Table des matières Quest-ce quun Family Office et pourquoi Malte ? Family Office à Malte : Pourquoi lîle méditerranéenne est devenue un hotspot Multi-Family Office vs. Single Family Office : Quelle formule te correspond ? Licence Family Office à Malte : Naviguer dans la jungle administrative Avantages fiscaux et cadre juridique Coûts et dépenses récurrentes : Ce que coûte vraiment un Family Office Principaux prestataires de services et partenaires sur place Pièges fréquents et comment les éviter Foire aux questions Quest-ce quun Family Office et pourquoi Malte ? Je me souviens encore parfaitement de ma première discussion avec Dr. Elisabeth, une entrepreneure à la retraite de Munich. Assise dans un café à La Valette, sirotant son cappuccino, elle me demanda : Quest-ce quun Family Office, au juste ? Une question légitime, car ce terme circule souvent sans que l’on explique ce qui se cache réellement derrière. Un Family Office, cest essentiellement ton centre de pilotage financier personnel. Imagine que ton patrimoine soit suffisamment conséquent pour nécessiter une équipe dédiée à sa gestion : cest exactement ce quoffre un Family Office. Il soccupe des investissements, de la planification fiscale, de la succession, de la philanthropie et parfois même de la maintenance du yacht ou de lécole privée des petits-enfants. Les deux principales catégories : Single vs. Multi-Family Office Single Family Office (SFO) : Le nec plus ultra de la gestion de fortune. Une famille crée sa propre société exclusivement pour son patrimoine. Il faut généralement disposer de 100 à 250 millions d’euros au minimum pour que cela ait du sens. Multi-Family Office (MFO) : Plusieurs familles fortunées partagent les coûts et les services. À partir de 10 à 25 millions d’euros déjà, cela devient pertinent. Tu profites d’une gestion professionnelle sans devoir financer toi-même toute l’équipe. Malte comme destination Family Office : Bien plus que du soleil En dix ans, Malte est passée d’île méditerranéenne endormie à place financière sérieuse. Et cela ne tient pas qu’au climat doux toute l’année – même si, je l’avoue, planifier ton patrimoine à 25°C est bien plus agréable qu’un jour pluvieux à Francfort. La Malta Financial Services Authority (MFSA) a mis en place des règles dédiées offrant des conditions attractives aux Family Offices. L’anglais comme langue officielle, l’appartenance à l’UE et un système juridique stable d’inspiration britannique rendent l’île particulièrement intéressante pour les familles internationales. Family Office à Malte : Pourquoi lîle méditerranéenne est devenue un hotspot Quand je suis arrivé à Malte en 2019, il y avait à peine une poignée de Family Offices ici. Aujourd’hui, j’en compte plus de 40 opérateurs agréés. Que s’est-il passé ? Attractivité fiscale sans se mettre hors-la-loi Malte offre des avantages fiscaux légaux que n’ont pas les autres pays européens. Le système de remboursement d’impôt maltais permet de réduire l’impôt effectif sur les sociétés jusqu’à 5 % – tout à fait légal, conforme à l’UE. Pour les Family Offices, cela signifie des économies substantielles sur la gestion de gros patrimoines. Autre avantage, lexonération de participation (« Participation Exemption ») : dans certaines conditions, les gains sur participations et dividendes perçus peuvent être exonérés d’impôt. Un atout énorme, surtout pour les familles avec des portefeuilles diversifiés. Passeport européen pour les services financiers Un Family Office agréé à Malte peut offrir ses services dans toute l’UE – sans avoir à demander une licence supplémentaire. C’est ce qu’on appelle le Passporting européen, et c’est particulièrement précieux pour les familles dont le patrimoine s’étend sur plusieurs pays européens. Des avantages concrets au quotidien Fuseau horaire : Malte est idéalement située entre Londres et Dubaï – parfait pour les investissements internationaux Infrastructures : Vols directs vers tous les grands centres