Coûts de setup (année 0) : le choc initial Coûts uniques, avant tout chiffre d’affaires généré à Malte : Rubrique Minimum Réalisme Premium Commentaire Création société 2.500 € 4.500 € 8.000 € Incl. conseils, siège social Ouverture bancaire 1.000 € 3.000 € 10.000 € Conseil + dépôt initial Enregistrement fiscal & TVA 1.500 € 3.500 € 6.000 € Fiscaliste + dossiers Structuration juridique 5.000 € 12.000 € 25.000 € M&A, statuts, conformité Installation bureaux 3.000 € 8.000 € 20.000 € Dépot + matériel IT & systèmes 2.000 € 5.000 € 15.000 € Logiciels, intégration Relocalisation (perso) 5.000 € 15.000 € 35.000 € Déménagement, logement, formalités Conseil & advisory 8.000 € 18.000 € 40.000 € Fiscal, juridique, stratégie Total setup : 28.000 € – 77.000 € – 159.000 € La plupart des transferts PME tournent à 60.000-90.000 €. Qui dépense moins finit souvent par payer double. Coûts courants (an) : les véritables mangeurs de budget Coûts annuels tant que vous exercez à Malte : Rubrique Min/an Réaliste/an Premium/an Company Secretary 1.800 € 3.500 € 8.000 € Siège social 600 € 1.800 € 4.000 € Comptabilité 6.000 € 12.000 € 25.000 € Fiscal & taxes 4.000 € 8.000 € 15.000 € Juridique / régul. 3.000 € 8.000 € 20.000 € Frais bancaires 1.200 € 3.000 € 8.000 € Loyer bureaux 6.000 € 15.000 € 36.000 € Assurances 3.000 € 6.000 € 15.000 € IT & logiciels 2.400 € 6.000 € 15.000 € Total coûts courants : 28.000 € – 63.300 € – 146.000 €/an Coûts de substance économique : Le nouveau poste clef Depuis 2019, les exigences de substance sont devenues le plus gros poste de dépense. Il faut prouver une vraie présence sur place : Salaires à Malte : Poste Brut annuel Charges employeur Total Directeur 60.000 € 8.000 € 68.000 € Dir. financier 45.000 € 6.000 € 51.000 € Office Manager 30.000 € 4.000 € 34.000 € Développeur Senior 55.000 € 7.000 € 62.000 € Substance minimum holding-type : 1 Directeur + 1 CFO = env. 120.000 €/an Calcul du ROI : à partir de quand Malte devient rentable ? La question décisive : à partir de quand est-ce que ça paie ? Analyse break-even (simplifiée) : Profit annuel Impôts ALL (30%) Impôts Malte (8%) Coût Malte Gain net 200.000 € 60.000 € 16.000 € 80.000 € -36.000 € 500.000 € 150.000 € 40.000 € 100.000 € +10.000 € 1.000.000 € 300.000 € 80.000 € 120.000 € +100.000 € 2.000.000 € 600.000 € 160.000 € 150.000 € +290.000 € Règle pratique : Malte n’est rentable qu’au-delà d’env. 500.000 € de bénéfices annuels. Sinon, le coût avale tout avantage. Coûts cachés : ceux qu’on oublie toujours Les coûts suivants manquent dans 9 calculs sur 10 : Coût d’opportunité : Temps de gestion Malte (20-40 h/mois) Voyages : Déplacements réguliers (10.000-20.000 €/an) Coûts doubles : Charges Allemagne & Malte simultanées Rectificatifs : Correction d’erreur, surtout la 1ère année Risque devises : Fluctuations EUR/USD pour international Moindre souplesse : Moins de décisions business spontanées Où économiser (et où éviter !) : Économies à faible risque : Adresse bureau (Mriehel au lieu de Sliema = -50%) Bureau clé en main vs bureau dédié Banques locales vs banques internationales Logiciels standards vs premium À NE PAS sacrifier (risque majeur) : Conseil juridique (low-cost = gros risques) Conseil fiscal (mauvaise structure = surcoût massif) Company Secretary (amendes lourdes en cas de non-conformité) Substance économique (pas assez = risque fiscal majeur) Conclusion ? Prévoyez minimum 80.000 € la première année, puis 60.000 €/an. Espérer