financiers, Internet haut débit, bureaux modernes Qualité de vie : Où peut-on mieux se détendre sur la plage après une journée daudit ? Langue : Toutes les administrations parlent anglais – fini les galères de traduction Stabilité réglementaire La MFSA a bien tiré des leçons des échecs d’autres places offshore. Plutôt que de délivrer à la hâte des licences, elle privilégie la conformité durable. Cela signifie plus d’efforts au démarrage, mais beaucoup moins de mauvaises surprises par la suite. « Malte, c’est un peu la Suisse du Sud – avec un meilleur climat et moins de paperasserie », m’a récemment confié Marcus, un entrepreneur allemand ayant transféré son Family Office de Zurich à La Valette. Multi-Family Office vs. Single Family Office : Quelle formule te correspond ? Le choix, c’est un peu comme entre jet privé et première classe : les deux t’emmènent à destination, mais les coûts et le service diffèrent grandement. Single Family Office à Malte : Pour les très grandes fortunes Un Single Family Office (SFO) est taillé sur mesure pour une seule famille. Tu définis la stratégie d’investissement, choisis ton équipe et gardes la main sur tout. Avantages SFO Inconvénients SFO Services 100 % personnalisés Coûts fixes très élevés (2-5 M EUR/an) Confidentialité absolue Tu assumes tous les risques de conformité Contrôle total des investissements Moins de diversification facile Souplesse pour modifier la stratégie Dépendance à des personnes clés Multi-Family Office à Malte : Mutualiser les coûts, gagner en professionnalisme Avec un Multi-Family Office (MFO), tu partages l’infrastructure avec d’autres familles. C’est moins cher et souvent plus professionnel, car les MFOs établis s’appuient sur de meilleurs systèmes et davantage d’expertise. Comment choisir ? Opte pour un SFO si : Ton patrimoine liquide dépasse 100 millions d’euros Tu veux des stratégies d’investissement très spécifiques La confidentialité absolue est ta priorité Tu dois gérer une structure familiale complexe Un MFO est judicieux si : Ton patrimoine est compris entre 10 et 100 millions d’euros Tu recherches un service professionnel sans prendre en charge tous les frais fixes Tu veux bénéficier des bonnes pratiques d’autres familles Tu souhaites diversifier les risques Modèles hybrides : Allier le meilleur des deux mondes De plus en plus de familles optent pour des approches hybrides intelligentes. Par exemple, utiliser un MFO pour les services courants et créer une structure en propre pour des investissements spécifiques (private equity, collection d’art, société familiale). Sarah, entrepreneure à Hambourg, fait exactement cela : « Mon MFO s’occupe de la gestion de portefeuille et du reporting. J’ai créé ma propre holding à Malte pour mes investissements tech – je fais des économies tout en gardant le contrôle sur ce qui est vraiment important pour moi. » Licence Family Office à Malte : Naviguer dans la jungle administrative Ici, on entre dans le concret. La MFSA a défini des règles claires pour obtenir une licence Family Office, mais tout se joue dans les détails. Je t’accompagne pas à pas, de la première idée à la licence finale. Étape 1 : Choisir la bonne catégorie de licence Voici les principales options pour créer un Family Office à Malte : Category 2 Investment Services Licence : C’est le sésame pour les Family Offices professionnels. Tu peux offrir gestion de portefeuille, conseil en investissement et services administratifs. Alternative Investment Fund Manager (AIFM) Licence : Surtout adaptée si tu gères principalement du private equity ou d’autres investissements alternatifs. Notified AIF : Pour les Family Offices de petite taille, sous certains seuils. Moins lourd réglementairement, mais services limités. Étape 2 : Préparer le dossier La MFSA ne fait pas les choses à moitié. Ton dossier doit inclure : Business Plan : Description détaillée des services, de la cible et de la stratégie commerciale Programme of Operations : Comment comptes-tu fonctionner au quotidien ? Compliance Manual : Tes politiques et procédures internes Financial Projections : Prévisions budgétaires pour les trois premières années Key Persons Documentation : CV et extraits de casier judiciaire de tous les membres clés Principales conditions requises Exigence Détails Capital minimum 730 000 EUR pour une Cat 2 Licence Personnes qualifiées Au moins 2 personnes expérimentées Présence à Malte Bureau à Malte avec employés opérationnels sur place Compliance Officer Doit résider à Malte Money Laundering Reporting Officer Personne différente, résidente à Malte Étape 3 : Le processus de demande Prévois entre 6 et 12 mois entre le dépôt et la délivrance de la licence. La MFSA est rigoureuse, mais juste. Voici le déroulement standard : Pre-Application Meeting : Premier échange informel avec la MFSA (conseillé, mais pas obligatoire) Dépôt de la demande : Dossier complet + 25 000 EUR de frais de dossier Completeness Review : Vérification de la complétude par la MFSA (4 à 6 semaines) Substantive Review : Analyse détaillée de tous les documents (3 à 6 mois) On-site Visit : Équipe MFSA visite ton bureau à Malte Licence Decision : Approbation ou refus Où ça coince habituellement ? D’après mon expérience, la plupart des refus s’expliquent par trois raisons : Substance maltaise insuffisante : Un simple « address drop » ne suffit pas. Il faut de vrais salariés sur place. Personnes clés peu qualifiées : La MFSA attend de l’expérience. Un CV avec seulement des banques allemandes ne suffit pas forcément. Prévisions financières irréalistes : Prétendre lancer un Family Office rentable avec 500 000 EUR de capital initial sera examiné de près. Mon conseil : Fais-toi accompagner par des experts locaux Je n’ai jamais vu quelqu’un réussir seul du début à la fin dans ce processus. Les règles MFSA sont complexes et évoluent fréquemment. Un consultant local aguerri coûte 50 000 à 100 000 EUR, mais il t’épargnera des mois de retard. Avantages fiscaux et cadre juridique C’est le moment où ton fiscaliste va tendre l’oreille. Malte offre des optimisations parfaitement légales, impensables en Allemagne ou en Suisse. Attention toutefois : légal ne veut pas dire simple d’emblée. Comprendre le Malta Tax Refund System Le cœur du dispositif fiscal maltais, c’est le Tax Refund System. Pour résumer : tu verses d’abord 35 % d’impôt sur les sociétés, puis une grande partie t’est restituée lors de la distribution des bénéfices. Pour les revenus étrangers (qui constituent la majorité des activités d’un Family Office), tu récupères 6/7 de l’impôt. Charge effective : 5 %. Pour les revenus de source locale : remboursement de 5/7. Charge effective : 10 %. Pour les intérêts passifs provenant de l’étranger : remboursement total possible. Charge : 0 %. Participation Exemption : Zéro impôt sur les plus-values et dividendes Si ton Family Office détient des participations, c’est encore mieux : la Participation Exemption exonère les dividendes et plus-values si : Tu détiens au moins 10 % des parts, ou La participation vaut au moins 1,2 million EUR, ou Tu détenais ces parts plus de 183 jours Conséquence : si tu vends une société familiale via ton Family Office maltais, tu ne paies pas dimpôt. En Allemagne, tu aurais eu au moins 26 % d’impôt sur la plus-value. Conventions fiscales : plus de 70 accords Malte dispose de conventions de double imposition avec plus de 70 pays – parfait pour optimiser les retenues à la source. Souvent, au lieu de 35 %, tu paies seulement 5 à 15 %. Respect des obligations ATAD : Rester conforme à l’UE L’UE a durci le cadre avec sa Directive anti-abus fiscal (ATAD). Malte l’a pleinement transposée : fini les sociétés boîte aux lettres. Il faut une substance économique réelle à Malte : Vrais salariés sur place Activité opérationnelle Décisions prises localement Bureaux adaptés Conséquences pour ta planification fiscale Petit exemple : la famille Weber à Stuttgart possède 50 millions EUR et transfère