moins = budget explosé. FAQ sur la relocalisation d’entreprise à Malte Combien de temps dure un transfert complet dentreprise à Malte ? Comptez 6 à 8 mois pour un transfert fait dans les règles de l’art. Moins de 4 mois = stress et erreurs. Rien que la création prend 4 à 8 sem., la banque 6 à 10 sem., la mise en place fiscale encore 4 à 6 sem. Sans oublier la substance, le bureau et l’intégration RH… Quels sont les vrais avantages fiscaux à Malte ? Imposition standard à 35%, mais grâce au système 6/7, vous récupérez jusqu’à 6/7 de limpôt payé. Pour les revenus étrangers & commerciaux, cela revient à 5% effectif. Sur l’IP grâce à la Patent Box, parfois 0-5%. Important : remboursement seulement sur dividendes, et si vous respectez la substance économique. La substance économique à Malte est-elle vraiment obligatoire ? Oui, c’est même devenu indispensable en UE depuis 2019. Vous devez avoir une vraie activité : salariés, locaux, direction effective et dépenses sur place. Les sociétés boîtes aux lettres sont hors-jeu. Règle empirique : pour 1M € de profits, investir au moins 100.000 € de substance. Est-ce difficile d’ouvrir un compte bancaire à Malte ? Oui, depuis 2018 les banques se sont durcies. Taux de réussite : 40-70% selon la banque. Business plan solide, projections financières, références, dépôt de 15-25.000 € requis. Rendez-vous physique obligatoire (dossier en ligne = refus). Comptez 6-10 semaines pour ce process. Que devient la GmbH allemande lors du transfert à Malte ? Trois options : 1) Liquidation (clair, irréversible), 2) Dormance (env. 3.000 €/an, flexible), 3) Société de service pour Malte. En pratique, la plupart gardent la GmbH dormante la 1ère année, pour garder une roue de secours. Attention : prévoyez l’exit tax et la délocalisation fiscale en amont ! Mes salariés allemands peuvent-ils suivre à Malte ? Juridiquement oui, en pratique compliqué. Taux : célibataires 70%, couples 50%, familles 20% max. Problèmes principaux : logement, écoles, emploi du conjoint, coût de la vie. Prévoyez hausses salariales & accompagnement relocalisation. Les modèles hybrides (partiellement Malte, partiellement remote) sont souvent plus adaptés. À partir de quel chiffre Malte devient-elle avantageuse ? Seuil empirique : à partir de 500.000 € de profits annuels. Coût setup : 60.000-90.000 €, récurrents : 60.000-80.000 €/an. En dessous, peu d’avantage. Pour 2M €, économie nette annuelle env. 300.000 €. Quelles obligations compliance à Malte ? TVA trimestrielle, impôts annuels, Annual Return (MBR) annuel, comptes annuels, registre bénéficiaires effectifs. Obligations UE comme VIES et Intrastat pour volume. Sanctions : 500-50.000 €. Un bon Company Secretary (3-5.000 €/an) évite bien des ennuis. Comment fonctionne le « 6/7 refund » en pratique ? Vous payez 35% d’IS, puis au versement dividendes, vous récupérez 6/7 (pour revenus étrangers et commerciaux). Exemple : 100k € bénéfice → 35k € IS → 30k € remboursé → 5k € restants (5% effectif). Important : dépôt de la demande obligatoire, puis 3-6 mois de délai. Puis-je piloter mon business maltais à distance depuis l’Allemagne ? Juridiquement risqué (substance + risque établissement stable). Il faut passer au moins 25% du temps à Malte et prendre TOUTES les décisions-clés sur place. Le 100% remote n’est plus possible. En hybride c’est faisable, mais avec des effectifs (vraiment) locaux au minimum.

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