une partie de ses investissements dans un MFO à Malte. Scénario Allemagne Malte Family Office Économie Revenus du capital 2 M EUR/an 520 000 EUR impôt 100 000 EUR impôt 420 000 EUR Cession de participation 10 M EUR 2 600 000 EUR impôt 0 EUR impôt 2 600 000 EUR Dividendes d’actions étrangères 26–28 % impôt 5–10 % impôt Considérable Attention : ne pas oublier l’imposition des sociétés étrangères contrôlées (CFC) Si tu es résident fiscal allemand, attention. Si tu possèdes plus de 50 % du Family Office et qu’il est principalement orienté vers des revenus passifs, la « Hinzurechnungsbesteuerung » allemande peut s’appliquer. La parade ? Assure-toi que ton Family Office soit géré activement. Gestion de portefeuille, conseil en investissement et autres activités opérationnelles sont généralement hors du champ de cette règle. Coûts et dépenses récurrentes : Ce que coûte vraiment un Family Office Je pense à Thomas, entrepreneur munichois, stupéfait : « Comment ça, un million par an juste pour l’administration ? » Oui, un Family Office coûte cher. Mais la structure des coûts est prévisible si tu sais à quoi t’attendre. Coûts de création uniques Avant que ton Family Office commence à fonctionner, tu devras engager ces frais : Poste Single Family Office Multi-Family Office Frais de licence MFSA 25 000 EUR – Conseils juridiques 75 000-150 000 EUR 25 000-50 000 EUR Conseils réglementaires 50 000-100 000 EUR – IT & systèmes de conformité 100 000-200 000 EUR – Aménagement de bureau à Malte 25 000-75 000 EUR – Total 275 000-550 000 EUR 25 000-50 000 EUR Coûts d’exploitation annuels Ici, tout se joue. Les dépenses récurrentes déterminent la rentabilité de ton Family Office : Ressources humaines : le principal poste de dépense Il faut du personnel qualifié. Les salaires à Malte restent inférieurs à Zurich ou Londres, mais sont au-dessus des places d’Europe de l’Est : Chief Investment Officer : 120 000-200 000 EUR/an Compliance Officer : 80 000-120 000 EUR/an Relationship Manager : 60 000-100 000 EUR/an Back Office : 35 000-55 000 EUR/an Un petit SFO avec 4 à 5 personnes coûte donc au moins 400 000 EUR par an en salaires. Frais de conformité Frais de supervision MFSA : 15 000-50 000 EUR/an (selon la licence) Audit externe : 25 000-75 000 EUR/an Conseil compliance externe : 50 000-100 000 EUR/an Services juridiques : 25 000-100 000 EUR/an Frais opérationnels Bureaux à Malte : 50 000-150 000 EUR/an (selon taille et emplacement) IT & systèmes : 100 000-300 000 EUR/an Assurances : 25 000-75 000 EUR/an Administration courante : 50 000-100 000 EUR/an Frais de gestion des Multi-Family Offices Les MFO combinent généralement deux types de frais : Management Fee : 0,5-1,5 % du patrimoine géré/an Performance Fee : 10-20 % de la surperformance (au-dessus d’un benchmark défini) Pour 25 millions EUR sous gestion, cela représente 125 000 à 375 000 EUR par an au titre de Management Fee, plus d’éventuels Performance Fees. Analyse de rentabilité : Quel est le seuil de rentabilité ? Voyons un calcul réaliste : Single Family Office : Coûts d’exploitation : 800 000-1 500 000 EUR/an Seuil de rentabilité : économies fiscales de 2 à 3 % du patrimoine géré En résumé : intéressant à partir de 50 à 75 millions EUR de patrimoine Multi-Family Office : Coût total typique : 1 à 2 % du patrimoine géré Break-even pour une économie fiscale de 2 à 4 % Bref : vaut le coup à partir de 10 à 15 millions EUR Coûts cachés souvent négligés Frais de déplacement : visites régulières à Malte pour le board et la compliance Risque de change : volatilité EUR/USD pour les investissements internationaux Coût d’opportunité : temps passé à monter et gérer le Family Office Frais de sortie : en cas de fermeture de la structure « Ce sont les vrais coûts qui émergent après deux ou trois ans », m’explique Robert, qui a finalement renoncé à son SFO à Malte. « Sur le papier, tout semblait parfait. Mais les allers-retours, la complexité du reporting et la dépendance aux prestataires locaux ont fini par me peser plus que les gains fiscaux. » Principaux prestataires de services et partenaires sur place Malte est une petite île : si tu y exploites un Family Office, tu croiseras toujours les mêmes acteurs. À la fois avantage et inconvénient. Tout le monde se connaît, mais les alternatives sont restreintes en cas de problème. Conseil réglementaire : Les faiseurs de clé Impossible d’aller loin à Malte sans des conseillers réglementaires expérimentés. Les règles MFSA sont complexes et évoluent régulièrement. À vérifier absolument : Au moins 10 ans d’expérience avec les licences MFSA Track record sur les licences Family Office Bon réseaux avec la MFSA (oui, ça compte !) Transparence des honoraires La plupart des cabinets établis facturent 1 500 à 2 500 EUR la journée. Pour tout le processus de licence, compte 50 000 à 150 000 EUR. Services juridiques : Bien plus que des contrats Le droit maltais mêle Common Law britannique et droit civil continental. Tes avocats doivent maîtriser les deux systèmes. Domaines essentiels : Droit des sociétés Droit des services d’investissements Droit fiscal (législation locale) Droit des trusts et fondations Protection des données (RGPD) Audit : Auditeurs agréés MFSA Pas n’importe quel expert-comptable ne peut auditer un Family Office : la MFSA tient une liste d’auditeurs accrédités. Les « Big Four » (PwC, KPMG, EY, Deloitte) sont tous présents, mais les cabinets locaux proposent aussi d’excellents services à moindre coût. IT & systèmes de conformité Impossible d’avoir un Family Office moderne sans systèmes IT professionnels. Il te faudra : Portfolio Management System : Pour les investissements et les reportings Système CRM : Gestion des relations (utile même en SFO) Compliance Monitoring : Surveillance automatique des seuils et réglementations Outils de gestion des risques : Pour la mesure et le pilotage des risques Reporting Engine : Pour les rapports réglementaires et internes Malte s’est imposée comme un hub technologique. Beaucoup de fintechs proposent des solutions sur mesure pour les Family Offices. Banques : L’embarras du choix Malte compte plus de vingt banques agréées. Pour un Family Office, celles-ci sont à privilégier : Banques internationales implantées à Malte : HSBC Malta Bank of Valletta (plus grande banque locale) APS Bank Banques privées spécialisées : Calamatta Cuschieri Jesmond Mizzi Financial Advisors Plusieurs autres banques-boutiques Ouvrir un compte prend généralement 4 à 8 semaines. Les banques sont rigoureuses sur le « due diligence », mais restent professionnelles. Fund Administration : externalisation ou gestion interne ? Beaucoup de Family Offices externalisent les tâches administratives : Calcul des valeurs liquidatives : évaluation quotidienne du portefeuille Transfer Agency : gestion des détenteurs de parts Regulatory Reporting : AIFMD, MIFID II et autres obligations européennes Tax Reporting : déclarations fiscales locales et internationales Malte compte plus de 15 administrateurs de fonds spécialisés. Coût : 50 000 à 200 000 EUR par an selon la complexité. Immobilier : bureaux et logement Un bureau représentatif à Malte est obligatoire – la MFSA y veille. Les bons quartiers : La Valette : Prestigieux, mais cher (80–150 EUR/m²/mois) Sliema/St. Julians : Bureaux modernes, bonne accessibilité (60–120 EUR/m²/mois) Ta Xbiex : Quartier financier, beaucoup de Family Offices (70–130 EUR/m²/mois) Si tu déménages à Malte (comme beaucoup de fondateurs de Family Office), le coût du logement reste modéré pour l’UE. Un bel appartement 3 pièces vue mer coûte 2 000–4 000 EUR/mois. Réseautage : The Malta Finance Community Malte est petite, et le secteur financier encore plus. De nombreux événements ponctuent l’année : Malta Finance Forum : conférence annuelle du secteur Événements MFSA : mises à jour réglementaires & networking Chambre de commerce : réseautage business Événements privés : soirées yacht, tournois de golf, etc. Mon conseil : investis du temps dans le réseautage. À Malte, le succès dépend souvent des relations personnelles. Pièges fréquents et comment les éviter Après cinq ans à Malte, j’ai vu de nombreux projets Family Office échouer. Rarement pour des erreurs stratégiques majeures, mais bien plus souvent pour des failles opérationnelles évitables. Voici les principaux pièges – et mes recommandations pour les contourner. Piège 1 : Substance insuffisante à Malte Le problème : Beaucoup pensent qu’un bureau fictif et un administrateur local « nominee » suffisent. Peut-être en 2015, mais avec ATAD et les exigences renforcées de la MFSA, c’est de l’histoire ancienne. Où ça coince : La MFSA effectue des contrôles inopinés. Elle tombe sur un bureau vide ou des employés qui ignorent tout du sujet ? L’ardoise peut être salée. Au pire, retraite de la licence. Ma solution : 2 à 3 salariés qualifiés – à temps plein – à Malte Véritable activité opérationnelle sur place Board meetings au moins quatre fois par an à Malte Tout documenter : présence du personnel, procès-verbaux, décisions locales Piège 2 : Sous-estimer la conformité Le problème : À Malte, les Family Offices sont soumis aux mêmes normes que les autres professionnels de la finance : MIFID II, AIFMD, RGPD, AML… La liste est longue et corsée. Où ça coince : Les fautes de compliance coûtent cher : plusieurs centaines de milliers deuros d’amende ne sont pas rares. Certains ont payé plus de pénalités que dimpôts économisés. Ma solution : Embauche un vrai Compliance Officer (budget : 100 000+ EUR/an) Utilise de la software de compliance professionnelle Contrôles réguliers par des cabinets externes Mieux vaut en faire trop que pas assez Piège 3 : Mauvais recrutement Le problème : Le marché maltais de l’emploi dans la finance est restreint. Les talents sont rares (et chers). Beaucoup recrutent des profils trop « abordables », mais peu expérimentés. Où ça coince : Erreurs d’investissement, manquements de compliance, tensions familiales. Un mauvais gestionnaire de portefeuille peut coûter bien plus que dix ans d’économies fiscales. Ma solution : Paye le juste prix pour les meilleurs Utilise des chasseurs de têtes spécialisés à Malte Pense à des modèles de travail à distance pour certains experts Investis dans la formation et la fidélisation Piège 4 : Surestimer les gains fiscaux Le problème : Beaucoup ne retiennent que le taux de l’impôt maltais en oubliant les prélèvements à l’étrange, les normes CFC (Hinzurechnung) et autres spécificités. Où ça coince : Les économies prévues ne se réalisent pas, alors que les frais continuent de courir. C’est particulièrement vrai pour les contribuables allemands avec la Hinzurechnungsbesteuerung. Ma solution : Fais valider toute la structure fiscale par un vrai cabinet international Sois conservateur : compte sur la moitié de l’économie théorique Vérifie chaque année l’évolution du droit fiscal Aie toujours une solution alternative en cas de changement Piège 5 : Oublier l’efficience opérationnelle Le problème : Beaucoup se concentrent exclusivement sur la fiscalité, alors que l’inefficacité opérationnelle peut rapidement grignoter les économies espérées. Où ça coince : Frais de transaction élevés, performance d’investissement médiocre, surcoût chez les prestataires. J’ai vu un Family Office payer 200 000 EUR/an pour IT à Malte, là où le coût aurait été de 50 000 EUR en Allemagne. Ma solution : Compare régulièrement tous tes prestataires (benchmark) Bénéficie d’économies d’échelle en mutualisant avec d’autres Family Offices Automatise à fond Mesure et optimise toujours le coût global Piège 6 : Sous-estimer le coût d’un éventuel exit Le problème : Personne n’anticipe un échec, mais il arrive qu’un Family Office ne fonctionne pas. La liquidation peut être longue et salée. Où ça coince : Engagements de longue durée avec des prestataires, transfert d’actifs complexe, obstacles réglementaires. Certains dossiers de fermeture ont pris plus de temps que le montage initial… Ma solution : Prévois des scénarios d’exit dès le début Évite les contrats de longue durée sans flexibilité Privilégie des structures d’actifs simples et transférables Toujours garder un contact local fiable sur place Mon conseil perso : Le reality check maltais Avant de te lancer dans un Family Office à Malte, fais le test sur place : passe au moins un mois sur l’île. Pas dans un cinq étoiles, non – loue un appartement, adopte la vie locale. Prends des rendez-vous à la MFSA, va voir des prestataires, prends le bus (oui, vraiment !), fais tes courses dans le supermarché d’à côté. Malte, c’est magnifique, mais aussi restreint, parfois chaotique, et très différent de l’Allemagne ou de la Suisse. Si après quatre semaines tu es toujours convaincu – fonce ! Sinon, tu auras économisé 10 000 EUR en frais de séjour au lieu d’en perdre 500 000 dans un Family Office que tu refermeras deux ans plus tard. Foire aux questions Combien de temps faut-il pour créer un Family Office à Malte ? Pour un Single Family Office, prévois 12 à 18 mois. L’obtention de la licence MFSA prend à elle seule 6 à 12 mois, auxquels s’ajoutent la recherche de bureaux, le recrutement et la mise en place IT. Pour un Multi-Family Office, c’est plus rapide – parfois opérationnel en 3 à 6 mois. Puis-je, en tant que ressortissant allemand, diriger un Family Office à Malte ? Oui, mais attention à la Hinzurechnungsbesteuerung allemande. Si tu détiens plus de 50 %, et que le Family Office investit principalement de manière passive, le fisc allemand pourra t’imposer directement. Une gestion active du patrimoine pose moins de problèmes. Quel est l’investissement minimum pertinent pour un Family Office ? Pour un Single Family Office, il faut viser au moins 50 à 100 millions d’euros. En formule Multi-Family Office, le seuil de rentabilité peut être atteint dès 10 à 25 millions d’euros. En dessous, les coûts fixes sont généralement trop élevés. Suis-je obligé de m’établir personnellement à Malte ? Non, mais cela aide en termes de transparence fiscale. Si tu transfères ta résidence fiscale à Malte, la structure est plus crédible. Sinon, des visites d’affaires régulières et une véritable activité sur place suffisent. Que puis-je réellement économiser en impôts avec un Family Office à Malte ? Cela dépend de ta situation particulière. Dans le scénario optimal, on arrive à 0–5 % d’impôt société sur les revenus étrangers. Mais sois prudent, et demande toujours conseil à un fiscaliste international. Que se passe-t-il si la législation fiscale européenne change ? Malte adapte régulièrement sa législation aux évolutions de l’UE. Jusqu’à présent, les réformes sont restées modérées. L’essentiel, c’est que ton Family Office ait une véritable substance économique sur l’île – tu seras alors généralement à l’abri de toute réforme. Puis-je transférer mon Family Office suisse existant à Malte ? En principe oui, mais c’est complexe : il faudra transférer tous les actifs, signer de nouveaux contrats et souvent renouveler l’équipe. Compte 12 à 24 mois pour une migration complète, et analyse bien les conséquences fiscales à l’avance. Comment trouver des prestataires de confiance à Malte ? À Malte, les recommandations font foi. Demande aux autres opérateurs Family Office leur retour d’expérience. L’autorité MFSA publie aussi la liste des prestataires agréés. Prends le temps de rencontrer les partenaires sur place. Combien coûte la compliance au quotidien pour un Family Office ? Compter 150 000 à 400 000 EUR par an pour un dispositif compliance professionnel (officer, conseils externes, audit, frais de licence, systèmes IT). C’est un poste où il ne faut surtout pas économiser. Puis-je fermer mon Family Office si cela ne fonctionne pas ? Oui, mais il faut le prévoir dès le départ. La fermeture prend en général 6 à 12 mois et coûte 100 000 à 300 000 EUR. Évite les engagements longs sans clause de sortie, et privilégie des structures d’actifs simples.